Campagnes belges pour l’hygiène des mains dans les USI 2005–201

Résumé   

Contexte : les infections nosocomiales restent un problème de taille au sein de la plupart des unités de soins intensifs (USI). La non-observance par le personnel clinique de l’hygiène des mains accroît la prévalence de maladies évitables. Nous faisons un rapport sur le résultat de la campagne d’hygiène des mains belge nationale menée de 2005 à 2015, l’accent portant sur les unités de soins intensifs.
Méthodes : grâce à la grille d’observation normalisée de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), des équipes de prévention des infections formées ont mesuré l’observance des directives en matière d’hygiène des mains par le biais d’une observation directe. Les opportunités d’hygiène des mains ont été comptabilisées et les épisodes effectifs d’hygiène des mains classés comme aucune hygiène des mains, hygiène des mains avec eau et savon ou hygiène des mains à l’aide d’une solution hydro-alcoolique. Avant et après une campagne de sensibilisation d’un mois, il a à chaque fois été procédé à des mesures tous les deux ans. L’observance a été stratifiée par indication et par type de professionnel de la santé et calculée sous la forme d’un pourcentage du nombre d’épisodes d’hygiène des mains avec eau et savon ou avec solution hydro-alcoolique, divisée par le nombre d’opportunités.
Résultat : un total de 108 050 opportunités d’hygiène des mains ont été décelées dans les USI pendant cette période. L’observance de l’hygiène des mains a considérablement augmenté de 49,6% avant la campagne de 2005 à 72,0% avant la campagne de 2015. Pendant la même période, l’observance après la campagne est passée de 67,0% à 80,2%. Le nombre d’opportunités constatées a considérablement augmenté en présence d’un feed-back automatisé.
Conclusions : dans les unités de soins intensifs belges, l’observance de l’hygiène des mains s’améliore avec le temps, même si des campagnes consécutives assorties d’un feed-back immédiat sont nécessaires pour atteindre et maintenir un taux d’observance élevé.
Mots-clés : observance de l’hygiène des mains, infections nosocomiales, unités de soins intensifs

Contexte

Pendant plusieurs années, il est apparu que l’observance de l’hygiène des mains était essentielle à la prévention d’infections nosocomiales (1,2). Les patients admis dans une unité de soins intensifs (USI) sont gravement malades et leur immunité souvent compromise. Ils nécessitent dès lors d’importants soins, dont des traitements invasifs, une ventilation mécanique, des cathéters veineux, et un suivi plus complexe que les patients d’autres services (3).

En Europe, c’est dans les unités de soins intensifs que la prévalence des infections nosocomiales est la plus importante (4-7). En Belgique, au moins 6 à 7% des patients hospitalisés contractent chaque année une infection nosocomiale (5,8). Selon l’enquête de prévalence menée par le Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies en 2011, la prévalence des infections nosocomiales dans les USI belges était de 20,3% (4). Les résultats nationaux du contrôle des infections nosocomiales dans les unités de soins intensifs entre 2001 et 2014 ont démontré que les patients des unités de soins intensifs étaient de plus en plus âgés, souffrant de maladies graves conformément à leur Simplified Acute Physiology Score II (score simplifié de la physiologie aigüe ou SAPS II) et une majorité d’entre eux étant traités à l’aide d’agents antimicrobiens. Les résultats de 2014 démontrent que le score SAPS II moyen pour les patients admis dans les USI est supérieur à 20, ce qui implique une augmentation de la durée de séjour à l’hôpital, des taux d’infection, des frais d’hospitalisation et de la mortalité. (9). Cela étant dit, il est essentiel de souligner la promotion de bonnes pratiques d’hygiène des mains dans les environnements de soins, et tout particulièrement les USI.

La Belgique est l’un des pays pionniers ayant mis en œuvre l’initiative «Un soin propre est un soin plus sûr» de l’OMS en 2005 (10) en lançant une campagne d’hygiène des mains nationale intitulée « Vous êtes en de bonnes mains ». Ces campagnes sont soutenues par la plate-forme fédérale de prévention et de contrôle des infections (FPIPC) et la Commission belge de coordination de la politique antibiotique (BAPCOC), grâce à des financements du gouvernement fédéral belge, et sont organisées par un groupe de travail multidisciplinaire.

Nous présentons ici le résultat de la campagne d’hygiène des mains nationale organisée en Belgique de 2005 à 2015, axée sur les unités de soins intensifs.

Méthodologie

Des campagnes de promotion de l’hygiène des mains dans les hôpitaux belges sont organisées depuis 2005. La participation des hôpitaux à ces campagnes s’effectuait sur une base volontaire. Pour chaque hôpital de soins aigus participant, à tout le moins des données d’observation dans l’USI devaient être fournies.

La campagne belge est multimodale, faisant appel à différents supports (posters, rappel dans les salles, sessions de formation pour les professionnels de la santé (PS), éducation des patients et clips vidéo) (8). Chaque campagne véhiculait un message spécifique inspiré des résultats de la campagne précédente, et avait pour but d’améliorer l’observance de l’hygiène des mains (Tableau 1).

Tableau 1 : Evolution des messages de la campagne d’hygiène des mains belge dans les hôpitaux 

Les équipes de prévention des infections (PI) des hôpitaux participants étaient en charge de la mise en œuvre de la campagne au sein de leur établissement. Des mesures pour chaque campagne étaient effectuées avant et après une période de sensibilisation d’un mois. Les périodes d’observation avant et après les campagnes s’étendaient toujours sur un mois pour toutes les campagnes, sauf pour la sixième campagne pour laquelle la période d’observation était de 2 mois et trois semaines pré-campagne et 2 mois post-campagne, en raison de la crise Ebola.

À l’aide d’une grille d’observation standardisée, des équipes de prévention des infections formées ont mesuré l’observance des directives d’hygiène des mains par une observation directe. Les données liées à l’observance de l’hygiène des mains ont été encodées dans NSIHwin (application MS Access) jusqu’à la quatrième campagne. Dès la cinquième campagne, les données étaient encodées directement à l’aide d’appareils mobiles ou de grilles d’observation développées conformément aux directives de l’OMS (11) dans un outil en ligne protégé par mot de passe (NSIHweb II) avec feed-back en temps réel aux hôpitaux (12). Les données analysées ici concernent uniquement les USI avec plus de 150 opportunités observées par période d’observation.

Les opportunités d’hygiène des mains ont été comptabilisées et les épisodes effectifs d’hygiène des mains ont été classés comme aucune hygiène des mains, hygiène des mains avec eau et savon ou hygiène des mains à l’aide d’une solution hydro-alcoolique. Si les deux procédures de désinfection étaient appliquées, il était question d’hygiène des mains à l’aide d’une solution hydro-alcoolique. L’observance a été stratifiée à l’aide des cinq moments définis par l’OMS où l’hygiène des mains est indispensable dans les soins de santé (avant de toucher un patient, après avoir touché un patient, avant un geste aseptique, après un risque d’exposition à un liquide biologique, après avoir touché l’environnement du patient) (10) et par type de PS (infirmières, infirmières auxiliaires, médecins, physiothérapeutes, autres) et calculée comme pourcentage du nombre d’épisodes d’hygiène des mains avec eau et savon ou avec solution hydro-alcoolique, divisée par le nombre d’opportunités. Les résultats ont été transmis par chaque hôpital participant sous la forme d’une moyenne pondérée, ajustant dès lors le nombre varié d’opportunités observées entre hôpitaux. Toutes les données ont été traitées et analysées à l’aide du logiciel SAS 9. La comparaison des taux d’observance entre périodes et groupes a été réalisée à l’aide du test Wilcoxon Signed Rank où une valeur p bilatérale de <0,05 est considérée comme statistiquement significative.

Résultats

Au fil des ans, le nombre d’hôpitaux fournissant des données d’USI contenant plus de 150 opportunités observées est passé de 22 (environ 17%) à 69 (51%) avant la campagne et de 19 (environ 15%) à 54 (40%) après la campagne (Fig. 1). 

Fig. 1 : Évolution du nombre d’opportunités au fil du temps, telles qu’enregistrées par les unités de soins intensifs (USI) des hôpitaux participant aux campagnes d’hygiène des mains belges.

Légende : *les points représentent le nombre d’opportunités, alors que les nombres à l’intérieur du tracé représentent le nombre d’hôpitaux avec plus de 150 opportunités observées par unité
Pré-campagne, post-campagne
Nombre d’opportunités observées.

Des données précises concernant le nombre d’hôpitaux possédant des unités de soins intensifs sont uniquement disponibles à partir de 2011. Le nombre d’opportunités observées est également passé de 5 149 à 18 775 pré-campagne et de 4 358 à 13 121 post-campagne (Tableau 1).

Le nombre le plus élevé d’opportunités a été enregistré en 2013, portant le nombre total d’opportunités observées à 108 050 sur les 6 campagnes (Fig. 1).

L’observance globale de l’hygiène des mains (moyenne pondérée de tous les hôpitaux ayant plus de 150 opportunités par USI) a augmenté considérablement (P < 0,05) pour les campagnes de 2005, 2006, 2011, 2013 et 2015 (fig. 2 et Tableau 2). Même si l’on a constaté une augmentation de 59,6 à 67,3 % pendant la campagne de 2009, elle n’était pas statistiquement significative. L’observance nationale a également augmenté au fil du temps avant et après les campagnes, confirmant donc la nécessité d’un rappel continu et de l’importance de répétition de campagnes (Tableau 2).

Fig.2 : Taux d’observance de l’hygiène des mains (%) de 2005 à 2015 dans les unités de soins intensifs belges (USI) participant à des campagnes d’hygiène des mains

Les taux d’observance ont également augmenté au fil du temps pour tous les types de PS, les meilleures performances ayant été enregistrées pour les infirmières (81,8%). L’observance des médecins s’est améliorée de manière significative à partir de 2011 et s’est stabilisée aux alentours de 60% même si elle était significativement inférieure (p < 0,001) à celle des infirmières pendant toutes les campagnes. Aucune différence notable n’a été enregistrée au niveau de tous les PS pendant la campagne de 2009 (Tableau 2).

Comme pour les professionnels de la santé, on a assisté à une augmentation de l’observance de toutes les indications de l’OMS concernant l’hygiène des mains au fil des ans. Cette augmentation a toujours été principalement portée par l’indication après avoir touché un patient et après un risque d’exposition à un liquide biologique en comparaison à avant de toucher un patient et avant un acte propre ou invasif. Une augmentation statistiquement significative a été observée lors des campagnes de 2005, 2011, 2013 et 2015 (Tableau 2). La comparaison de l’observance entre les indications avant et les indications après dans les périodes de campagne a prouvé que l’observance après avoir touché le patient était nettement plus élevée que l’observance avant de toucher le patient (p > 0,0001).

Discussion

L’observance de l’hygiène des mains, combinée à d’autres mesures de prévention des infections, réduit considérablement le taux d’infections associées aux soins et plus particulièrement dans les unités de soins intensifs où les soins sont complexes et nécessitent d’étroits contacts avec les patients (13,14). En Belgique, la prévalence dans les hôpitaux de l’infection associées aux soins à Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (n-MRSA) a significativement diminué depuis le début des campagnes d’hygiène des mains de 2005, passant de 4 n-MRSA/1000 admissions à 1,2 n-MRSA/1000 admissions en 2014 (15). Même si ce repli ne peut être totalement attribué aux campagnes, leur impact ne peut être occulté. En 2014, la prévalence de pneumonies, d’infections du sang et de pneumonie acquise sous ventilation mécanique contractées dans une USI, sur la base d’un groupe de 13 hôpitaux belges, était en moyenne de 6,7 pneumonies et 1,9 infection du sang par 1000 par jours-patients. Ces indicateurs de résultat obligatoires et autres optionnels ne figurant pas dans les rapports constituent une baisse par rapport aux années précédentes (9).

En comparant l’effet de toutes les campagnes au fil du temps, on obtient une hausse de l’observance de l’hygiène des mains sur le court et le long termes, soulignant l’importance d’une répétition régulière de campagnes au fil du temps, comme d’autres études l’ont démontré (2, 8).

L’augmentation drastique du nombre d’opportunités observées en 2013 et l’atteinte du taux d’observance de 70 % pourraient s’expliquer par l’introduction d’un outil en ligne gratuit pour l’encodage des données avec feed-back en temps réel aux hôpitaux. On a toutefois assisté à un repli du nombre d’opportunités en 2015. On pourrait l’expliquer par l’épidémie d’Ebola en Afrique, qui a été source d’une charge de travail supplémentaire pour les équipes de prévention des infections en Belgique au niveau de la préparation. Les taux d’observance de l’hygiène des mains étaient nettement plus élevés après avoir touché le patient qu’avant de toucher le patient, impliquant donc que les PS n’ont tendance à laver leurs mains que lorsqu’ils estiment qu’elles sont sales ou qu’ils tentent de se protéger plutôt que de protéger les patients, comme d’autres études l’ont déjà démontré (8,16).

De manière cohérente lors des six campagnes, on constate une différence d’observance notable entre les infirmières et les médecins, les infirmières enregistrant toujours de meilleurs résultats que les médecins avant et après les campagnes. Ce résultat n’est pas différent de celui enregistré dans les autres pays européens (16-18) mais aussi dans des pays hors Europe, comme l’Australie ou la Corée (7, 19, 20). L’observance nationale en Belgique et dans d’autres pays européens s’est améliorée depuis 2005 et s’est stabilisée aux alentours de 70% (16, 21). Différentes études ont été menées pour comprendre l’attitude des professionnels de la santé par rapport au respect de l’hygiène des mains, et les résultats indiquent que la moins bonne observance de la part des médecins ne peut être liée à un manque de connaissance des recommandations nationales ou internationales ni au nombre d’opportunités d’hygiène des mains mais présente plus probablement un lien avec les difficultés à initier un changement de comportement auprès des médecins (19). Le message de la quatrième campagne se concentrait sur le rôle d’exemple des médecins.

Même si les infirmières ont continué d’enregistrer de meilleurs résultats, une amélioration significativement durable et marquée a été enregistrée au niveau des médecins pour la première fois à partir de la quatrième campagne. Le faible taux d’observance des médecins est un problème global. En Australie par exemple, en 2014, après avoir constaté les mêmes problèmes, les médecins ont été ciblés dans une campagne ayant pour slogan « doctor, do you have a moment ? », et l’observance des médecins était supérieure à 61 %.

À l’instar d’autres pays, la Belgique fait appel à une observation directe avec feed-back en temps réel pour permettre aux prestataires de soins d’améliorer leur observance. En effet, même en faisant abstraction de l’effet Hawthorne (il s’agit de la tendance qu’ont les personnes à changer leur comportement en présence d’un observateur) (22), qui pourrait être considéré comme un handicap pour notre étude, l’observation directe offre une image claire des erreurs typiques et laisse place à un feed-back de la part de l’observateur. Une étude menée en 2015 en Allemagne a démontré que sous observation, les PS pratiquaient 21 fois l’hygiène des mains sous observation, contre 8 en l’absence d’observation (18). Une autre étude menée au Brésil un an plus tôt a démontré un taux d’observance élevé de 92% sous observation (23).

Nos données ont également fait état d’une augmentation progressive de l’observance au fil du temps, et plus particulièrement à partir de la cinquième campagne, lors de laquelle la barre des 70% a été franchie. On pourrait attribuer cette progression à l’introduction de l’outil en ligne offrant un feed-back en temps réel à l’hôpital et aux services. Une étude menée en 2013 en Belgique dans les USI à propos de l’impact d’un audit et du feed-back sur la prévention des infections liées aux cathéters centraux a démontré que les résultats étaient les meilleurs là où les infirmières participaient une fois par semaine à une réunion de feed-back (24). Cette étude soutient dès lors nos résultats selon lesquels un feed-back sous forme visuelle combiné à des présentations orales est essentiel à l’amélioration de l’observance et la lutte contre les infections nosocomiales.

Conclusions

L’on peut en conclure que l’observance de l’hygiène des mains dans les unités de soins intensifs belges s’améliore au fil du temps, même si des campagnes répétées s’avèrent nécessaires pour atteindre et maintenir un niveau d’observance élevé. De plus, l’utilisation d’un outil en ligne offrant un feed-back en temps réel, combiné à un soutien politique et financier du Service public fédéral belge, a contribué au succès des campagnes, qui ont joui d’un taux de participation élevé et ont augmenté les opportunités observées et donc l’observance.

Remerciements
Nous aimerions remercier tous les membres du groupe de travail sur la campagne d’hygiène des mains : Anne Simon (présidente) (AS), Francine De Meerleer, David De Wandel, Roger Haenen, Aldo Spettante, Patricia Taminiau, An Willems (AW), Leen Popleu, Sylvanus Fonguh (SF), Boudewijn Catry (BC) et Annie Uwineza

Financement
Les campagnes nationales destinées à améliorer l’observance de l’hygiène des mains dans les hôpitaux belges sont financées par le gouvernement fédéral belge.

Disponibilité des données et des matériaux
Les données étayant les résultats de la présente étude sont disponibles auprès des auteurs, sur demande raisonnable et avec l’autorisation du groupe de travail sur l’hygiène des mains.

Contributions des auteurs
SF a procédé à l’analyse et a rédigé le manuscrit, AW, BC et AS ont participé à la rédaction du manuscrit. Tous les auteurs ont lu et approuvé le manuscrit final.

Intérêts concurrents
Les auteurs déclarent ne pas avoir d’intérêts concurrents.

Accord relatif à la publication
Non applicable

Approbation déontologique et accord relatif à la participation
Non applicable

Institut scientifique de la santé publique, Belgique, rapport de feed-back sur la surveillance nationale des infections acquises dans les unités de soins intensifs, indicateurs 2014. http://www.sih.be/download/hi_fbc_nat_2014_12Nov2015_124653.pdf. Consulté le 27 juin 2016.)

Tableau 2 : Taux d’observance de l’hygiène des mains (%) de 2005 à 2015 dans les unités de soins intensifs belges (USI) participant aux campagnes d’hygiène des mains

 

Le lavabo, source potentielle de propagation des entérobactéries productrices de carbapénèmase dans l’unité de soins intensifs de l’UZ Brussel.

Introduction   

Les entérobactéries productrices de carbapénèmase (CPE) constituent à l’heure actuelle une menace de taille pour la santé publique, tant dans les soins de santé aigus que dans les soins de santé chroniques mais aussi au sein de la communauté. Le traitement des patients infectés par les CPE constitue un défi, vu que seul un nombre restreint d’antibiotiques sont efficaces contre ces souches (Doi et al. (2015)).

Entre 2010 et 2014, notre établissement de soins a été confronté à un nombre croissant de patients atteints de CPE, 26 cas ayant été confirmés à la fin de cette période.  Les patients admis au sein de l’unité des soins intensifs (USI) constituaient la majorité de tous les patients colonisés et infectés. Malgré un dépistage, un nettoyage et une désinfection approfondis de l’environnement des patients, l’incidence a poursuivi sa progression au premier semestre de 2015, le lien pouvant être fait avec des lavabos contaminés.

Il a été établi que l’évacuation d’un lavabo d’hôpital contenait 106-1010 unités formant des colonies (UFC)/ml, dont approximativement 103-105 UFC/ml de bacilles à Gram négatif. Ces bactéries peuvent coloniser/infecter le patient par le biais de différentes voies de transmission. Premièrement, une propagation d’aérosols lorsque de l’eau coule du robinet. Ces aérosols contiennent des bactéries provenant de l’évacuation, qui peuvent contaminer l’environnement du patient. Deuxièmement, les mains des professionnels de la santé ou le matériel médical utilisé pour le patient peut également être contaminé et lorsqu’une bonne hygiène des mains ou une désinfection correcte du matériel n’est pas appliquée, les bactéries peuvent être transmises au patient lors du contact patient (Döring et al. (1991)). Dans la littérature, différents articles impliquant le lavabo dans l’apparition de bacilles à Gram négatif (résistants) sont déjà parus (Kramer et al. (2005) ; Lowe C et al. (2012)) ; Roux et al. (2013) ; Starlanger G et al. (2012) ; Wolf I et al. (2014)).

Le but de cette étude était de décrire un cluster CPE dans l’USI de l’UZ Brussel (UZB) et de vérifier si le lavabo y avait joué un rôle. Il a en outre également été examiné si de telles transmissions pouvaient être évitées à l’avenir en améliorant les mesures de prévention des infections et en supprimant les lavabos. 

Méthodes d’enquête

Contexte
L’UZB compte plus de 700 lits. On y retrouve 4 USI pour adultes, comptant chacune six lits dont deux en chambre d’isolement (lit 1 (avec sas) et lit 6). Chaque USI a 8 lavabos à disposition, 1 près de chaque lit et 2 centraux au niveau du comptoir de médication et de l’espace de rinçage.

Surveillance des CPE et politique d’isolement
Les patients de l’USI font l’objet d’un screening rectal à leur admission, à la sortie et chaque semaine en cas de séjour de longue durée. Lorsqu’un screening est positif, le patient est placé en isolement, dans une chambre séparée. Les collaborateurs de santé doivent porter des gants et un tablier de protection jetable.

Nettoyage de l’environnement
La chambre doit être nettoyée et désinfectée quotidiennement avec Incidin® Plus (0,5 % glucoprotamine). Lors de la sortie du patient, la chambre est nettoyée et désinfectée intensivement et le matériel présent dans la chambre, comme les gants et le gel hydroalcoolique, est éliminé. Il est procédé sur une base périodique à des contrôles du nettoyage final avec le Glowcheck®   (Hartmann, Heidenheim, Allemagne).

Méthodes microbiologiques

Des écouvillons (eSwab, Copan, Brescia, Italie) de l’évacuation (du siphon) (à 10-15 cm de profondeur), des environs du lavabo et de la chambre (surfaces souvent touchées, comme le lit, la clenche de porte, la fermeture velcro du brassard du tensiomètre, le matelas et le rideau) ont été prélevés à différents moments et traités en laboratoire dès leur arrivée selon les méthodes microbiologiques standard. Pour le prélèvement, des milieux chromogènes compartimentés sélectifs (chromID® CARBA et OXA-48 (bioMérieux, Marcy l’Etoile, France)) ont été utilisés. La sensibilité a été interprétée en fonction des directives EUCAST (European Committee on Antimicrobial Suseceptibility)

Des échantillons de l’air ont également été prélevés avec le MAS-100® Airsampler (MerckMillipore, Darmstadt, Allemagne). L’aérosol bactérien a été mesuré à 10 cm au-dessus du lavabo lorsque de l’eau coulait du robinet. La mesure a été comparée aux résultats du même exercice réalisé avec le robinet fermé. Des bacilles à Gram négatif ont été recherchés de manière spécifique.

Résultats

Enquête épidémiologique
Entre 2010 et 2015, le nombre annuel de nouveaux patients atteints de CPE est passé de 1 à 21, le type principal étant le type KPC (Klebsiella Pneumoniae carbapénèmase). En 2015, 67 % de tous les patients atteints de CPE séjournaient dans l’USI. Entre janvier et août 2015, cinq patients, dont les screenings initiaux étaient négatifs, étaient porteurs de CPE/infectés par CPE pendant leur séjour au sein de la même USI (ci-après appelée USI A), lit 6. Les isolats appartenaient à différentes espèces avec des antibiogrammes différents. Le laps de temps entre la détection de ces patients CPE-positifs était relativement court, et vu que les déterminants de résistance aux carbapénèmases se situent sur des éléments génétiques mobiles, l’environnement a été considéré comme source de transmission potentielle.

Enquête d’environnement
Les écouvillons des surfaces sèches et dans le siphon du lavabo ont été prélevés dans l’USI A, lit 6. Deux échantillons étaient CPE-positifs : le siphon du lavabo et la fermeture velcro du brassard du tensiomètre, en dépit de la procédure de nettoyage et de désinfection utilisée avec Incidin®foam dans le dernier cas. Les échantillons des surfaces sèches étaient tous négatifs aux CPE, signifiant que le nettoyage était suffisant. Pour vérifier si les autres chambres d’isolement contenaient également des CPE dans leur évacuation, des échantillons ont également été prélevés. À l’exception d’une chambre, tous les autres échantillons étaient CPE-positifs. Différents types et genres de CPE ont été isolés : Klebsiella pneumoniae NDM, Klebsiella pneumoniae KPC, Klebsiella pneumoniae OXA-48, Enterobacter cloacae complex OXA-48, Citrobacter freundii OXA-48, Citrobacter freundii OXA-48 + NDM, Klebsiella oxytoca/Raoultella genre OXA-48 et Escherichia coli OXA-48, ce qui suggère que des plasmides de résistance s’étaient en effet accumulés dans l’évacuation. Les résultats ont également démontré que dans certaines chambres, les microbiotes  bactériens présents dans l’évacuation étaient probablement les mêmes que ceux prélevés dans les échantillons de patient. Entre fin juillet et août 2015, cinq patients étaient CPE-positifs, les CPE étant probablement identiques à ceux isolés dans les éviers. Trois de ces patients ne souffraient pas de CPE à leur admission et dans leurs cas, on peut donc présumer que le lavabo est la source de transmission. Deux de ces patients souffraient d’une infection respiratoire avec CPE.

En 2015, Citrobacter freundii type OXA-48 était le germe le plus isolé chez les patients et dans les éviers. Pour vérifier la parenté génétique entre les différents isolats, il a été procédé à une électrophorèse en champ pulsé (PFGE). Des souches positives pour CPE Citrobacter freundii de patients ayant séjourné dans l’USI, isolées en 2013 et 2014, ont également été incluses. Les résultats sont illustrés dans la figure 1 et montrent que les souches des patients et de différents échantillons du lavabo de la chambre 6 sont fortement apparentées.

Figure 1 : Parenté phylogénétique entre souches de CPE (entérobactéries productrices de carbapénèmase)

Citrobacter freundii.
Du côté gauche de la figure, on retrouve un dendrogramme qui exprime la parenté génétique en %. Du côté droit sont illustrées en bleu les cultures de l’unité de soins intensifs (USI) A, lit 6, et en noir celles de l’USI A, lit 1, ainsi que la date de l’isolation. Les souches isolées des patients et du lavabo de la chambre six sont fortement apparentées.

Mesures de prévention des infections
Dans les semaines et mois ayant suivi les résultats mentionnés ci-avant, l’équipe de prévention des infections a tenté de maîtriser le foyer en mettant en place des nouvelles mesures, en plus des existantes. Les membres du personnel médical et infirmier ont été informés à propos du foyer, des présentations éducatives ont été données, l’importance cruciale d’une bonne hygiène des mains a été une fois encore soulignée et il a été procédé à un contrôle du nettoyage final après la sortie d’un patient contaminé. Vu que la fermeture velcro du brassard du tensiomètre était CPE-positive, il a été décidé de faire appel à du matériel jetable. Il fut également convenu avec le service technique de remplacer tous les siphons des chambres d’isolement et de mettre ceux des autres chambres en culture. Une désinfection quotidienne des lavabos avec Incidin® Plus (contient de la glucoprotamine, Microtek, Zutphen, Pays-Bas) a été instaurée. Avant ce foyer, les lavabos de l’USI servaient au lavage des mains et du matériel médical avant la désinfection, mais aussi au rinçage des fluides corporels de patients comme des liquides de dialyse contenant des antibiotiques et microorganismes. Ces actions peuvent favoriser la formation d’un biofilm et sélectionner des bactéries résistantes.  Il a dès lors été décidé de n’utiliser les lavabos que pour des travaux propres. Les liquides de dialyse sont par exemple apportés dans une centrale de services où ils sont vidés dans un avaloir, en évitant les éclaboussures.

Pour les patients de l’USI, les kinésithérapeutes font appel à une ventilation par percussion intermittente avec l’aide d’un appareil Percussionaire® de Percussionaire Corp, Idaho, États-Unis. Les parties de cet appareil qui entrent en contact immédiat avec le patient (Phasitron®) sont réutilisables. Par le passé, l’appareil était, après utilisation, démonté et nettoyé à l’eau courante et au savon dans le lavabo de la chambre, et ensuite désinfecté avec de l’alcool à 70 %. Lors de la sortie du patient, les dispositifs sont envoyés pour désinfection au département de stérilisation centrale. Vu que le site infecté aux CPE concernait généralement les poumons des patients, il a été décidé d’adapter la procédure après chaque traitement. Les dispositifs sont désormais séchés à l’aide d’un chiffon jetable et ensuite traités avec de l’alcool à 70 %.

Suivi
Entre septembre et fin décembre 2015, des écouvillons de l’évacuation du siphon ont été prélevés sur une base régulière dans chaque chambre de l’USI. En dépit des mesures susmentionnées, 9 des 32 siphons (28 %) étaient encore CPE-positifs fin septembre 2015. Pendant cette période, trois patients étaient CPE-positifs. Deux étaient déjà positifs à leur admission. Un troisième patient avait une infection respiratoire avec CPE, mais dans son cas, il était impossible de déterminer si elle était d’origine nosocomiale étant donné qu’il n’avait pas fait l’objet d’un screening à son admission. En raison du nombre élevé de siphons contenant des CPE, même après leur remplacement, il a été décidé de remplacer l’intégralité des lavabos par des nouveaux, au design différent (entrée ouverte sans grille, paroi lisse sans ouvertures) (Figure 2). Ce modèle facilite le nettoyage et la formation de biofilm s’en trouve en outre empêchée.

Figure 2 : Nouvelle conception des lavabos dans l’unité de soins intensifs (USI).


La partie 1 entre dans la partie 2 qui entrent ensemble dans la partie 3. La face intérieure de la partie 1 est lisse et sans trou, ce qui fait contraste avec le modèle précédent des lavabos. Les anciens lavabos étaient équipés d’une grille (photo 4), tandis que les nouveaux sont équipés d’une évacuation ouverte. Ce modèle facilite le nettoyage et évite toute formation de biofilm supplémentaire. La photo 5 illustre le lavabo dans son intégralité.

En général, entre le 1er janvier et le 31 décembre 2015, 21 patients ont été colonisés/infectés pendant leur hospitalisation au sein de l’USI, dont 8 probablement par un lavabo contaminé. Depuis le remplacement des lavabos et du système d’évacuation à la fin de 2015, seul 1 patient était CPE-positif (mars 2016) après avoir séjourné dans l’USI. À ce moment, il était hospitalisé depuis déjà quatre semaines. L’évacuation du lavabo de la chambre dans laquelle ce patient avait séjourné était CPE-positive, mais il s’agissait d’un autre genre et d’une autre souche. Il était dans ce cas ardu de déterminer si la transmission de CPE s’est faite du patient au lavabo ou inversement étant donné que le patient n’avait pas fait l’objet d’un screening lors de son admission. Les autres lavabos sont restés négatifs jusqu’au dernier jour des prélèvements d’échantillons et d’autres transmissions potentielles n’ont pas été constatées.
Des prélèvements de l’air impliquant deux lavabos ont démontré qu’il était possible que des bactéries présentes dans le biofilm du siphon se détachent et diffusent dans l’air lorsque de l’eau y coule, vu que nous avons pu déceler la présence de bactéries à Gram négatif dans l’air au-dessus de l’évacuation et dans les environs du lavabo quand le robinet était ouvert. Dans l’air, les groupes Stenotrophomonas maltophilia, Serratia marcescens, Pseudomonas oleovorans et Pseudomonas putida ont été isolés. Sur les robinets, les groupes Serratia marcescens et Pseudomonas fluorescens ont été isolés, et sur le lavabo, la présence de Serratia marcesens et Stenotrophomonas maltophila multirésistants a même été décelée.

Discussion

La prévalence d’infections avec bactéries à Gram négatif multirésistantes comme CPE augmente à l’échelle mondiale (Hoxha et al. (2016)) et il existe probablement un plus large éventail de réservoirs environnementaux pour de telles bactéries en comparaison avec des germes à Gram positif multirésistants (Wilson et al.  (2016)). Tant les résultats illustrés dans cette étude que dans la littérature démontrent que le lavabo est un réservoir humide idéal pour la survie de bacilles à Gram négatif. Le fait que des liquides contenant des antibiotiques soient souvent déversés dans le lavabo induit que la sélection de souches bactériennes résistantes s’en trouve stimulée. En dépit des efforts fournis et de la disparition du foyer CPE dans la chambre 6 de l’USI A, des Pseudomonas species et Stenotrophomonas maltophilia multirésistants ont encore été prélevés dans l’évacuation. Ces bactéries peuvent également coloniser/infecter des patients et nous avons effectivement constaté que certains patients présentaient certains échantillons respiratoires positifs pour ce genre après quelques jours d’hospitalisation dans l’USI (données non reprises). Aucune analyse moléculaire n’a cependant été effectuée pour confirmer cette hypothèse. Le prélèvement d’échantillons dans l’air et l’environnement autour du lavabo nous a appris qu’il était possible que des bactéries s’échappent du lavabo une fois le robinet ouvert. Les mains des prestataires de santé peuvent de cette manière être contaminées. Cette donnée souligne l’importance cruciale de l’hygiène des mains.

Dans les années à venir, une nouvelle USI sera construite au sein de l’UZ Brussel. Quelques propositions concernant l’architecture de la chambre et du lavabo peuvent être formulées. Il convient avant tout d’envisager la possibilité de construire des chambres sans lavabo. Ces derniers étaient jusqu’il y a peu utilisés pour le rinçage de matériel réutilisable avant sa désinfection, comme « fûts de déchets » et alimentation en eau pour le rasage. Il a été convenu que le matériel réutilisable devait être acheminé vers l’unité de stérilisation centrale, que le rasage pouvait s’effectuer en utilisant un bac de lavage séparé et les liquides corporels/liquides de dialyse du patient devaient être évacués par le biais de conteneurs à déchets spéciaux faciles à transporter. Une deuxième possibilité consiste à construire une chambre dotée de deux lavabos séparés. L’un devrait être strictement limité au lavage des mains. L’autre lavabo, utilisé pour l’évacuation des liquides corporels, doit systématiquement être considéré comme potentiellement contaminé.

Dans notre USI, la distance entre le lit et le lavabo est inférieure à 1 mètre. Il n’existe aucune directive concernant cette distance minimale, et tout dépend également de la construction du lavabo, mais comme la littérature le décrit, des aérosols et éclaboussures provenant de l’évacuation du lavabo peuvent atteindre un mètre quand le robinet est ouvert (Hota S. et al. (2009)). Nous recommanderions dès lors une distance minimale de 2 mètres entre le lit et le lavabo.

Il y a 2 types de robinets dans notre USI. Les robinets dans les chambres d’isolement sont correctement conçus, avec une distance entre le robinet et l’entrée du lavabo de 40 cm (Figure 3A). Dans le cas des robinets des chambres standard par contre, il n’y a qu’une distance de 20 cm entre le robinet et l’entrée de l’évacuation du lavabo (Figure 3B). Le robinet peut ainsi également être contaminé par des éclaboussures lorsque l’eau coule. En outre, l’eau qui coule dans les chambres standard coule de manière perpendiculaire à l’évacuation, ce qui laisse le champ libre à des éclaboussures (Ambrogi et al. (2016)). À l’avenir, ces types de robinets seront remplacés.

Figure 3 : Robinets dans les chambres d’isolation (A) et dans les chambres standard (B)
La glucoprotamine est un désinfectant à large spectre qui permet de réduire la charge bactérienne dans l’évacuation. Elle n’a cependant aucun effet sur la formation du biofilm et il serait préférable de choisir une autre substance chimique ayant un impact sur ce dernier. Une possibilité décrite dans la littérature est l’acide acétique (Aspelund et al. (2016)).

Une société allemande a lancé sur le marché un siphon autodésinfectant (MoveoSiphon ST24, MoveoMed, Dresde, Allemagne) (Figure 4). Cet appareil évite la formation d’un biofilm grâce à une désinfection physique permanente, un nettoyage électromagnétique et un revêtement antibactérien (Sissoko et al. (2004)). Ce siphon a été testé quant à la présence de bacilles à Gram négatif pendant cinq mois (entre juillet et novembre 2016) dans l’USI A, chambre 1. Pendant cette période, aucun bacille à Gram négatif n’a été décelé. En dépit de ces résultats prometteurs, il convient encore d’examiner si ce siphon permet effectivement d’éviter les infections nosocomiales dans notre USI et si cette intervention est efficace sur le plan des coûts.

Figure 4 : Pose de siphons MoveoSiphon ST24

Conclusion

On peut en conclure que l’environnement constitue un important réservoir de bacilles à Gram négatif multirésistants comme le démontre ce foyer de CPE lié à des éviers contaminés. Les efforts nécessaires ont permis de mettre un terme au foyer de CPE, mais le genre Pseudomonas multirésistant est toujours présent à ce jour dans l’évacuation. C’est la raison pour laquelle il est nécessaire que les différentes disciplines (personnel médical, service technique, hygiène hospitalière, etc.) se réunissent et réfléchissent à la chambre idéale de patient, en tenant bien entendu compte de l’aspect économique.

Références

1. Ambrogi V, Cavalié L, Mantion B, Ghiglia MJ, Cointault O, Dubois D, Prère MF, Levitzki N, Kamar N, Malavaud S. Transmission of metallo-β-lactamase-producing Pseudomonas aeruginosa in a nephrology-transplant intensive care unit with potential link to the environment. J Hosp Infect. 2016 Jan; 92(1):27-9.

2. Stjärne Aspelund A, Sjöström K, Olsson Liljequist B , Mörgelin M , Melander E , Pahlmzn LI. Acetic acid as a decontamination method for sink drains in a nosocomial outbreak of metallo-β-lactamase-producing Pseudomonas aeruginosa. J Hosp Infect. 2016 Sep; 94(1):13-20

3. Doi Y, Paterson DL. Carbapenemase-producing Enterobacteriaceae. Semin Respir Crit Care Med. 2015; 36(1):74–84.

4. Döring G, Ulrich M, Müller W, Bitzer J, Schmidt-Koenig L, Münst L, Grupp H, Wolz C, Stern M, Botzenhart K. Generation of Pseudomonas aeruginosa aerosols during handwashing from contaminated sink drains, transmission to hands of hospital personnel, and its prevention by use of a new heating device. Zentralbl Hyg Umweltmed. 1991; 191(5–6):494–505.

5. Hota S, Hirji Z, Stockton K, Lemieux C, Dedier H, Wolfaardt G, Gardam MA. Outbreak of multidrug-resistant Pseudomonas aeruginosa colonization and infection secondary to imperfect intensive care unit room design. Infect Control Hosp Epidemiol. 2009 Jan; 30(1):25-33.

6. Kramer A, Daeschlein G, Niesytto C, Sissoko B, Sütterlin R, Blaschke M, Fusch C. Contamination of sinks and emission of nosocomial gramnegative pathogens in a NICU – outing of a reservoir as risk factor for nosocomial colonization and infection. Umweltmed. Forsch. Prax. 2005; 10(5):327.

7. Leitner E, Zarfel G, Luxner J, Herzog K, Pekard-Amenitsch S, Hoenigl M, Valentin T, Feierl G, Grisold A, Högenauer C, Sill H, Krause R, Zollner-Schwetzd I. Contaminated Handwashing Sinks as the Source of a Clonal Outbreak of KPC-2-Producing Klebsiella oxytoca on a Hematology Ward. AAC. 2015; 59(1):714–6.

8. Lowe C, Willey B, O’Shaughnessy A, Lee W, Lum M, Pike K, Larocque C, Dedier H, Dales L, Moore C. Outbreak of extended-spectrum β-lactamase-producing Klebsiella oxytoca infections associated with contaminated handwashing sinks. Emerg Infect Dis. 2012; 18(8):1242–7.

9. Roux D, Aubier B, Cochard H, Quentin R, van der Mee-Marquet N. Contaminated sinks in intensive care units: an underestimated source of extended-spectrum beta-lactamase-producing Enterobacteriaceae in the patient environment. J Hosp Infect. 2013; 85(2):106–11.

10. Starlander G, Melhus Å. Minor outbreak of extended-spectrum β-lactamase-producing Klebsiella pneumoniae in an intensive care unit due to a contaminated sink. J Hosp Infect. 2012; 82(2):122–4.

11. Wolf I, Bergervoet P, Sebens F, van den Oever H, Savelkoul P, van der Zwet W. The sink as a correctable source of extended-spectrum β-lactamase contamination for patients in the intensive care unit. J Hosp Infect. 2014; 87(2):126-30.

 

Offres d’emploi – Centre Hospitalier EPICURA ATH

Infirmier Chef de service assurant un mi-temps en Hygiène Hospitalière pour le site d’Ath (H/F)

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  • Vous participez à l’élaboration des objectifs dans le domaine de l’hygiène hospitalière en accord avec la philosophie et les objectifs de l’institution et du Département Infirmier et ce en collaboration avec l’équipe d’hygiène hospitalière.
  • Vous exercez, avec le médecin hygiéniste, un contrôle sur les infections hospitalières et sur la qualité des soins (mesures de prévention des infections hospitalières, enquête épidémiologique, enregistrement des infections,…).
  • Vous participez comme membre actif au Comité d’Hygiène Hospitalière.
  • Vous exercez une fonction de conseil (achat matériel de soins, travaux, moyens de prévention,…).
  • Vous exercez, avec le médecin hygiéniste, un contrôle sur les infections hospitalières et sur la qualité des soins.

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Impact des aiguilles à ailettes sécurisées sur l’incidence des accidents par piqûres à l’UZA

Introduction

Afin de prévenir l’exposition accidentelle des professionnels de la santé au sang et aux autres fluides corporels, le secteur des soins de santé applique déjà de nombreuses mesures, dont l’utilisation de collecteurs d’aiguilles adaptés, de lunettes anti-projections, mais aussi d’instruments médicaux dotés d’un mécanisme de sécurité.

La mise en œuvre de tels matériel médical dotés d’un mécanisme de sécurité ou de protection a pris un essor considérable dans le secteur des soins de santé depuis l’entrée en vigueur de l’arrêté royal (AR) du 17 avril 2013 (1).

Si l’AR en question n’oblige pas les institutions à prévoir systématiquement des systèmes de sécurité à l’intention de leurs travailleurs, il impose néanmoins, si l’analyse des risques démontre qu’il existe un danger de blessure et/ou d’infection par un objet tranchant à usage médical, la prise de mesures de prévention spécifiques. Ces mesures de prévention peuvent consister à supprimer l’usage inutile d’objets tranchants par l’adoption de changements dans les pratiques et, sur la base des résultats de l’analyse des risques, mettre à disposition des dispositifs médicaux dotés de mécanismes de sécurité et de protection intégrés.

L’analyse des expositions accidentelles au sang au sein de l’UZA révèle que les aiguilles à ailettes, en particulier, ont une grande part de responsabilité dans la survenance des accidents par piqûre. L’impact de l’introduction d’aiguilles à ailettes sécurisées sur l’incidence des accidents par piqûre est abordé plus en détail.

Matériel et méthodes

Au sein de l’UZA, les accidents avec exposition au sang (AES) sont notifiés par les travailleurs au Service Interne de prévention et de protection au travail (SIPPT) par le biais d’un formulaire standardisé.

Le SIPPT transmet ensuite une copie de la déclaration pour analyse à l’équipe en charge de l’hygiène hospitalière. Lors de cette analyse, on vérifie notamment à quelle catégorie professionnelle la victime appartient (personnel infirmier, médecin …), la nature de la blessure (piqûre ou projection), la nature de l’instrument médical ayant provoqué la blessure, les circonstances de l’accident (piqûre par un collègue, lors de l’insertion d’un objet tranchant dans un collecteur d’aiguilles …), etc.

Chaque année, un rapport d’analyse est rédigé et abordé au sein du comité d’hygiène hospitalière (CHH, en l’occurrence CZH en néerlandais) et du comité pour la prévention et la protection au travail (CPPT) par le médecin du travail.

Résultats

En 2015, on recensait 96 notifications d’AES (52 infirmiers et 35 médecins), dont 59 accidents par piqûres et 14 accidents par coupures. La plupart des accidents sont survenus au bloc opératoire et consistaient en des blessures occasionnées par des bistouris et des aiguilles de suture (30 %). Dans le reste de l’hôpital, les aiguilles hypodermiques et les aiguilles à ailettes étaient les principales causes d’accidents par piqûre, avec une part de 10 % pour chaque catégorie.

À la suite d’une rupture de stock d’aiguilles à ailettes auprès du fabricant, l’hôpital a vers la mi-2014 opté temporairement pour une aiguille à ailettes du même type, mais sécurisée. À partir du second semestre de 2014, on ne recensait plus aucune notification d’AES causé par une aiguille à ailettes. Lorsqu’au second semestre de 2015, l’hôpital est repassé à la version non sécurisée, on a relevé une recrudescence du nombre d’AES survenus avec ces aiguilles : leur incidence est en effet passée de 0,9/100 lits occupés au premier semestre de 2015 à 4,6/100 lits occupés au second semestre de 2015 (graphique 1).

Graphique 1 : Evolution de l’incidence des accidents par piqûre provoqués par des aiguilles à ailettes et impact de l’utilisation d’aiguilles à ailettes sécurisées.

Discussion

Les aiguilles à ailettes sont principalement utilisées pour les prélèvements sanguins en combinaison avec un système de prélèvement sous vide. Ces aiguilles sont cependant connues pour leur « effet cobra » (2), un terme qui désigne la tendance de l’aiguille à se recourber lorsqu’on l’introduit dans le collecteur d’aiguilles. Cet effet est dû à l’embout relativement long qui est recourbé dans l’emballage. Une analyse des circonstances dans lesquelles les accidents par piqûre provoqués par des aiguilles à ailettes se sont produits en 2015 au sein de l’UZA démontre qu’il est question de l’« effet cobra » dans 58,3 % des cas (7/12).

L’incidence des accidents par piqûre provoqués par des aiguilles à ailettes varie fortement en fonction des publications consultées. De plus, la littérature ne présente pas de manière uniforme l’incidence des accidents par piqûre provoqués par des aiguilles à ailettes. Si l’incidence est généralement présentée par 100.000 aiguilles à ailettes achetées, elle l’est parfois aussi par 10.000 procédures réalisées, par 100 ETP (équivalents temps plein) ou par 100 lits occupés.

L’incidence est également déterminée par la nature du mécanisme de sécurité présent. La première génération d’aiguilles à ailettes sécurisées, notamment, est dotée d’un manchon qui doit être enfilé manuellement sur l’aiguille lorsque celle-ci est retirée de la veine. Une deuxième génération d’aiguilles à ailettes a été conçue de manière à pouvoir protéger l’aiguille alors qu’elle se trouve encore dans la veine. Cependant, même au sein d’une même catégorie d’aiguilles à ailettes dotées du même mécanisme de sécurité, il peut encore exister des différences au niveau notamment de la composition de l’embout – dans le but d’éviter l’« effet cobra » – ou du temps nécessaire pour activer le mécanisme de sécurité (3).

Une évaluation de la 1re génération d’aiguilles à ailettes sécurisées réalisée en 1993-1994 dans deux hôpitaux américains a permis de conclure à une réduction de 23 % – de 4,0 à 3,1 cas par 100.000 procédures – du nombre d’accidents par piqûre grâce au remplacement de l’aiguille conventionnelle par une version sécurisée (4).

Lamontagne et al. ont recensé 13,2 accidents par piqûre par 100.000 aiguilles à ailettes achetées. Après l’introduction de la 1re génération d’aiguilles à ailettes sécurisées, le nombre d’accidents par piqûre a été réduit à 4,8 par 100.000 aiguilles à ailettes achetées, ce qui revient à une réduction de 64 % (5).

Une étude similaire réalisée par Hotaling sur une 2e génération d’aiguilles à ailettes sécurisées a révélé par rapport à la 1re génération d’aiguilles à ailettes sécurisées une baisse du nombre de cas, de 3,76/100.000 aiguilles à ailettes à 0,47/100.000 aiguilles à ailettes (réduction de 88 %) (6).

Il ressort par ailleurs des données de l’Exposure Prevention Information Network (EPINet™) américain que la part des accidents par piqûre provoqués par des aiguilles à ailettes a baissé au fil des années à mesure que l’utilisation des systèmes de sécurité se répandait au sein des hôpitaux : en 1998, 90 % des accidents par piqûre rapportés avaient été provoqués par un objet tranchant sans système de sécurité ; en 2014, cette part ne représentait plus que 52,3 % des cas rapportés, tandis que la part des accidents par piqûre provoqués par des aiguilles à ailettes est retombée de 8 % à 2,9 % (graphique 2) (7,8).de 0,9/100 lits occupés au premier semestre de 2015 à 4,6/100 lits occupés au second semestre de 2015 (graphique 1).

Graphique 2 : Part des accidents par piqûre provoqués par des aiguilles à ailettes en comparaison de la part des objets tranchants sans mécanisme de sécurité (EPINet™)

Une analyse similaire a été réalisée au sein de l’UZA, à cette différence près que les seules données disponibles avaient trait à la consommation d’aiguilles à ailettes sécurisées. En effet, la déclaration ne précisait pas si l’accident par piqûre avait été provoqué par une aiguille à ailettes sécurisée ou par une aiguille à ailettes conventionnelle. Étant donné que la part des accidents par piqûre provoqués par des aiguilles à ailettes était de 19,3 % en 2006, le médecin du travail a en 2007 fourni au personnel des explications sur la bonne manière d’utiliser et de retirer une aiguille à ailettes. Cette initiative a conduit à une réduction du nombre d’accidents par piqûre. Cependant, les aiguilles à ailettes représentaient toujours les années suivantes (2009-2013) une part d’environ 8 % en moyenne dans le nombre total des accidents avec exposition au sang rapportés. L’introduction temporaire d’une version sécurisée à la suite d’une rupture de stock des aiguilles conventionnelles auprès du fournisseur a, dans les mois qui ont suivi (2e semestre 2014), réduit à zéro le nombre de notifications d’accidents provoqués par ce type d’aiguilles. À partir du moment où l’on est repassé aux aiguilles conventionnelles, le nombre d’accidents provoqués par des aiguilles à ailettes a augmenté dans des proportions substantielles. Au 2e semestre de 2015, la part des aiguilles à ailettes dans le nombre d’accidents atteignait même 18 %.

Sur la base de ces conclusions, il a été décidé d’introduire définitivement la version sécurisée à partir de 2016, ce qui a porté la consommation de 3.000 unités en 2006 à 127.750 unités en 2016 (graphique 3). 

Graphique 3 : Part des accidents par piqûre provoqués par des aiguilles à ailettes en fonction du nombre d’aiguilles à ailettes sécurisées achetées (UZA)

Conclusion

L’analyse des accidents par piqûre montre clairement que l’introduction des aiguilles à ailettes sécurisées à l’échelle de l’hôpital a permis au sein de l’UZA de réduire de manière significative le nombre d’accidents par piqûre provoqués par ce type de système de prélèvement sanguin.

La mesure dans laquelle l’introduction d’un autre type de sécurisation (2e génération) permettrait de réduire encore davantage l’incidence des accidents par piqûre pourrait se prêter à une étude subséquente.

Références

1. Moniteur belge du 03/05/2013 (26168-26170). Arrêté royal du 17 avril 2013 modifiant l’arrêté royal du 4 août 1996 concernant la protection des travailleurs contre les risques liés à l’exposition à des agents biologiques au travail, en vue de la prévention des blessures par objets tranchants dans le secteur hospitalier et sanitaire.

2. Puro V., Ippolito G. Safety Butterfly Needles for Blood Drawing (Letter to the editor), Infect Control Hosp Epidemiol, 1998 ; 19(5) : 299.

3. Haupt C., Spaeth J., Ahne T. et al. A Model-Based Product Evaluation Protocol for Comparison of Safety-Engineered Protection Mechanisms of Winged Blood Collection Needles. Infection control & hospital epidemiology, 2016 ; 37(5) : 505-511.

4. CDC. Evaluation of Safety Devices for Preventing Percutaneous Injuries Among Health-Care Workers During Phlebotomy Procedures — Minneapolis-St. Paul, New York City, and San Francisco, 1993–1995. MMWR, 1997 ; 46(2) : 21-25.

5. Lamontagne F., Abiteboul D., Lolom I. et al. Role of safety-engeneered devices in preventing needlestick injuries in 32 French hospitals. Infect Control Hosp Epidemiol 2007 ; 28 : 18-23.

6. Hotaling M. A Retractable Winged Steel (Butterfly) Needle. Performance Improvement Project. The Joint Commission Journal on Quality and Patient Safety, 2009. Volume 35(2) : 100-105.

7. EPINet™. 1998 U.S. EPINet Needlestick and Sharp-Object Injury Report.

8. International Safety Center. EPINet Report for Needlestick and Sharp Object Injuries, 2014.

Prise en charge d’une épidémie de gastro-entérite à Rotavirus dans un service de psychiatrique de l’âge avancé : Qui cherche, trouve !

Cet article décrit une épidémie de gastro-entérite à rotavirus dans un service du département de psychiatrie du Centre Hospitalier Universitaire Vaudois à Lausanne.

Résumé

Du 9 avril au 6 mai 2016, 17/31 patients ont présenté des diarrhées et/ou vomissements, soit un taux d’attaque de 55%. Parmi les membres du personnel, 10/78 ont eu les mêmes symptômes soit un taux d’attaque de 13%. La symptomatologie a duré entre 24 heures et 14 jours pour les patients et l’épidémie s’est étendue sur presque 1 mois. Trois unités ont dû être fermées du 18.04 au 28.04.2016. En dehors de la période épidémique, des cas sporadiques, soit 3 patients et 2 membres du personnel (confirmation microbiologique pour 2 patients) ont été enregistrés entre le 9 mai et le 29 mai sans cas secondaire. 

Introduction

Le rotavirus qui appartient à la famille des rheoviridae, est un virus non enveloppé. Il existe 7 sérogroupes différents (A à G). Les sérogroupes les plus connus chez l’homme sont A, B et C (1). Le rotavirus est ubiquitaire et bien résistant dans l’environnement. La principale voie de transmission est oro-fécale directe ou indirecte, essentiellement interhumaine. Le virus est résistant dans le milieu extérieur pendant des semaines (2). La dose infectante est faible, elle est estimée à environ 10 à 100 particules virales. Une personne avec une diarrhée due à rotavirus excrète un grand nombre de virus allant à plus de 1010 particules virales/ gramme de selles (3,4). La symptomatologie peut durer une dizaine de jours. La dissémination du virus se fait essentiellement par les mains contaminées, les objets, les aliments et l’eau. Le rôle des excréteurs asymptomatiques dans la persistance de la maladie est possible. 

Description du service

Ce service accueille des personnes souffrant de troubles psychiques aigus. Au moment de l’épidémie, il était composé de 5 unités de soins réparties sur 3 étages : 2 unités des troubles de psychiatrie organique, 2 unités des troubles affectifs et psychotiques et 1 unité d’hospitalisation toutes pathologies confondues. Le service comptait environ 60 patients dans les 5 unités. Chaque unité est composée de chambres à 1 ou 2 lits. Des salles à manger et salons sont répartis sur chaque étage du service. 

L’épidémie s’est déclarée dans une unité de troubles de psychiatrie organique et s’est propagée dans 2 autres unités (figure 1). Ces 3 unités accueillaient 31 patients à cette période. Dans cette description, nous ne parlerons pas des deux unités de troubles affectifs et psychotiques, car elles n’ont pas été concernées par l’épidémie.

Figure 1 : Propagation de la maladie

X : patients asymptomatiques

Déroulement de l’épidémie

Comme figuré sur la courbe épidémique (figure 2), le samedi 9 avril 2016, 1 patient hospitalisé depuis le 1er avril a présenté des diarrhées et des vomissements, dans une des unités des troubles de psychiatrie organique (unité 1). Le dimanche 10 avril, un autre patient a présenté des diarrhées dans la même unité, et le lendemain c’était au tour d’un soignant de tomber malade.

Le mercredi 13 avril, 2 nouveaux cas sont recensés dans l’unité (1 patient et 1 collaborateur). Le service a pris contact avec l’infirmière en hygiène, prévention et contrôle de l’infection (HPCI). Des Mesures Additionnelles Contact et Gouttelettes ont été instaurées et des prélèvements de selles effectués. La présence de rotavirus a été démontrée sur un prélèvement de selles d’un patient symptomatique. Dans cette unité, l’épidémie a concerné 9/11 patients (82%) et 7 collaborateurs, avec documentation microbiologique chez 3 patients.

Le samedi 16 avril, un patient de l’unité voisine (unité 2) a développé des symptômes similaires (diarrhées et vomissements). Il a été transféré aux urgences pour des raisons autres que ses symptômes de gastroentérite ou ses complications. 2 jours après son retour, il a présenté à nouveau des symptômes et le diagnostic de gastro-entérite à rotavirus a été confirmé le 20 avril. Cette deuxième unité a comptabilisé 5/11 patients (45%) et 1 collaborateur, avec documentation microbiologique chez 2 patients.

Dès le lundi 18 avril, la direction a pris la décision de fermer les services, suite à l’apparition de 5 nouveaux patients et 1 collaborateur dans les 2 unités touchées. Les admissions ont été réparties dans les autres unités du service. Les transferts prévus dans d’autres établissements ont été reportés dans la mesure du possible.

Le même jour, une patiente de l’unité 5 a développé une gastro-entérite à rotavirus (confirmation microbiologique), suite à des visites chez un patient symptomatique de l’unité 2 (signalé par l’étoile rouge, figure 1). 3/9 patients (33%) ont été concernés (avec confirmation microbiologique pour les 3) ainsi que 2 collaborateurs.

Figure 2 : courbe épidémique et charge de travail

Description des cas

Sur les 3 unités, 17 patients ont présenté des diarrhées et/ou vomissements. Le sexe ratio homme/femme était de 9/8 et l’âge variait entre 64 et 95 ans (médiane de 82 ans). Dans la quasi totalité des cas, soit 88% (15/17) les symptômes ont débuté par des diarrhées. Les vomissements ont été signalés chez 7 patients et étaient chaque fois associés à des diarrhées. 8/17 patients sont devenus asymptomatiques 1 à 2 jours avant de récidiver. La durée des symptômes variait entre 24 heures et 12 jours (médiane 4 jours).

Après l’annonce de la fin de l’épidémie, 3 nouveaux cas sporadiques se sont déclarés, dont 2 avec confirmation microbiologique. Ils sont survenus dans l’unité la plus touchée. Deux membres du personnel ont également été signalés symptomatiques.

Analyses microbiologiques

Durant l’épidémie, des analyses des selles ont été effectuées chez 9 patients pour une recherche de norovirus et rotavirus. 8 des 9 prélèvements (89%) sont revenus positifs pour rotavirus. Aucune analyse n’est revenue positive pour norovirus.

La détection des rotavirus dans les selles a été faite par test rapide qualitatif : VIKIA® Rota-Adeno Bio Mérieux. Ce test est basé sur l’association d’anticorps monoclonaux spécifiques de rotavirus. Il repose sur un système de réactions immunologiques réalisées sur une bandelette par migration de l’échantillon et révélation par des anticorps marqués à l’aide de microsphères colorées.

Aucun prélèvement n’a été effectué chez les membres du personnel malade.

Description des mesures instaurées

L’infirmière HPCI a été avertie 5 jours après le début de l’épidémie. En plus des Mesures Additionnelles aux Précautions Standard, des mesures complémentaires ont été instaurées.

D’une part, une attention particulière a été portée à l’entretien de l’environnement des services touchés avec une augmentation des fréquences de nettoyage des sanitaires et l’utilisation d’un détergent/désinfectant pour toute l’unité. 48 heures après l’arrêt des symptômes chez les derniers patients d’une chambre, un nettoyage approfondi a été effectué.

D’autre part, les 3 unités touchées ont été fermées durant 10 jours.

Le nettoyage a fait l’objet d’une vigilance particulière lors de l’apparition des 3 cas sporadiques dans les chambres qui avaient hébergé longtemps des patients avec gastro-entérite à rotavirus durant l’épidémie.

Discussion

La gastro-entérite à rotavirus fréquente chez les enfants est sous-évaluée chez l’adulte, d’autant qu’elle n’est pas soumise à déclaration obligatoire.

Elle est tout aussi redoutable que la gastro-entérite à norovirus, en particulier chez la personne âgée (5). Elle peut entrainer des complications pouvant conduire à une hospitalisation en soins aigus somatiques (6, 7).

L’épidémiologie des gastro-entérites à rotavirus chez l’adulte est peu connue, car souvent non recherchée. Grâce aux progrès de diagnostic de laboratoire (biologie moléculaire/ test rapide), les origines des épidémies de gastro-entérites sont de plus en plus claires. En Suisse, la gastro-entérite à rotavirus est une maladie non-soumise à déclaration obligatoire, mais nous retrouvons dans les registres de la santé publique du canton de Vaud, l’annonce de 8 flambées de cas (centres socio éducatifs, centre de réadaptation, établissements médico sociaux et soins aigus) de janvier à décembre 2016 (données non publiées). Dans les établissements pour personnes âgées, de plus en plus d’épidémies sont signalées (8, 9,10). En présence d’une épidémie de gastro-entérite, le diagnostic de rotavirus doit être évoqué par les professionnels de santé (11).

Lors de cette épidémie, le patient index a été identifié. Il a été admis à l’hôpital le 1er avril, soit plus d’une semaine avant le début des symptômes. Il n’est pas sorti de l’unité, ni n’a été transféré pendant cette période. Par contre, l’origine de l’infection n’a pas pu être retrouvée.

La figure 1 illustre la surcharge de travail (mise en place de Mesures Additionnelles, renforcement de l’entretien de l’environnement) dans un service en sous-effectif (absentéisme d’une partie de l’équipe soignante pour gastro-entérite).

La durée des symptômes variait entre 24 heures et 14 jours avec parfois des périodes intercurrentes sans diarrhées (de 1 à 2 jours). Au pic de l’épidémie, 10 patients/par jour étaient en Mesures Additionnelles. Le décalage entre l’annonce de l’épidémie à l’infirmière HPCI et la difficulté à maintenir les patients en chambre ont été les facteurs majeurs de propagation du germe dans ce service. 

En faisant une analyse de la situation a postériori, le troisième service aurait pu être épargné si une patiente de cet étage n’avait pas rendu régulièrement visite à son conjoint dans le service en épidémie « fermé ». Idéalement, la limitation des mouvements lors d’épidémie est de rigueur, mais dans cette situation, il était difficile de ne pas accéder à la demande de la patiente.

La fermeture des unités touchées a été une mesure importante et nécessaire pour juguler l’épidémie. Elle a permis de soulager la charge de travail des équipes soignantes et d’éviter la contamination des nouvelles admissions. Les équipes de nettoyage et de lingerie ont dû être renforcées.

Toutes ces mesures ont engendré des coûts que nous n’avons pas chiffrés et un manque à gagner non négligeable pour l’établissement.

Les recommandations du service d’hygiène, prévention et contrôle de l’infection préconisent une levée des Mesures Additionnelles à la guérison clinique lors de gastro-entérites à rotavirus. Après avoir constaté la réapparition des symptômes 24 heures après la levée des Mesures Additionnelles dans 40% des cas, la prise en charge a été modifiée et les Mesures Additionnelles n’ont été levées que 48 heures après l’arrêt des symptômes. 

Cette expérience nous a permis de revoir les fréquences de nettoyage et les protocoles d’entretien de l’environnement en cas d’épidémie. Elle a également permis d’améliorer la coordination entre les différentes équipes d’entretien, l’équipe en charge de l’environnement au quotidien étant différente de celle intervenant à la levée des mesures.

Les 3 cas sporadiques sont apparus dans les chambres où avaient séjourné des patients fortement symptomatiques, démontrant ainsi une possible contribution de l’environnement comme réservoir. Les protocoles de nettoyage ont été renforcés. Afin de supprimer tout réservoir potentiel, les 3 chambres ont été désinfectées à fond avec un produit à base de javel, produit dont l’efficacité sur le rotavirus a été confirmée (6).

Conclusion

Les recommandations de prise en charge de gastro-entérite à rotavirus devraient se calquer sur celles des gastro-entérites à norovirus : maintien des Mesures Additionnelles au-delà de la disparition des symptômes (au minimum 48 heures après l’arrêt des symptômes), changement du produit de nettoyage/désinfection de routine dans l’institution par un produit efficace sur les virus nus, renforcement de l’entretien de l’environnement, fermeture précoce du service en cas d’épidémie et exclusion du personnel malade. Le suivi de l’épidémie et l’information à toutes les unités doivent être renforcés lors de la période épidémique. En absence d’une étiologie (recherche négative du norovirus) lors d’épisode de gastro-entérite dans un établissement de soins, la recherche de rotavirus devrait être évoquée, sans tenir compte de la saisonnalité.

Références

1. Betty Dodey and al. Les rotavirus en médicine humaine et vétérinaire. Cahiers santé 1997; 7 : 195 – 197 

2. Christoph Aebi. Vaccination contre les rotavirus-nécessité ou luxe ? Paediatrica. 2007; 19 (1) : 33 – 35 

3. Daniel B. Hrdy. Epidemiology of rotaviral infection in adults. Reviews of Infectious diseases. 1987; 9 (3) : 461 – 469 

4. Evan J Anderson and Stephen G Weber. Rotavirus infection in adults. Lancet Infect Dis 2004; 4 : 91 – 99 

5. Jens Halvorsrud and Ivar Örstavik. An epidemic of rotavirus associated gastroenteritis in a nursing home for the elderly. Scandinavian journal of infectious diseases 2015; 12 (80) 

6. Cristina V. Cardemil and al. Two Rotavirus Outbreaks Caused by Genotype G2P [4] at Large Retirement Communities. Ann Intern Med. 2012; 157 : 621 – 631 

7. Evan J. Anderson and al. Rotavirus in adults requiring hospitalization. Journal of Infection 2012; 64 : 89 – 95 

8. Delphine Barataud and al. Surveillance des épidémies d’infections respiratoires et de gastro-entérites aiguës dans les établissements hébergeant des personnes âgés. Pays de la Loire-hiver 2010 – 2011. Bulletin de Veille sanitaire. 2012 (10) 

9. Trop Skaza, L Beskovnik. Outbreak of rotavirus gastroenteritis in a nursing home, Slovenia, December 2010. Eurosurveil. 2011; 16 (14) 

10. Emerson Carraro and al. Rotavirus Infection in Children and Adult Patients Attending in a Tertiary Hospital of São Paulo, Brazil. The Brazilian Journal of Infectious Diseases 2008; 12 (1) : 44 – 46 

11. Massimo Pacilli et al. Outbreak of gastroenteritis in adults due to rotavirus genotype G12P. CID 2015; 61 : e20 – 25

Etude de prévalence ponctuelle des infections associées aux soins et de l’usage des antibiotiques dans les institutions psychiatriques et les services psychiatriques d’hôpitaux généraux belges.

Contexte   

Le Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies (ECDC) surveille les infections liées aux soins (HAIs) et l’usage d’antimicrobiens (UA) dans les établissements de soins de longue durée par des études de prévalence ponctuelle (PPS) dans les États Membres de l’UE/EEE. Une première PPS a été menée en 2010 (HALT-1) et reproduite en 2013 (HALT-2) et en 2016-2018 (HALT-3). La Belgique a participé à HALT-3 en 2016 avec 165 institutions dont trois institutions psychiatriques. La faible participation des intuitions nous a amené à revoir et adapter la méthodologie pour capter toute la complexité qui représente la lutte contre les HAIs et l’UA rationnel dans le contexte psychiatrique.

Méthode

Les questionnaires de HALT-3 ont été adaptés avec l’aide d’un groupe de travail d’hygiénistes en psychiatrie (médecins et infirmiers). L’étude se déroule dans les hôpitaux psychiatriques ainsi que les services psychiatriques des hôpitaux généraux en un ou plusieurs jours entre le 1er octobre et le 30 novembre 2017. Les institutions et les services de pédopsychiatrie ont été exclus Les données sont récoltées sur trois niveaux (Institution, service, patient) au moyen de trois questionnaires.

Le questionnaire institutionnel permet de décrire la politique de l’institution en matière de prévention des HAIs et de l’UA.

La liste du service permet de collecter les données sur la charge de travail des soins et les facteurs de risque des patients répondant aux critères d’éligibilité, c’est à dire d’être hospitalisé dans l’institution et être présent à 8 heures du matin. Une question relative au diagnostic psychiatrique primaire, selon la classification du DSM IV, a été ajoutée. Des indicateurs des facteurs de risque propres à la population psychiatrique dont la présence d’automutilation ou de comorbidité ont également été ajoutés.

Un questionnaire supplémentaire doit être rempli pour les patients sous traitement antimicrobien systémique et/ou pour les patients avec une HAI active le jour de l’étude. Les antimicrobiens systémiques inclus dans l’étude sont l’ensemble des antibiotiques, antimycotiques, antiparasitaires et agents antimycobactériens. Une HAI est considérée comme active si le patient présente des signes et symptômes le jour de l’étude ou s’il en a présentés dans le passé et qu’il est toujours traité contre ceux-ci. Une infection est considérée comme liée aux soins quand elle apparait 48 heures après l’admission ou si elle est présente lors du transfert du patient depuis une autre institution de soins. Les données relatives à la nature, l’origine et les motivations des prescriptions d’antimicrobiens sont collectées. Les signes et symptômes des infections sont collectés selon les définitions révisées de McGeer (Stone, 2012). L’admission préalable dans un service somatique au cours des trois derniers mois est également renseignée. 

Résultats

Nous avons pu établir des prévalences pour les trois institutions psychiatriques participantes en HALT-3 2016: deux maisons de repos psychiatrique et une institution de psychiatrie générale (207 résidents éligibles). La proportion des résidents avec au moins un antimicrobien était de 4.9% et la proportion des résidents avec au moins HAI était de 1.1%. 

Pour HALT-3 PSY, la collecte des données est en cours dans 40 institutions participantes.

Conclusion

Le nombre d’hôpitaux participants témoigne du grand engouement des professionnels pour cette problématique. Les résultats de l’étude seront disponibles au cours du premier semestre 2018.

Migration vers Healthdata des surveillances des infections associées aux soins et de l’usage des antibiotiques.

Cette année, le coup d’envoi de la migration vers Healthdata a été donné pour la collecte de données et le compte rendu des surveillances et enregistrements coordonnés par le Service Infections liées aux soins & antibiorésistance de l’Institut Scientifique de Santé Publique (ISP).

Healthdata : simplification, standardisation et automatisation

Healthdata est une initiative conjointe de l’Institut national d’assurance maladie-invalidité (INAMI) et de l’Institut Scientifique de Santé Publique (ISP) visant à créer une plateforme informatique efficace et sûre pour l’enregistrement, la conservation et la mise à disposition des données relatives à la santé et aux soins de santé afin de soutenir la recherche scientifique et les acteurs du terrain.

Healthdata vise une simplification, une standardisation et une automatisation, sans nuire au caractère confidentiel des données relatives aux soins.

Préalablement à la migration vers Healthdata, chaque dossier de surveillance individuel a été soumis à la Commission de protection de la vie privée. La manière dont les données sont collectées ne permet en aucun cas l’identification du patient. En outre, la confidentialité des données est respectée à l’échelle de l’hôpital afin de pouvoir assurer un suivi en toute confiance et discrétion, et avec un maximum de rigueur, de la prestation de soins et du nombre d’infections associées aux soins.

HD4DP pour une collecte univoque des données

Afin de permettre la collecte des données par le biais de Healthdata, le logiciel requis – HD4DP (Healthdata for data providers) – a été installé dans tous les hôpitaux durant la période 2016-2017. La collecte et le contrôle des données et registres passent donc par HD4DP.

Le personnel hospitalier doit demander son accès à HD4DP à l’interlocuteur central auprès du service IT de chaque hôpital.

La version de démonstration de HD4DP vous permet de découvrir le déroulement de la procédure d’enregistrement dans ce nouveau système. Pour vous connecter à ce site, saisissez « guest » à la fois comme identifiant et comme mot de passe.

La collecte de données dans le cadre des surveillances des septicémies (NSIH-SEP) et du Clostridium difficile (NSIH-CDIF) passe par HD4DP depuis le 1er juillet 2017.

Cela signifie que pour les infections apparues avant le 1er juillet 2017, vous devez introduire votre enregistrement par le biais du système traditionnel www.nsih.be.

Concrètement, cela signifie que les enregistrements doivent être introduits en HD4DP à partir :

• du 2e semestre de 2017 pour la surveillance du Clostridium difficile ;

• du 3e trimestre de 2017 pour la surveillance des septicémies.

Dans le cadre de la préparation de cette migration, les plateformes régionales d’hygiène hospitalière ont organisé des séances d’information. Surfez sur notre site Internet pour en savoir plus :

• participation séance d’information NSIH-SEP

• participation séance d’information NSIH-CDIF

Healthstat pour le compte rendu

Le compte rendu des données de la surveillance et des registres migre également vers Healthdata. Cette plateforme de compte rendu a été baptisée Healthstat et est accessible à l’adresse www.healthstat.be.

Le compte rendu des données historiques qui ont été  introduites précédemment par le biais d’une plateforme logicielle comme NSIHweb2 passera également par Healthstat.

Le compte rendu des données de la surveillance de l’usage des antibiotiques (BeH-SAC) passe déjà par Healthstat. Dans le cadre de cette surveillance, l’ISP reçoit depuis 2014 les données directement de l’INAMI.

Le compte rendu des données de la surveillance historique du Clostridium difficile (NSIH-CDIF) jusqu’à la fin 2016 est également déjà disponible dans Healthstat.

La migration vers Healthdata de nos autres surveillances et registres relatifs à la résistance aux antibiotiques (MRSA, VRE, CPE, ESBL et EARS-net), aux infections des sites opératoires, aux infections aux unités de soins intensifs, aux indicateurs de qualité et à l’hygiène des mains est en cours de préparation.

Vous avez des questions ou des suggestions ?

Pour des informations complémentaires, surfez sur le site de support de Healthdata : https://support.Healthdata.be.

Une description détaillée des données par registre est disponible pour les enregistrements soutenus par Healthdata sur le site http://www.Healthdata.be/dcd.

Si vous avez des questions, vous pouvez aussi vous adresser au Service Infections liées aux soins et à Healthdata, dont voici les coordonnées :

Healthdata : support.Healthdata@wiv-isp.be ou 02 739 01 42

Service Infections liées aux soins & antibiorésistance : www.nsih.be

On a lu pour vous

A. H. Mitchell, G. B. Parker, H. KanamoriW., A. Rutala, D. J. Weber

Comparing non-safety with safety device sharps injury incidence data from two different occupational surveillance systems..

Journal of Hospital Infection,  96 (2) : 195-198, 2017.

Les standards des pathogènes transmis par le sang tels qu’amendés par la charte de prévention et de sécurité contre les piqûres de l’administration américaine pour la sécurité au travail et la santé (OSHA) et qui demande l’utilisation de matériels médicaux conçus pour la sécurité pour prévenir les blessures par piqûres et coupures est en place depuis 2001. Les modifications des blessures dans le temps montrent des différences entre celles causées par les matériels médicaux sûrs et non sûrs. Cette étude compare deux systèmes de surveillance des incidents pour déterminer si les données peuvent être généralisées à d’autres institutions et d’autres pays avec la législation en place ou s’il est nécessaire de mettre en place des politiques nationales pour la prévention des accidents par coupures chez le personnel soignant.

B. Hittle ; N. Agbonifo ; R. Suarez ; K.G. Davis ; T. Ballard.

Complexity of occupational exposures for home health-care workers : nurses vs home health aides.

Journal of Nursing Management, 24 : 1071-1079, 2016.

Le but de l’étude est d’identifier l’exposition du travailleur pour les soignants au domicile : les infirmières et les aides. Nous avons constaté que le taux d’accidents au travail chez les soignants à domicile aux USA est supérieur au taux national et que la recherche des causes de l’exposition et des accidents est limitée. Les participants sont interrogés sur la fréquence annuelle de l’exposition et des accidents. Les moyennes des expositions et accidents sont comparées entre les infirmières et les aides en utilisant le test des 2 échantillons de Wilcoxon.

La majorité de l’échantillon a plus de 40 ans et est obèse ce qui augmente potentiellement le risque d’accidents. Les infirmières à domicile réalisent plus de tâches médicales ce qui augmente le risque d’exposition aux pathogènes transmis par le sang. Les aides à domicile réalisent plus de tâches plus physiques avec un risque d’accidents musculo-squelettique. Elles distribuent aussi les médicaments oraux et anti-cancéreux et sont exposées aux résidus médicamenteux à une fréquence comparable à celle des infirmières à domicile. Les deux groupes sont également exposés au tabagisme passif pendant le travail. Nous concluons qu’établir des politiques liées à la santé des travailleurs, promouvoir une vie saine dans l’équipe et mettre à disposition des matériels sûrs pour le personnel peut aider à diminuer l’exposition et les accidents.

I. F. Btaiche ; D. S. Kovacevich ; N. Khalidi ; L.F. Papke

The effects of needleless connectors on catheter-related bloodstream infections.

American Journal of Infection Control, 39 (4 ) : 277-283, 2011.

Les connecteurs sans aiguille, y compris le septum standard fendu et les connecteurs à valve mécanique activée par luer, ont été introduits dans la pratique clinique pour éliminer le risque de piqûre en évitant l’utilisation des aiguilles lors de l’accès au cathéter intravasculaire. Le déplacement mécanique des valves positif et négatif a été associé avec un taux plus élevé de septicémies liées au cathéter comparées au connecteur à septum fendu. En fonction des données disponibles, les connecteurs à septum fendu devraient être préférentiellement utilisés aux valves mécaniques. Une désinfection adéquate par nettoyage de la porte d’entrée de préférence avec de la chlorhexidine est recommandée pour minimiser le risque de contamination microbiologique du cathéter en plus des pratiques de contrôle de l’infection spécifiques. Des études cliniques prospectives randomisées sont nécessaires pour évaluer plus avant les causes possibles et les effets de différents types de valves mécaniques et de connecteurs sans aiguille sur les septicémies.

O’Connor ; R. P. D. Cooke ; N. A. Cunliffe ; B. Pizer

Clinical value of stool culture in paediatric oncology patients : hospital evaluation and UK survey of practice.

Journal of Hospital Infection, 95 (1) : 123-125, 2017.

La diarrhée est un symptôme fréquent chez les patients oncologiques pédiatriques. Le rôle des tests de routine pour les bactéries entériques chez des patients hospitalisés présentant une diarrhée est considéré comme limité mais la valeur diagnostique des tests chez les enfants cancéreux n’a pas été étudiée. Pour cette raison, nous avons réalisé une évaluation de service rétrospective de 5 ans dans notre unité universitaire pédiatrique avec une surveillance nationale de 21 centres pour évaluer l’utilité de la culture de selles chez des patients cancéreux avec seulement un prélèvement sur 842 (0,14 %) testés positivement. L’étude nationale a démontré une variabilité importante des pratiques. Il y a une légère évidence pour l’utilisation de culture conventionnelle de selles pour les bactéries entériques chez les enfants cancéreux dans notre centre. Ces informations devraient renseigner les politiques nationales de test.

F. G. Sandmann ; M. Jit ; J. V. Robotham ; S. R. Deeny

Burden, duration and costs of hospital bed closure due to acute gastroentertitis in England per winter, 2010/11-I015/16.

Journal of Hospital infection, 97 (1) : 79-85, 2017.

Les fermetures de lits causées par la gastroentérite aiguë met les hôpitaux sous pression chaque hiver. En Angleterre, le service national de santé (NHS) a suivi la situation hivernale pour tous les hôpitaux aigus depuis 2010/11. Pour estimer la charge, la durée et les coûts des fermetures de lits dus à la gastroentérite aiguë pendant l’hiver. Une analyse rétrospective des données des séries liées au temps recueillies en routine concernant les fermetures de lits dues à la diarrhée et vomissements a été réalisée pour les hivers 2010/11 à 2015/16. Deux conclusions clé sont apparues lors de l’injection de données des valeurs manquantes de façon non aléatoire par le fournisseur et par le filtrage des observations jusqu’au niveau des dates répertoriées pendant les six hivers. Les valeurs les plus basses et les plus hautes injectées sont prises pour représenter les cas des meilleurs et plus mauvais scénarios. Les jours d’hospitalisation sont évalués en utilisant les coûts de référence du NHS et les coûts de l’absence potentielle du personnel sont basés sur des études antérieures. Dans le meilleur et pire cas, une médiane de 88.000 à 113.000 lits sont fermés chaque hiver à cause de la gastroentérite. Parmi ceux-ci, 19,6 à 20,4 % sont inoccupés. En moyenne, 80 % des hôpitaux sont affectés et ont fermé des lits pour une médiane de 15 à 21 jours chaque hiver. Les coûts hospitaliers de la fermeture des lits sont de 5,7 à 7,5 millions de £ qui peut monter à 6,9 à 10 millions de £ lorsque l’on ajoute les coûts dus à l’absence du personnel malade. Le nombre médian de lits hospitaliers fermés dû à la gastroentérite aiguë par hiver est équivalent à tous les lits non accessibles en Angleterre pour les lits généraux et aigus pour une médiane de 0,88 à 1,12 jours. Les coûts pour les hôpitaux sont importants mais varient avec les fermetures chaque hiver.

A. Chauvin ; A. Hutin ; T. Leredu ; P. Plaisance ; D. Pateron ; Y. Yordanov

Accidental blood exposures among emergency medicine residents and young physicians in France : a national survey..

Intern. Emerg. Med., 12 (2) : 221-227, March 2017.

L’objectif de l’étude est d’investiguer les caractéristiques épidémiologiques de l’exposition au sang ou aux fluides corporels (BFE) et le risque d’infection au travail parmi les résidents médecins aux urgences (EM) et les jeunes médecins (<35 ans) en France. Nous avons mené une étude en ligne anonyme et croisée. Nous avons contacté 1.779 participants avec un taux de réponse de 36 % (n=633). Parmi les répondants, 459 (72 %) ont rapporté au moins une BFE. Parmi les participants avec au moins une BFE, 35 % (n=163) n’ont jamais fait part de l’exposition aux autorités médicales compétentes ou au support. Parmi les participants qui ont signalé l’exposition, 63 % (n=232) l’ont fait immédiatement. Parmi les participants qui n’ont jamais signalé ou ont signalé non systématiquement leur BFE, la plupart (62 %, n=181/289) ne l’ont pas fait parce que la procédure est trop longue et 28 % (n=82/289) ont estimé le risque comme faible même si un tiers (n=166/458) ont testé leur statut HIV même si le BFE comportait un risque de transmission. Les circonstances dans lesquelles les participants ont le plus de BFE sont : la suture 57 % (n=262/457) et lors de manipulations précipitées 24 % (n=111/457). Les dernières expositions sont causées par des aiguilles rigides dans 42 % des cas (n=191/455) ou des aiguilles creuses dans 27 % (123/455). Le rapportage après exposition est très faible. La procédure de notification elle-même et la gestion sont les raisons principales de la faible notification. La simplification des procédures peut augmenter la notification et conduire à un conseil approprié après exposition et/ou une prophylaxie.

D. Hungerford ; J. M. Read ; R. P. D. Cooke ; R. Vivancos ; M. Iturriza-Gomara ; D. J. Allen ; N. French ; N. Cunliffe

Early impact of rotavirusvaccination in a large paediatric hospital in the UK

Journal of Hospital Infection, 93 (2) : 117-120, 2016.

L’impact de la vaccination de routine contre la gastroentérite (RVGE) causée par le rotavirus sur l’acquisition communautaire (CA) et sur l’acquisition au travail (HA) dans un grand hôpital pédiatrique anglais est étudiée sur une période de 13 ans. Un total de 1.644 enfants âgés de 0 à 15 ans sont testés positifs à rotavirus entre juillet 2002 et juin 2015. Une analyse de séries temporelles interrompues montre qu’après l’introduction du vaccin (juillet 2013 à juin 2015), les hospitalisations pour RVGE CA et HA sont de 83 % (intervalle de confiance à 95% [CI] 72-90 %) et 83 % (95 % CI : 66-92 %) plus basses qu’attendues. La vaccination contre le rotavirus a rapidement diminué la charge de la maladie hospitalière à rotavirus parmi les cas de RVGE CA et HA.

G. Ianiro ; R. Delogu ; L. Fiore ; M. Monini ; F. M. Ruggeri

Group A rotavirus genotypes in hospital-acquired gastro enteritis in Italy, 2012-14.

Journal of Hospital Infection, 96 (3) : 262-267, 2017.

Le rotavirus du groupe A (RVA) est la cause principale de gastroentérite aiguë (AGE) chez les jeunes enfants (âge<5 ans) causant environ 250.000 morts dans le monde, surtout dans les pays en développement. Les différences sur les séquences de nucléotides des gènes de VP7 (type G) et VP4 (type P) sont la base de la nomenclature binaire de RVA. Bien que seulement 32 types G et 47 types P de rotavirus sont actuellement connus. La majorité des infections humaines mondiales sont majoritairement liées à 5 principales combinaisons G/P : G1P [8], G2P [4], G3P [8] et G9P [8]. Le but est de fournir aux hôpitaux participant à la surveillance italienne par internet une information à jour sur la RVA AGE. Pendant la surveillance de la gastroentérite en Italie de 2012-14, un total de 2.341 échantillons de selles positifs ont été collectés chez des enfants hospitalisés avec l’âge et les souches de RVA ont été typées selon les protocoles standard EuRotaNet. Beaucoup de souches analysées appartenaient aux 5 catégories majeures de génotypes humains et 118 des 2.341 (%) sont rapportées comme acquises à l’hôpital. La comparaison des distributions des génotypes en circulation dans la communauté ou liées aux infections associées aux soins montrent une distribution différente des génotypes circulant dans les services hospitaliers en comparaison avec celles circulant dans la communauté. Les souches RVA G1P [8] et G9P [8] sont fréquemment détectées alors que G12P [8] cause une épidémie associée aux soins unique et répandue. L’information de cette étude peut être utile pour mettre en place des recommandations pour la prévention de RVA AGE et pour optimaliser la gestion des patients dans les services hospitaliers.

F. M. Egro ; C. A. Nwaiwu ; S. Smith ; J. D. Harper ; A. M. Spiess

Seroconversion rates among health care workers exposed to hepatitis C virus-co ntaminated body fluids : the university of Pittsburgh 13-year experience

American Journal of Infection Control, 45 (9) 1001-1005, 2017.

La transmission du virus de l’hépatite C (HCV) au personnel de soins (HCP) après exposition à une source positive à HCV a été rapportée comme survenant à un taux moyen de 1,8 % (de 0 à 10 %)/ Notre but est de déterminer le taux de séroconversion après exposition à des fluides biologiques contaminés par HCV dans un grand hôpital médical académique aux USA. Nous avons réalisé une analyse longitudinale d’une base de données prospectives maintenue des accidents survenus durant le travail entre 2002 et 2015 au centre médical universitaire de Pittsburgh. Les données collectées comprennent le type d’accident et de fluide, la partie du corps atteinte la contamination des objets piquants, l’implication des médecins résidents et le status hépatique du patient : hépatite B, C et HIV. Nous avons inclus 1361 cas dans l’étude. La plupart des expositions sont dues à des accidents percutanés (65 %) suivis par les accidents cutanéo muqueux (33,7 %). La plupart (63,3 %) sont des accidents de la main suivis par la face et le cou (27,6 %). L’exposition au sang se monte à 72,7 % et la salive contenant du sang à 3,4 %. Un total de 6,9 % et 3,7 % des patients source sont respectivement coinfectés par HIV et HBV. Le taux de séroconversion de HCV est de 0,1 % (n=2) à cause d’une exposition au sang secondaire à des accidents percutanés. Cette étude présente la cohorte la plus large et la plus récente d’un centre médical universitaire majeur américain. Le taux de séroconversion chez les HCP exposés à des fluides corporels contaminés par HCV est plus basse que beaucoup de données trouvées dans la littérature.


T. Yeargin ; D. Buckley ; A. Fraser ; X. Jiang

The survival and inactivation of enteric viruses on soft surfaces : a systematic review of the literature.

American Journal of Infection Control, 44 (11): 1365-1373, 2016.

Mondialement, les virus entériques sont la principale cause de gastroentérite aiguë. Chez les humains, ces virus se propagent de proche en proche par contact de personne à personne, la nourriture, l’eau et/ou l’environnement. Leur survie et inactivation sur des surfaces dures ont été largement étudiées ; cependant les surfaces molles non lavables comme les capitonnages et les tapis n’ont pas suscité l’attention. Le but de cette revue systématique est de déterminer les facteurs qui influencent la survie et l’inactivation des virus entériques sur les surfaces molles non lavables. Nous avons cherché des études expérimentales sur EBSCO et sur le Web des sciences entre 1965 et 2015 qui utilisaient les méthodes de rapportage des caractéristiques préférées pour des revues systématiques et des méta analyses. Les titres et les résumés sont triés en utilisant 3 critères d’éligibilité.  La qualité de toutes les méthodes d’étude a aussi été évaluées. Notre recherche a retenu 12 articles. Les virus survivants entre 0 heure et 140 jours en fonction des conditions de surface et d’environnement. La survie des virus est influencée par la température, l’humidité relative, le contenant organique et la méthode de dépose. Une variété de produits chimiques ont été testés pendant les études et montrent des effets variables sur les virus entériques. Le chlore, la glutaraldéhyde, la vapeur d’ozone et l’eau oxygénée sont les plus efficaces contre les virus entérique (réduction > log 3 ). Les facteurs de l’environnement comme la température et l’humidité relative peuvent influencer la survie des virus entériques sur les surfaces molles non lavables. L’efficacité des produits liquides ou gazeux sont liés à la surface et au type de virus.


A. C. Ganime ; J. P. G. Leite ; C.E. da S. Figueiredo ; F. A. Carvalho-Costa ; F. G. Melgaço ; F. C. Malta ; T. M. Fumian ; M. P. Miagostovich

Dissemination of human adenoviruses and rotavirus species A on fomites of hospital pediatric units.

American Journal of Infection Control, 44 (11): 1411-1413, 2016.

La dissémination du rotavirus A et de l’adénovirus humain sont démontrés tant dans les services de pédiatrie que dans les services de soins intensifs néo natals (NICU) dans le même hôpital pédiatrique. La détection des virus dans les échantillons de vomissements sont plus élevés dans les services de pédiatrie (42,3%[137/324]) que dans le NICU (4,5 % [7/156]), ce qui révèle que les procédures de nettoyage dans notre NICU sont efficaces dans la réduction de la contamination virale et qui suggère que l’adénovirus humain est un marqueur potentiel de la contamination des vomissements.


M. G. Schmidt ; R. E. Tuuri ; A. Dharsee ; H. H. Attaway ; S. E. Fairey ; K. T. Borg ; C. D. Salgado ; B. E. Hirsch

Antimicrobial copper alloys decreased bacteria on stethoscope surfaces.

American Journal of Infection Control, 45(6) : 642-647, 2017.

Les stéthoscopes peuvent servir de moyen de transmission des bactéries parmi les patients. Le but de cette étude est d’évaluer l’efficacité antimicrobienne des surfaces cuivrées pour réduire la concentration bactérienne sur les surfaces du stéthoscope. Nous avons mené une étude prospective structurée visant 21 soignants dans une unité de soins pédiatriques d’urgence (ED) (n=14) et dans une unité de soins intensifs pour adultes située dans un hôpital universitaire (n=7). 4 surfaces communes au stéthoscope et à un instrument semblable produit par l’agence de protection de l’environnement des USA section alliages cuivrés antimicrobiens (AMCus) sont évalués par le comptage des colonies aérobiques (ACCs), Staphylococcus aureus résistant à la méticilline, les bactéries Gram négatif et les entérocoques résistants à la vancomycine sur une période de 90 jours. La moyenne des ACCs retrouvées collectivement sur tous les stéthoscopes produits par l’AMCus montre que ces produits emportent des concentrations bactériennes significativement plus basses (ED pédiatrique 11,7 vs 127,1 unités formant colonie[CFU]/cm², P<0,00001) que leurs contrôles équivalents. Cette observation est indépendante du soignant ou des mesures de lutte contre l’infection. L’absence de récupération de bactéries sur les surfaces AMCus (66;3 %) est significativement plus grande (P<0,00001) que les surfaces contrôle (22,4 %). Le bord en uréthane commun aux stéthoscopes est la surface la plus chargée ; les concentrations moyennes dépassent les concentrations d’acquisition de l’infection par les soignants (5 CFU/cm²) d’au moins 25 fois ce qui montre que le stéthoscope doit être pris en compte dans les plans de lutte contre la contamination croisée pendant les soins au patient. Les surfaces de stéthoscopes fabriquées par AMCus se sont montrées plus efficaces pour emporter moins de bactéries.

W. Ocampo ; R. Geransar ; N.Clayden ; J. Jones ; J. de Grood ; M. Joffe ; G. Taylor ; B. Missaghi ; C. Pearce ; W. Ghali ; J. Conly,

Environmental scan of infection prevention and control practices for containment of hospital-acquired infectious disease outbreaks in acute care hospital settings across Canada

American Journal of Infection Control, 45 (10) : 1116-1126, 2017.

La fermeture de services hospitaliers et une méthode pour contrôler les épidémies d’infections associées aux soins et est souvent couplée à d’autres pratiques. Cependant, la valeur de la fermeture de services reste non certaine. Nous avons voulu comprendre les pratiques actuelles et les perceptions en regard de la fermeture de services pour les épidémies de maladies infectieuses associées aux soins dans les institutions de soins aigus à travers le Canada. Un groupe d’experts en prévention et contrôle de l’infection (IPC) a développé une grille de surveillance par internet et l’a distribué à 235 IPC à travers le Canada. Les données sont analysées par des méthodes d’approche mixtes de statistiques descriptives et d’analyse thématique. Un total de 110 réponses complètes montre que 70 % des sites rapportent au moins une épidémie durant l’année 2013, 44 % de ces sites rapportent une fermeture de service. La fermeture de service à été appréciée comme un stratégie « appropriée », « parfois appropriée » ou « non appropriée » pour contrôler les épidémies par respectivement 50 %, 45 % et 5 % des participants. La capacité du système et l’évaluation globale du risque sont les facteurs qui influencent la décision de fermer un service après une épidémie. Les résultats suggèrent que l’utilisation de la fermeture de service pour contenir des épidémies de maladies infectieuses associées aux soins dans les institutions de soins aigus au Canada est associée à d’autres méthodes variées. La réussite de la fermeture de service dépend du support général attribué à l’équipe IPC dans l’hôpital.