Surveillance des bactéries résistantes aux antibiotiques dans les hôpitaux belges. Rapport annuel 2015

Introduction   

En 2015, la surveillance des bactéries résistantes aux antibiotiques en milieu hospitalier en Belgique a vingt ans et figure parmi les surveillances les plus anciennes en place en Europe.
Au fur et à mesure de l’évolution de l’antibiorésistance dans les établissements de soins, plusieurs volets de surveillance ont été ajoutés.
La première surveillance initiée en 1994 portait sur le MRSA. LA’ BMR qui nous a tant appris, l’exemple d’école, l’ennemie redoutable et finalement celle qu’on espère aujourd’hui avoir vaincu. Depuis lors, l’histoire nous a appris qu’il y avait au moins 3 types de MRSA différents, avec pour chacun d’entre eux des groupes à risque différents :
• le MRSA hospitalier (healthcare associated MRSA),
• le MRSA communautaire (Community associated MRSA)
• le MRSA des animaux (Livestock-associated MRSA).

Quelques années après la mise en place de la surveillance des MRSA, la cascade de mécanismes de résistance parmi les bactéries à Gram-négatif s’installait (les années 90 du siècle passé) Enterobacter aerogenes, multirésistant fût le premier (surveillance en 2000) suivi d’autres entérobactéries (E. coli, K. pneumoniae et E. cloacae) résistantes aux céphalosporines de 3ème et 4ème génération ou encore, résistantes aux carbapénèmes. Certaines de ces bactéries mul-tirésistantes étaient productrices d’enzymes de type bêta-lactamases à spectre étendu (BLSE-surveillance mise en place en 2005) ou de carbapénémases (CPE-surveillance mise en place en 2012).
Parallèlement, une surveillance des souches multirésistantes aux antibiotiques a été mise sur pied en 2009 pour Acinetobacter baumannii et pour Pseudomonas aeruginosa.
Enfin, une surveillance des entérocoques résistants (principalement aux glycopeptides (vancomycine, teicoplanine) et aux oxazolidinones (linézolide)) fût mise en place en 2014 suite à la survenue de plusieurs épidémies à VRE dans les hôpitaux Belges.
La participation à certains de ces volets est devenue obligatoire : pour MRSA depuis 2006 (AR du 10 novembre 2006) et pour les bactéries à Gram négatif depuis 2015 (AR du 27 janvier 2015). A ce jour, la participation au volet des VRE est optionnelle.

Méthodes

Les données de surveillance émanent du laboratoire de microbiologie des hôpitaux participants. Tous les volets de surveillance concernent des patients hospitalisés uniquement.
Seules des données récoltées sans doublons (type D) sont prises en compte pour l’analyse. Un doublon est une souche isolée chez un patient pour lequel une souche de la même espèce et de même antibiotype (ou avec un même mécanisme de résistance, p.ex. une BLSE ou une carbapénémase) a déjà été prise en compte dans l’enquête, quel que soit le prélèvement à visée diagnostique dont elle a été isolée.
Tous les volets de surveillance ont comme objectif de suivre l’épidémiologie de ces germes résistants. Un indicateur relatif à la notion d’acquisition nosocomiale est récolté uniquement pour le volet MRSA.
Les définitions de «résistance» sont pour :
o Le MRSA: Staphylococcus aureus, résistant à la méticilline/oxacilline
o Les entérobactéries (E. cloacae, E. coli et K. pneumoniae):

BLSE+ : mise en évidence de la production d’une bêta-lactamase à spectre étendu

CPE+ : mise en évidence de la production d’une carbapénémase

Résistance aux céphalosporines de 3ème et/ou 4ème génération : sensibilité réduite (intermédiaire ou résistante, I/R) aux céphalosporines :
– de 3ème génération (cefotaxime, ceftriaxone, ceftazidime)
– et/ou de 4ème génération (cefépime),

selon les critères EUCAST ou de CLSI.

Résistance au méropénème: sensibilité réduite (I/R) au méropénème, selon les critères EUCAST ou CLSI.

o Les non fermentants :
 Acinetobacter baumannii multi-résistant: A. baumannii résistant (R), ou sensibilité intermédiaire (I) au méropénème (comme molécule représentative de la classe des carbapénèmes). Depuis 2012, ce critère simplifié est utilisé car la résistance au méropénème chez A. baumannii est systématiquement associée à une multi-résistance aux autres classes d’antibiotiques.

Pseudomonas aeruginosa multi-résistant: sensibilité réduite (I/R) vis-à-vis d’au moins 1 antibiotique dans 4 des 5 classes suivantes :
pénicillines à large spectre: ticarcilline +/- clavulanate, pipéracilline +/- tazobactam
céphalosporines de 3ième et de 4ième génération: ceftazidime, cefépime
carbapénèmes: méropénème, imipénème
fluoroquinolones: ciprofloxacine, levofloxacine
aminoglycosides: gentamicine, tobramycine, amikacine.

o Les entérocoques: Enterococcus faecalis et Enterococcus faecium

Entérocoque résistant aux glycopeptides (GLYCO-R) :
£E. faecium ou E. faecalis résistant à la vancomycine seule ou à la vancomycine et à la teicoplanine

Critères EUCAST:
Vanco-R: point de rupture CMI: > 4 mg/L,
diamètre de zone d’inhibition: < 12 mm
Teico-R: point de rupture CMI: > 2 mg/L,
zone d’inhibition: < 16 mm

Critères CLSI: 
Vanco-R: point de rupture CMI: ≥ 32 µg/ml,
zone d’inhibition: ≤ 14 mm Teico-R: point de rupture CMI: ≥ 32 µg/ml,
zone d’inhibition: ≤ 10 mm

Entérocoque résistant au linézolide (LINEZOLID-R):
E. faecium ou E. faecalis résistant au linézolide

Critères EUCAST:
Linézolide-R: point de rupture CMI: > 4 mg/L,
diamètre zone d’inhibition: < 19 mm

Critères CLSI:
Linézolide-R: point de rupture CMI: ≥ 8 µg/ml,
diamètre zone d’inhibition: ≤ 20 mm

La définition pour ‘acquisition nosocomiale’ de MRSA est :
• Une infection ou un portage de MRSA, acquis à l’hôpital, pas présent à l’admission et pas connu dans les antécédents durant les 12 mois précédents.
• La première culture positive pour MRSA est réalisée plus de 48 h après l’admission.

Analyse des données

Les résultats se rapportent à l’année 2015. Les données récoltées se rapportent le plus souvent à une année complète (NB: une participation à 1 seul semestre est autorisée, sauf pour le volet de surveillance des VRE ou des données annuelles sont demandées).
Ce rapport est essentiellement descriptif de l’épidémiologie des bactéries résistantes surveillées.
Une proportion de résistance (proportion moyenne, médiane, min/max et moyenne des proportions) est calculée pour chaque espèce bactérienne résistante surveillée, c.à.d. le pourcentage de souches résistantes sur l’ensemble des souches isolées (S/I/R) au cours de la période de surveillance dans un hôpital.
Les incidences (par 1000 admissions) et les densités d’incidence (par 1000 journées d’hospitalisation) sont également calculées par hôpital. Afin de comparer les taux calculés des hôpitaux appartenant aux différentes régions, ou par taille de l’hôpital, un test de Kruskal-Wallis est utilisé.
Pour étudier les tendances des taux et incidences dans le temps, les données historiques sont utilisées. Un test de tendance linéaire (régression linéaire) est calculé afin de mesurer l’augmentation ou la diminution annuelle de la proportion ou de l’incidence en incluant le code de l’hôpital comme cluster dans le modèle. Le seuil de la signification statistique était fixé à 5%.

Pour en savoir plus : http://www.nsih.be/download/MRSA/MRSA_ESBL_CPE_Y2015/RAPPORT_AMR_Y2015_FR.pdf

Indicateurs de qualité en Hygiène Hospitalière dans les hôpitaux aigus. Rapport annuel 2017 – Données 2016

Résumé  

Informations générales

Le développement et la définition de cette série d’indicateurs de qualité sont une initiative de la plateforme fédérale d’hygiène hospitalière (HH), qui fait partie du «Belgian Antibiotic Policy Coordination Committee) (BAPCOC). L’Arrêté Royal (AR) du 27 janvier 2015 mentionne l’obligation pour les hôpitaux belges de suivre la qualité de leur politique d’hygiène hospitalière à l’aide de ces indicateurs de qualité.
L’objectif général de ce projet relatif aux indicateurs de qualité HH est de définir, de hiérarchiser et de mettre en oeuvre des stratégies et interventions de prévention des infections hospitalières afin d’améliorer la qualité des soins dans les hôpitaux. Pour atteindre cet objectif général, trois objectifs spécifiques ont été établis :
(1) une évaluation de la politique HH au niveau national ;
(2) l’appréciation de la qualité HH au niveau de chaque hôpital et
(3) l’amélioration de la qualité HH au niveau de l’hôpital.

Afin de satisfaire aux trois objectifs spécifiques susmentionnés, les données relatives aux indicateurs de qualité HH sont utilisées comme suit :
(1) une publication des scores de qualité agrégés au niveau national et régional ;
(2) une publication des scores de qualité par hôpital et
(3) un rapport de qualité HH individualisé par hôpital.

Ce rapport présente les résultats de la troisième collecte de données (données recueillies en 2017 portant sur l’année 2016).

Méthodologie

En 2016, les indicateurs de qualité HH n’ont pas été modifies, de sorte que les indicateurs de qualité et les résultats de 2016 ont pu être comparés avec ceux de 2013 et 2015.

L’ensemble des indicateurs de qualité HH englobe 5 catégories :
1) les indicateurs d’organisation,
(2) les indicateurs de moyens,
(3) les indicateurs d’activités,
(4) les indicateurs de processus et
(5) les indicateurs de résultats.

Chacune de ces catégories inclut à son tour différents indicateurs individuels. Les trois premières catégories ont été utilisées pour composer et calculer des scores de qualité, pour lesquels médianes et proportions au niveau national et régional ont été calculées. Au niveau de l’hôpital, le score de qualité a été calculé par groupe d’indicateurs et la qualité a été définie comme faible, moyenne ou bonne. Les indicateurs de processus et de résultats n’ont pas été utilisés dans le calcul des scores de qualité et ont été analysés et présentés séparement.

Les données, recueillies par entité administrative/code d’agrément («fusion») et non pas par site, ont été mises en ligne en avril 2017 par les hôpitaux eux-mêmes dans une application Internet développée spécifiquement a cet effet (NSIHweb2). La liste du nombre d’équivalents temps plein (ETP) financés, médecins et/ou infirmiers/infirmières en HH, a été fournie par le Service Public Fédéral (SPF) de Sante Publique. Pour la collecte des données d’un indicateur de processus et de deux indicateurs de résultats, il a été fait appel aux surveillances coordonnées par le « Wetenschappelijk Instituut Volksgezondheid » – Institut Scientifique de Sante Publique (WIV-ISP).

Résultats

Au total, 104 hôpitaux ont enregistré des données relatives aux indicateurs de qualité pour 2016.
Globalement, les performances concernant les indicateurs d’organisation, de moyens et d’activités étaient très bonnes (0 %, 4 % et 3 % des hôpitaux présentaient respectivement un score faible pour ces catégories d’indicateurs).
En 2016, quelques améliorations importantes ont été constatées par rapport à 2015 :

• Augmentation du nombre d’hôpitaux qui ont au moins 1 infirmier/infirmière référent(e) en HH par service (82 % des hôpitaux en 2015, 91 % en 2016).
• Augmentation du nombre d’hôpitaux participant à la surveillance locale des infections aux soins intensifs (68 % en 2015, 72 % en 2016) et/ou la surveillance des infections du site opératoire (40 % en 2015, 50 % en 2016).
• Augmentation du nombre d’hôpitaux rapportant des audits de processus locaux :
(1) hygiène des mains (79 % en 2015, 83 % en 2016),
(2) cathéter veineux central (59 % en 2015, 72 % en 2016),
(3) ventilation assistée (65 % en 2015, 67 % en 2016),
(4) sondes urinaires (53 % en 2015, 66 % en 2016) et
(5) prévention des infections du site opératoire (43 % en 2015, 44 % en 2016).
• Baisse de l’incidence des CLABSI (central line associated bloodstream infections) par 10 000 journées d’hospitalisation (2,2 en 2015 et 1,8 en 2016).
Les indicateurs relatifs à l’organisation d’audits de pratiques et d’activités en termes d’HH et les indicateurs relatifs au suivi des infections aux soins intensifs, ainsi que le suivi des infections du site opératoire restent des indicateurs qui enregistrent de moins bons scores malgré les améliorations déjà constatées.

Conclusions et recommandations

Les résultats du projet «indicateurs de qualité HH» montrent que la qualité du contrôle des infections en Belgique est très bonne. Cependant, il faut noter que le projet «indicateurs de qualité HH» ne mesure pas tous les aspects du contrôle des infections. Le projet utilise surtout des indicateurs «input et process» pour mesurer et évaluer la qualiée de l’hygiène hospitalière. Cet ensemble d’indicateurs satisfait à l’objectif du projet en fournissant une vue d’ensemble de la présence ou non des conditions nécessaires pour réduire au maximum les infections liées aux soins.

Recommandations relatives au projet «indicateurs de qualité»:
• Un contrôle de qualité externe (validation) des données recueillies pour le projet sur les indicateurs de qualité HH.
• L’intégration du projet sur les indicateurs de qualite HH dans un projet global visant à mesurer et à améliorer la qualité des soins au sein de l’hôpital.

Recommandations relatives à la qualité du contrôle des infections :
• Investiguer les raisons pour lesquelles la participation a une surveillance (locale et/ou nationale) des infections dans les unités de soins intensifs et des infections du site opératoire reste moindre et encourager la participation a ces surveillances.
• Investiguer les raisons pour lesquelles la participation aux audits de processus suivants est moindre et encourager la participation à ces audits :
• la pose et les soins d’un cathéter veineux central
• la ventilation assistée
• la pose et les soins des cathéters urinaires
• la prévention des infections postopératoires

Pour en savoir plus : http://www.nsih.be/download/IQ/Rapport_QI_2017_FR.pdf

La voix du patient Une analyse sur l’expérience des patients vis-à-vis de la 7ème campagne nationale de promotion de l’hygiène des mains.

Introduction

Depuis 2004 et tous les deux ans, le Service Public Fédéral (SPF) Santé, Sécurité de la Chaîne Alimentaire et Environnement, avec la Commission Belge pour la Coordination de la Politique Antibiotique (BAPCOC), finance et organise une campagne nationale de promotion de l’hygiène des mains (HDM) sous le slogan : «Vous êtes en de bonnes mains». La 7ème campagne nationale (2016-2017) s’est concentrée sur l’implication du patient, de sa famille et de la direction de l’hôpital, avec un message de campagne intitulé « Tous ensemble, évitons les infections ! ». Parmi les nombreuses initiatives de sensibilisation menées pendant la campagne, l’implication du patient a été encouragée et analysée via la réalisation d’une enquête par questionnaire.
L’enquête auprès des patients, intitulée «La voix du patient», permet d’analyser les expériences des patients en ce qui concerne la 7ème campagne d’hygiène des mains.

Méthodologie

La campagne nationale d’hygiène des mains «La voix du patient» a eu lieu durant la période de sensibilisation de la 7ème campagne, du 27 février 2017 au 31 mars 2017. La base de sondage est constituée de patients d’hôpitaux belges aigus, chroniques ou psychiatriques participant à la 7ème campagne et qui ont accepté de participer à l’enquête. La collecte des données de l’enquête a été effectuée à l’aide d’un questionnaire papier, à lecture optique, remis aux patients.

Résultats

Nonante-sept sites / hôpitaux belges (sur les 170 participants à la septième campagne) ont envoyé des questionnaires sur une base volontaire. Au total, 17 454 questionnaires ont été inclus dans l’analyse. Parmi les participants, 81,6% ont rempli le questionnaire eux-mêmes.
L’enquête a montré que 59,0% des participants ont déclaré savoir que l’hôpital participait à la campagne d’hygiène des mains (contre 35,6% qui ne le savaient pas). En ce qui concerne l’hygiène des mains des soignants, 74,4% des patients ont indiqué qu’un soignant s’était désinfecté les mains dans les 24 heures précédant l’enquête. Si un soignant ne se désinfectait pas les mains avant un soin, la majorité des patients ne ferait rien. À l’inverse, 28,4% des patients en parleraient directement au soignant. 

Pendant leur séjour à l’hôpital, 4,2% des participants ont signalé qu’ils avaient rappelé à un soignant de se désinfecter les mains avant un contact direct. La majorité de ces patients se sentait « à l’aise » (29,7%), ou » tout à fait à l’aise » (28,5%) de rappeler cela aux soignants.
L’enquête a montré que 88,6% des participants se sentaient rassurés par le fait que l’hôpital participait à la campagne nationale pour la promotion de l’hygiène des mains.

Discussion

Cette enquête devra être répétée lors d’une prochaine campagne. Le ressenti des patients vis-à-vis des campagnes est moteur dans l’amélioration des comportements sur le terrain. Comme le mentionne la révision récente des recommandations du CSS concernant l’hygiène des mains, il est important que l’implication des patients augmente. Ils participent ainsi à l’amélioration de la qualité de leurs soins et à l’amélioration de la culture sécurité des institutions qui les prennent en charge.

Pour en savoir plus :

http://www.nsih.be/surv_hh/download/Sciensano%20Enquête%20Patient%20HDM%202016-2017.pdf

On a lu pour vous

Z. Kadi ; M.-L. Atif ; A. Brenet ; S. Izoard ; P. Astagneau
Barriers of influenza vaccination in health care personnel in France.

American Journal of Infection Control, 2016, 44 (3) : 361-362

L’objectif de cette étude est d’identifier les barrières à la vaccination parmi le personnel de soins contre l’influenza dans le Nord de la France. Nous avons réalisé une étude de classe croisée dans les services de soins. Nous avons rempli 3.213 questionnaires dans 67 unités de soins. Avec une analyse multivariée utilisant un modèle logistique, la couverture vaccinale dans le personnel de soins est significativement associée au niveau de connaissance au sujet de la maladie et de la vaccination.

S. L. LaVela ; J. N. Hill ; B. M. Smith ; C. T. Evans ; B. Goldstein ; R. Martinello

Heathcare worker influenza declination form program.

American Journal of Infection Control, 2015, 43 (6): 624-628

Le taux de vaccination du personnel de soins (HCW) a été très bas pendant plusieurs années (approximativement 50 %). Notre objectif est d’implémenter un programme formel pour l’influenza (DFP) pour évaluer la faisabilité, la participation, la vaccination de HCW et les coûts. Nous avons utilisé une étude pilote interventionnelle prospective utilisant différentes méthodes pour évaluer l’implémentation du processus et les résultats de DFP. Nous avons réalisé des interviews et une évaluation formative ; les données sont transcrites et codées en différents thèmes. Les résultats secondaires comprennent la compréhension de la vaccination contre l’influenza (pré/post étude) rapportée par les HCW et les coûts du programme ; les données sont évaluées par des analyses descriptives et bivariées. Le DFP est compatible avec des stratégies progressives et la culture de l’unité de soins. Les facilitateurs comprennent des stratégies complémentaires progressives et l’engagement de la Direction. Le taux de vaccination des HCW sont plus élevés post versus pré implémentation (77,4 % vs 53,5 %; P = 0,01). Pour implémenter le DFP sur le site 1 en utilisant une carte mobile de grippe, 100 % des documents formels sont remplis en 42,5 heures le temps de travail du  personnel en moins de 2 mois. Sur le site 2, en utilisant un tableau de vaccination tous les jours de staff, 49 % des documents sont remplis en 26,5 heures sur 4,5 mois. Le coût moyen en personnel est de 2093 $ par site. Nous concluons que l’implémentation de DFP demande des ressources limitées et conduit à des taux de vaccination contre l’influenza plus élevés ; ceci peut avoir des implications cliniques positives pour le contrôle/prévention de l’infection à influenza.

D. W. Lim ; L. T. Lee ; W. M. Kyaw ; A. Chow

Psychological determinants of influenza vaccination intention : a cross-sectional study on impatient nurses in Singapore.

American Journal of Infection Control, 2017, 45 (10) e115-e11

Les infirmières ont des interactions très proches avec les patients hospitalisés et pourraient transmettre l’influenza aux patients. Par un questionnaire rempli individuellement parmi les infirmières en hospitalisation dans un hôpital universitaire, nous avons observé que les facteurs les plus associés à l’intention d’une future vaccination sont les bénéfices perçus et ou les motivation pour la vaccination (Odds ratio ajusté [aOR], 3,30 ; intervalle de confiance à 95 % [CI], 2,55-4,27 ) et la non sensibilisation à l’influenza perçue et la préférence pour les alternatives à la vaccination (aOR, 0,26 ; 95 % CI,0,20-0,34). Ces facteurs devraient être exposés pour augmenter la compréhension de la vaccination et prévenir la transmission nosocomiale.

M. Murti ; C.K. Fung ; K. Chan ; M. Bingham

Duration of influenza outbreaks in long-term care facilities after antiviral prophylaxis initiation : Fraser health, British Columbia, 2014-2017.

American Journal of Infection Control, 2018, ISSN 0196-6553

Pour évaluer la durée de la prophylaxie antivirale (AP), nous avons réalisé une revue rétrospective des épidémies sur une période de 3 saisons, en recherchant le taux d’attaque des maladies respiratoires aiguës (ARI) après 5 jours de AP. Sur 114 épidémies au niveau des institutions comprenant 352 épidémies au niveau du service de soins, nous avons trouvé seulement 1 cas d’influenza conformé par laboratoire après 5 jours d’AP. Les nouveaux cas d’ARI après 5 jours d’AP devraient être analysée et des recommandations pour raccourcir à 7-8 jours d’AP ou moins pourraient être proposées.

I. Helanterä ; R. Janes ; V.-J. Anttila

Clinical efficacy of seasonal influenza vaccination : characteristics of two outbreaks of influenza  A (H1 N1) in immunocompromised patients.

Journal of Hospital Infection online 8 december 2017

L’influenza A (H1N1) provoque de sérieuses complications chez les patients immuno compromis. Nous posons la question de l’efficacité de la vaccination saisonnière de ces patients. L’objectif de l’étude est de décrire 2 épidémies d’influenza A (H1 N1) chez des patients immuno compromis. Deux épidémies à influenza A (H1 N1) sont survenues dans notre institution : dans l’unité de transplantation rénale en 2014 incluant des patients rapidement après greffe rénale ou greffe simultanée rein-pancréas et dans l’unité d’oncologie en 2016 incluant des patients recevant une chimiothérapie pour tumeurs malignes. Nous analysons les facteurs conduisant ces deux épidémies et l’efficacité clinique de la vaccination contre l’influenza saisonnière. En totalité, 86 patients ont été exposés à l’influenza A (H1 N1) pendant les épidémies et le status vaccinal anti influenza saisonnière était inconnu pour 10 d’entre eux. Seulement 3 des 38 patients vaccinés ont été infectés par l’influenza A (H1 N1) comparés aux 20 parmi les 38 patients non vaccinés (P = 0,02). La mort d’un des patients parmi les 38 vaccinés est associée à l’influenza comparée à 7 des 38 patients non vaccinés (P = 0,06). Des facteurs communs en dehors des deux épidémies incluent un environnement matériel non adapté pour le traitement de patient immuno déprimés. La couverture vaccinale chez les patients était basse, entre 40 % et 70 % malgré l’offre de vaccination gratuite pour tous les patients.  La couverture vaccinale du personnel de soins à l’unité de transplantation était faible (46 %) mais, malgré une couverture vaccinale élevée dans l’unité d’oncologie (92 %), l’épidémie a eu lieu. Nous concluons que la vaccination anti influenza saisonnière est cliniquement efficace avec un risque moindre d’infection à influenza et une tendance à moins de mortalité chez ces patients immuno compromis. Des causes séparées ont été identifiées pour ces deux épidémies qui requièrent une attention continue chez les professionnels pour éviter de futures épidémies.

E. K. H. Cheung ; S. Lee ; S. S. Lee

Pattern of exposure to information and its impact on seasonal influenza vaccination uptake in nurses.

Journal of Hospital Infection, 2017, 97(4) : 376-383 

La compréhension de la vaccination anti influenza du personnel de soins (HCWs) varie et elle reste à un niveau suboptimal dans beaucoup de régions. Vu que les HCWs sont souvent exposés à une foule d’informations variées à propos de la vaccination, le modèle d’exposition peut influencer sa décision ; cela dessert les investigations futures. Les infirmières actives à Hong Kong sont invitées à participer anonymement à une surveillance en ligne en février 2016, après le pic saisonnier hivernal. Le questionnaire couvre des données démographiques, la nature du travail et les expériences, la compréhension de l’histoire de la vaccination et les raisons de décision de vaccination. Nous avons déterminé deux catégories comportementales pour l’accès à l’information – l’exposition passive à l’information et la recherche active de l’information – différenciées par la source, le type et la nature de l’information reçue. Pour comparer les infirmières vaccinées et non vaccinées, nous utilisons les tests de chi carré, le test U de Mann-Whitney et la régression logistique. Nous avons reçu 1177 réponses valides de la part des infirmières. L’âge médian des répondantes est de 32 ans et 86 % sont des femmes. Le taux global de vaccination est de 33 %. L’exposition passive à l’information sur le lieu de travail, le corps de métier et le réseau social ne sont pas prédictifs de la décision de vaccination (Odds Ratio [OR] 1,78). La recherche active d’information telle que la consultation d’une personne expérimentée (OR2,46), l’organisation d’activités de promotion (OR 2,85) et entreprendre une recherche d’information (OR 2,43) sont significativement associées à une meilleure compréhension de la vaccination. Un effet cumulatif peut être démontré pour la recherche active d’information (OR 1,86) mais pas pour une exposition passive à l’information. Nous concluons que la stratégie actuelle de promotion et les campagnes pour la vaccination anti influenza saisonnière chez les travailleurs peut ne pas être efficace pour augmenter la couverture vaccinale. Les mesures visant les comportements de recherche d’information peuvent servir d’approche alternative.

X. Yue;C. Black;S. Ball ; S. Donahue ; M. A. De Perio ; A. S. Laney ; S. Geby.

Workplace interventions associated with influenza vaccination coverage among healthcare personnel in ambulatory care settings during the 2013-2014 and 2014-2015 influenza seasons.

American Journal of Infection Control, 2017, 45 (11) : 1243-1248

La vaccination du personnel de soins (HCP) peut réduire les morbidité et mortalité associées parmi les HCP et leurs patients. L’étude s’intéresse aux politiques sur le lieu de travail associées à une vaccination contre l’influenza parmi les HCP qui travaillent dans des unités de soins ambulatoires sans exigence de vaccination anti influenza. Les données sont obtenues par des surveillances on line pendant avril 2014 et avril 2015 parmi des échantillons non statistiques de HCP recrutés à partir de deux panels nationaux internet pré-existants. Nous avons demandé le status vaccinal des répondants, les politiques du lieu de travail et les interventions liées à la vaccination. Nous avons utilisé les modèles de régression logistique pour évaluer les associations indépendantes entre chaque intervention sur le lieu de travail et la vaccination anti influenza lors du contrôle de l’occupation, de l’âge et de la race ou de l’ethnie. Parmi les HCP travaillant dans les unités de soins ambulatoires sans obligation de vaccination (n = 866), 65,7 % rapportent avoir reçu une vaccination anti influenza pour la saison précédente. Le taux plus élevé de couverture vaccinale est indépendamment associé avec une vaccination gratuite sur le site pendant un jour (Ratio de prévalence [PR],1,38 ; intervalle de confiance [CI]1 à 95 %, 1,07-1,78 ou > 1jour PR, 1,58 ; CI 95 %  1,29-1,94) et les employeurs envoyant des rappels de vaccination au personnel (PR 1,20 ; 95 % CI 0,99-1,46). Pour un âge >65 ans (PR 1,30 ; 95 % CI 1,07-1,56) et travaillant comme professionnel (PR 1,26 ; 95 % CI 1,06-1,50) ou non professionnel clinique (PR1,28 ; 95 % CI1,03-1,60) sont ainsi associés avec une couverture meilleure. La couverture vaccinale augmente avec l’augmentation du nombre d’interventions ou des interventions sur le lieu de travail. Nous concluons que la mise en place d’interventions de vaccination sur le lieu de travail dans les unités de soins ambulatoires incluant la fourniture gratuite du vaccin anti influenza promue activement pourrait augmenter la vaccination anti influenza parmi le personnel soignant.

E. Meunier-Marion ; T. Bénet ; C. Dananché ; S. Soing-Altach ; S. Maugat ; S. Vaux ; P. Vanhems

Outbreaks of health care-associated influenza-like illness in France : impact of electronic notification.

American Journal of Infection Control, 2017, 45(11) : 1249-1253

La notification obligatoire des infections associées aux soins (HA), incluant les épidémies de maladies ressemblant à l’influenza (ILI), ont été mise en place en France depuis 2001. En 2012, le système a évolué vers une notification électronique des infections HA (e-SI N). Les objectifs de cette étude sont de décrire les notifications des épidémies ILI à la Santé Publique de France (SPF), l’agence nationale de santé publique française, et d’évaluer l’impact de la dématérialisation de la notification. Toutes les notifications d’épidémies HA ou ILI entre juillet 2001 et juin 2012 sont incluses. Les notifications avant et après l’instauration de e-SIN sont comparées selon le délai de notification et l’exhaustivité des informations. Au total, 506 épidémies HA ILI sont rapportées concernant 7861 patients et professionnels de santé. Le délai moyen entre l’apparition du premier cas et la notification est respectivement de 32 et 13 jours avant et après l’utilisation de e-SIN (P < 0,001). L’exhaustivité des données a été augmentée par la notification électronique par rapport à l’état HA ( 8,5 % de données manquées avant et 2,3 % après e-SIN, P = 0,003), les hypothèses quant à la cause ( 25 % de données manquées avant vs 8,0 % après e-SIN, P < 0,001) et le niveau de contrôle de l’événement ( 23,7 % de données manquées avant vs 7,5 % après e-SIN, P < 0,001). Nous concluons que les notifications des HA influenza, incluant les HA ILI ou influenza aux autorités sanitaires sont essentielles pour guider les décisions des instances et les pratiques de soins. La notification électronique a augmenté la rapidité et la qualité des informations transmises.

K.A. Thompson ; A. M. Bennett

Persistance of influenza on surfaces

Journal of Hospital Infection, 2017, 95, (2) : 194-199

La transmission par contact direct (direct ou gouttes/droplet nuclei) est considérée comme le plus grand moyen de transmission des épidémies d’influenza mais nous disposons de peu d’informations concernant le rôle des vomissements dans la transmission. L’objectif de l’étude est d’investiguer la stabilité des colonies d’influenza sur les surfaces et ensuite, le rôle des vomissements dans la transmission. A différents moments, nous avons évalué la viabilité et le signal quantitatif de la réaction en chaîne reverse transcription-polymerase (qt-RT-PCR) de 5 souches d’influenza (A/PR/8/34/H1N1, A/Cal/7/09/H1N1, A/Cal/4/09/H1N1, A/Sol/54/06/H1N1 et A/Bnris/59/07/H1N1) déposées sur 3 surfaces (coton,microfibre et acier inoxydable). Les morceaux de matériaux sont ensemencés avec 10 µL d’une suspension titrée à 106-108 pfu/mL de cellules virales issues d’une culture additionnées d’albumine de bovin à 0,3 %. Les morceaux sont analysés par assay sur plaque et qt-RT-PCR à 1 h, 24 h et hebdomadairement pendant 6 semaines en utilisant la méthode d’élution de vortex mix. Des virus viables sont trouvés sur les morceaux jusqu’à 2 semaines (acier inoxydable) et 1 semaine (coton et microfibre) malgré que la détection des virus par PCR ait été faite pendant les 7 semaines de la totalité de l’étude. Aucune différence n’a été remarquée entre les souches. Une réduction de valeur de 99 % (comme fonction du stock d’ensemencement) a été évaluée à 17,7 h pour le coton (R2 = 0,86 ), 34,3 h pour la microfibre (R2 = 0,80) et 174,9h pour l’acier inoxydable (R2 = 0,98). Nous concluons que l’influenza viable a été trouvée sur les surfaces jusqu’à 2 semaines. Par opposition, l’influenza pourrait être détectée par PCR pour plus de 7 semaines. Ces résultats ont des implications importantes pour déterminer les protocoles de contrôle de l’infection, les modes de nettoyage et les méthodes d’échantillonnage dans les services de soins.


E. Frenzel ; R. F. Chemaly ; E.Ariza-Heredia ; Y. Jiang ; D. P Shah ; G. Thomas;L. Graviss ; I. Raad

Association of increased influenza vaccination in health care workers with a reduction in nosocomial influenza infections in cancer patients.

American Journal of Infection control, 2017, 44(9) : 1016-1021

La vaccination du personnel de soins (HCWs) reste une stratégie clé pour réduire la charge des infections à influenza chez les patients cancéreux. Dans cette étude couvrant 8 ans, nous évaluons l’effet d’une approche multifactorielle, incluant un programme de vaccination obligatoire, sur le taux de vaccination chez HCW et ses effets sur les infections nosocomiales à influenza chez les patients cancéreux. Le taux de vaccination de tous les employée a augmenté significativement de 56 % (8762/15693)en 2006-2007 à 94 % (17927/19114) en 2013-2014 (P <0,0001).Le programme obligatoire de participation de 2009 a augmenté le taux de vaccination de HCW dans les groupes cible (P < 0,0001) et l’addition d’une politique institutionnelle en 2012 requérant la vaccination anti influenza ou le port du masque chirurgical lors de tout contact patient a aussi augmenté le taux de vaccination  de 10-18 % pour tous les groupes en 1 an. La proportion d’infections nosocomiales à influenza ont significativement diminué (P = 0,45) pendant la période de l’étude et est significativement associée au taux de vaccination des HCW dans les équipes de soins (P = 0,043) et dans le personnel travaillant dans un environnement à haut risque (P = 0,0497). Les programmes de vaccination anti influenza multifactoriels supporté par une politique de l’institution augmentent effectivement le taux de vaccination des HCW. Les taux plus élevés de vaccination des HCW sont associés à une réduction de la proportion des infections nosocomiales à influenza chez les patients cancéreux immuno déprimés.

S. S. Field

Reasons for influenza vaccination underutilization : a case-control study

American Journal of Infection Control, 2017, 44 (10) : 1084-1088

Beaucoup de patients (131/140) d’une pratique pédiatrique qui ont été testés pour l’influenza pendant la saison 2012-2013 sont enrôlés. Les dossiers médicaux et les questionnaires déterminent les historiques de vaccination et des maladies passées et les attitudes de vaccination. Les cas testés influenza négatifs (n = 65) et les cas contrôle négatifs (n = 110) ont été intimement associés par l’âge à 55 cas testés positivement et sont comparés aux cas influenza positifs (n = 66) en regardant d’abord l’influenza, l’efficacité du vaccin et l’étroitesse de la saison vaccinale par rapport à la date de naissance et le timing de la consultation préventive pour déterminer la validité des raisons données pour la sous-utilisation. La raison la plus commune de non vaccination est le défaut de nécessité perçue. Une histoire d’influenza précédente est significativement associée avec la maladie (P < 0,0001). Le taux de vaccination par virus atténué est plus grand dans le contrôle que chez les malades d’influenza pour les âges de 2-18 ans (P < 0,005) et pour les âges 6-18 ans (P < 0,0001) bien que le taux de vaccination par injection ne le soit pas (P = 0,30 et P = 0,60 respectivement). Beaucoup de cas positifs (59 %) et de contrôles (89 %) ne présentent pas d’influenza précédente. Nous concluons qu’une influenza précédente peut être un facteur de risque qui pourrait influencer le bénéfice de la vaccination. Le vaccin vivant atténué dépasse l’efficacité du vaccin inactivé anti influenza trivalent. L’expérience limitée de la maladie chez des individus à taux faible de vaccination anti influenza, tout en s’accordant avec les limitations de la vaccination, aide à une certaine sous- utilisation.


K. W. To ; A. Lai ; K. C. K. Lee ; D. Koh ; S. S. Lee

Increasing the coverage of influenza vaccination in healthcare workerq : review of challenges and solutions.Journal of Hospital Infection,

Journal of Hospital Infection, 2018, 94 (2) : 133-142

La compréhension du taux de vaccination anti influenza saisonnière du personnel de soins (HCWs) varie fortement de < 5% à > 90 % dans le monde. La perception de l’efficacité du vaccin et des effets secondaires sont des facteurs conventionnels affectant la compréhension des taux. Ces facteurs peuvent agir à un niveau personnel et social, influençant les attitudes et les comportements des HCWs. Le taux de vaccination est aussi sous l’influence de l’apparition d’autres pandémies non saisonnières à influenza comme la grippe aviaire. Différentes stratégies ont été mises en place pour augmenter la compréhension de la vaccination dont la plus importante inclut le renforcement des recommandations des autorités locales, la promulgation de recommandations pour la pratique des soins et la politique de vaccination obligatoire. Pratiquée dans certaines régions en Amérique du Nord, les politique d’obligation ont conduit à un taux de vaccination plus élevé mais ne sont pas sans problèmes. Les effets des programmes conventionnels de formation et les campagnes ont généralement un impact modeste. L’accessibilité aux services de vaccination, telle que le dossier mobile de vaccination et le rôle de modèle des personnels de soins seniors recevant la vaccination sont parmi les stratégies que nous avons observées comme augmentant la compréhension du taux de vaccination. Une approche multi facettes est donc nécessaire pour persuader les HCWs de participer à un programme de vaccination, spécialement dans des régions à faible taux de compréhension.

H. C. Maltezou ; O. Christophilea ; A. Tedoma ; P. Katerelos ; G. Dounias

Vaccination of healthcare workers against influenza : does a day off make a difference ?

Journal of Hospital Infection, 2018, 99 (2) :181-184

Cet article présente les résultats d’actions prises pour augmenter la compréhension de la vaccination anti influenza par les soignants (HCWs) en Grèce pendant la saison d’influenza 2016-2017. La vaccination anti influenza chez les HCWs a augmenté de 10,9 % dans les hôpitaux aigus et  de 24,3 % dans les centres de premiers soins en 2015-2016 à 18 % dans les hôpitaux aigus et 34,6 % dans les centres de premiers soins en 2016-2017. La vaccination sur le lieu de travail et l’utilisation de systèmes de rappel sont significativement associés avec un taux de vaccination élevé. L’offre d’un jour de congé au travailleur est associé à l’augmentation la plus importante de vaccination anti influenza.


B.A. Lehmann ; R. A.C. Ruiter ; D. van Dam ; S. Wicker ; G. Kok

Sociocognitive predictors of the intentions of healthcare workers to receive the influenza vaccine in belgian, dutch and german hospital settings

Journal of Hospital Infection, 2015,89 (3): 202-209

La vaccination anti influenza du personnel de soins (HCWs) est recommandée pour prévenir l’influenza à des patients fragiles.Cependant, le taux de couverture vaccinale de HCWs en Europe est bas. L’objectif de l’étude est d’investiguer la solidité combinée et relative des variables socio-cognitives à partir d’étude passée, la théorie et l’étude de qualité dans l’explication de la motivation de HCWs à se faire vacciner. Un questionnaire en ligne anonyme est distribué au personnel de soins dans les institutions de soins en Belgique, Allemagne et Pays-Bas entre février et avril 2013. L’attitude et la compréhension antérieure de la vaccination expliquent une variation importante dans l’intention des HCWs de se faire vacciner. En plus, des normes sociales peu perçues, l’’omission des biais, des normes morales faibles, devenir plus âgé, ne pas avoir de contact avec le patient et être belge ou hollandais (comparé à l’allemand) augmente la possibilité de ne pas avoir l’intention de se faire vacciner contre la grippe par rapport à l’indécision, à la vaccination. Une intention forte de se faire vacciner contre la grippe se montre mieux que l’attitude d’indécision au sujet de la vaccination quand les HCWs perçoivent une grande susceptibilité de contracter la grippe, ont de faibles vues naturalistes et une pauvre motivation de se faire vacciner uniquement pour leur protection personnelle. Nous concluons que des interventions spécifiques en fonction de la région et une attention particulière sur les différentes variables socio cognitives dépendant de l’intention /non intention des HCWs de se faire vacciner contre la grippe peut être bénéfique pour promouvoir la compréhension de la vaccination.

A. C. O’Halloran ; P.-J. Lu ; W. W. Williams ; P. Schumacher ; A. Sussel ; J. Birdsey ; W. L. Boal : M. Haring Sweeny ; S. E. Luckhaupt ; C. L. Black ; T. A. Santibanez

Influenza vaccination among workers-21 U.S. states 2013

American Journal of Infection Control, 2017, 45 (14) :  410-416<

La maladie grippale peut conduire à des jours d’absence au travail et à des coûts sociaux mais la vaccination anti grippale peut réduire le risque de maladie.  La connaissance de la couverture vaccinale par genre de travail et occupation peuvent aider à guider les efforts et être utiles pendant une prévision de pandémie grippale. Nous avons analysé les données de 21 états en utilisant le module genre de travail-occupation du système de surveillance des facteurs de risque comportementaux. La couverture de vaccination anti grippale est rapportée par groupe de genre de travail et d’occupation sélectionné incluant le personnel de soins (HCP) et d’autres groupes professionnels qui pouvaient être prioritaires pour être vaccinés pendant une pandémie (rang 1). Nous avons utilisé les t tests pour faire les comparaisons entre groupes. La couverture vaccinale varie en fonction du genre de travail et de l’occupation avec une grande couverture chez les personnes travaillant dans les services et les occupations de soins. Environ la moitié des personnes classées dans le premier rang ont été vaccinées et la couverture vaccinale dans le rang 1 et les groupes de HCP varient fortement par état. Ce rapport s’intéresse particulièrement aux activités et occupations pour lesquelles une augmentation de la vaccination anti grippale est nécessaire. Avant une pandémie, une spécificité plus grande des codes d’occupation pour définir les activités et occupations exactes dans chaque catégorie pourraient être bénéfiques pour la mise en place de programmes étendus de vaccination antigrippale et pour la gestion du succès de ces programmes.

Maladies infectieuses et risques pour le personnel soignant : focus sur la grippe et la rougeole.

Introduction

Il existe un risque réel, quelque fois négligé, de transmission de maladies infectieuses chez le personnel de santé, que ce soit de type bactérien ou viral. Si certaines pathologies sont mieux connues par le personnel soignant tels que les hépatites virales, le VIH, les infections invasives à méningocoques ou encore la tuberculose, d’autres sont néanmoins sous-estimées tant pour leur pouvoir de contagiosité que pour leurs conséquences potentielles pour le membre du personnel lui-même et pour son entourage professionnel (patients et collègues)  ou encore son milieu familial: citons notamment la coqueluche ou encore la rougeole qui sont des exemples qui sont d ’actualité. 

Cependant, la prévention, entre autres primaire, de ces infections fait partie intégrante de la lutte contre les infections nosocomiales et nécessite une collaboration étroite entre les services de médecine du travail et les équipes d’hygiène hospitalière. 

Les moyens de prévention primaire telles que la vaccination des membres du personnel de santé existent pour certaines pathologies mais ne sont pas toujours acceptées. L’exemple de la vaccination contre le virus influenza est d’ailleurs pertinent : une étude menée en Flandre entre novembre 2015 et janvier 2016 dans 13 hôpitaux et 14 maisons de repos et  de soins (MRS) flamands mettait en évidence que 62,4 % du personnel de santé participant à l’enquête déclaraient être vaccinés en  milieu hospitalier et 52,6 % en MRS. [1] 

Les résultats sont en général meilleurs en Flandre par rapport aux deux autres régions du pays comme le met en évidence l’enquête de santé par interview réalisée en 2013 par l’ISP  et commanditée par les autorités sanitaires : pour la population générale, le pourcentage de la population considérée à risque (dont les professionnels de la santé)  qui a déjà été vaccinée au moins une fois contre la grippe était de 61,9 % en Flandre, de 51,5 % à Bruxelles et de 47,1 % en Wallonie. [2]

Cette vaccination préventive a deux buts : l’un visant à les prémunir contre un risque professionnel et à leur assurer une protection individuelle, et l’autre, plus altruiste, à éviter qu’ils ne contaminent leur entourage, en particulier les patients dont ils ont la charge, en leur évitant une infection nosocomiale.

Les facteurs de sous-vaccination au sein du personnel de santé sont multiples et diffèrent selon les pathologies concernées : mentionnons notamment la méfiance envers le vaccin, l’attitude du professionnel qui estime le vaccin inefficace, la peur des effets secondaires, l’inaccessibilité de la vaccination due aux horaires, à l’organisation du service. [1,3]

L’exemple parlant de la rougeole 

Maladie virale hautement contagieuse due à un paramyxoviridæ, la rougeole reste une cause importante de décès au niveau mondial, malgré l’existence d’une vaccination efficiente [4].  Si dans la grande majorité des cas, les conséquences de cette pathologie restent limitées, des complications peuvent également survenir (otite, pneumonie, symptômes gastro-intestinaux, encéphalite, panencéphalite sclérosante subaiguë ou encore le décès) [5]. Les personnes à risque sont particulièrement les femmes enceintes, les enfants de moins de 5 ans et les personnes présentant des troubles de type immunitaire ou sous traitement immunosuppresseur. Citons également les jeunes adultes non immunisés. Le risque de souffrir de la rougeole parmi le personnel de soins non immunisé est 13 fois plus élevé que dans la population générale [6]. Le délai du diagnostic par méconnaissance de cette pathologie peu fréquente dans nos environnements augmente le risque de même que le type de transmission, aérogène, qui facilite la contamination du personnel soignant qui prend en charge le malade sans protection sous forme de masque FFP2 [7]. Secondairement, le personnel constitue lui-même un risque pour une transmission nosocomiale vers des patients fragilisés ou non-immunisés et vers ses collègues de travail. [8,9]

Le vaccin contre la rougeole disponible en Belgique est un vaccin vivant atténué combiné avec les valences oreillons et rubéole. En Belgique, la vaccination contre la rougeole a été implantée gratuitement à partir de 1985 pour la première dose et à partir de 1995 pour la seconde [10]. En région wallonne, plus spécifiquement, le taux de couverture vaccinale mesuré entre l’âge de 18 et 24 mois était de 95,6 % en 2015. En 2016, le taux de couverture pour la deuxième dose à l’âge de 11, 12 ans était estimée à 75,0 % [11]. La rougeole reste endémique en Belgique et les cibles d’éradication ne sont pas encore atteintes, ce qui explique la survenue régulière d’épidémies dans le contexte belge et en particulier en Wallonie. En effet, pour éliminer cette pathologie, il est nécessaire d’atteindre un taux de couverture vaccinale pour les deux doses de 95 % et de le maintenir [12]. La rougeole est une maladie infectieuse à déclaration obligatoire dès suspicion sur l’ensemble du territoire belge. Toutes les régions de l’Organisation Mondiale de la santé (OMS) ont désormais établi des objectifs pour éliminer cette maladie mortelle évitable d’ici 2020 [4], raison pour laquelle, en dehors d’une flambée épidémique, tout cas suspect doit être confirmé ou infirmé par un examen de laboratoire (PCR ou recherche d’anticorps).

Une épidémie de rougeole a touché le territoire de la région wallonne à partir de fin 2016 et s’est prolongée jusque mai 2017 : 298 cas ont été ainsi déclarés entre le 20 décembre 2016 et la mi-novembre 2017 (figure 1). Le point de départ fut un patient ayant séjourné en Roumanie où sévissait également durant la même période une épidémie. 

Parmi les cas notifiés à la cellule de surveillance des maladies infectieuses de l’AViQ, 63 % ont été confirmés par laboratoire, en majorité par le centre national de référence pour la rougeole, la rubéole et les oreillons (Institut scientifique de santé publique). Le génotypage a mis en évidence une souche virale de type B3 identique à celle circulante en Roumanie, Italie et Autriche à la même époque [13].

Parmi les cas déclarés, 50% n’avaient pas connaissance de leur statut vaccinal ou n’avaient pas de preuve de vaccination et 37 % n’étaient pas vaccinés. 52 % des cas étaient âgés de 15 ans et plus.

130 personnes ont été hospitalisées, avec une durée moyenne d’hospitalisation de 5,4 jours. 

La population affectée par l’épidémie était principalement une communauté non vaccinée provenant d’Europe centrale et de l’Est, résidant en Belgique mais caractérisée par une coutume de voyages fréquents à l’étranger et en Belgique, ne maitrisant pas bien la langue française et n’ayant pas facilement accès aux services médicaux [14]. Ces différentes barrières ont constitué des difficultés quant à la mise en place de mesures préventives. L’absence de médecins généralistes référents a également conduit de nombreux malades à se présenter directement dans une structure hospitalière. 

Figure 1 : évolution épidémique de la rougeole de décembre 2016 à novembre 2017, Région wallonne.

36 membres du personnel soignant de différents hôpitaux ont développé une rougeole après un contact avec un malade venu aux urgences ou hospitalisé (tableau 1). Parmi ceux-ci, l’âge moyen était de 32 ans (médiane 30 ans, min 22 ans, max 57 ans). 5 étaient correctement vaccinés et 17 des cas avaient reçu seulement une dose, carnet vaccinal à l’appui.

Différentes catégories professionnelles ont été touchées : médecins, infirmiers, étudiants infirmiers, brancardiers, techniciens radio, étudiants en médecine et médecins en formation. 

Parmi les causes de contamination, citons l’absence de mesures de protection (port du masque FFP2) devant un patient présentant une éruption accompagnée de fièvre, une vaccination incomplète ou inexistante, un diagnostic différentiel n’incluant pas la rougeole (patients contagieux consultant précocement pour une fièvre avant l’apparition de l’éruption ne permettant pas de suspecter cette infection ou méconnaissance de cette pathologie devenue rare chez le personnel soignant) [14]. 

Tableau 1 : nombre de cas de rougeole parmi le personnel de soins en fonction des provinces et du nombre de cas total

Selon les hôpitaux, différentes mesures ont été mises en place quant à la protection du personnel soignant : vaccination post-exposition dans les 72 heures du contact avec un malade, vaccination préventive offerte systématiquement aux membres du personnel des services considérés comme à risque (notamment les urgences, la pédiatrie, la médecine interne, gynécologie), contrôle d’immunité par la recherche d’anticorps protecteurs, mise en place de protocole d’accueil des patients aux urgences dès la salle d’attente (port d’un masque lorsqu’un patient présentait une éruption accompagnée de fièvre…)  

Conclusion 

Lorsque des vaccins efficaces sont disponibles, une attention particulière doit être donnée à la vaccination du personnel soignant particulièrement exposé, pour sa propre santé et pour le  risque d’être à l’origine de transmission nosocomiale vers des patients fragilisés. Le rôle de la médecine du travail est essentiel pour rassurer le personnel de santé et pour lui apporter des réponses en cas d’hésitation. 

La question d’une vaccination obligatoire contre certaines maladies doit également se poser dans un cadre professionnel, allant alors au-delà de simples recommandations. 

D’autres mesures de prévention doivent être également prises de manière plus systématique comme l’implémentation de protocoles pour le patient ou la patiente dès son arrivée en salle d’attente et en fonction des signes cliniques présentés (port de masque, hygiène des mains, isolement immédiat…). 

De manière plus générale, la Wallonie se doit de développer une stratégie vaccinale dans la population adulte qui englobe différents aspects tels que les modifications des profils épidémiques des maladies infectieuses, l’émergence des craintes et d’idées reçues négatives sur les vaccins au sein de la population, une vision de la vaccination tout au long de la vie et un focus sur les personnes à risque ou plus exposées que représentent les professionnels de la santé. 

Références :

[1] Vandermeulen C, Bral C, Hoppenbrouwers K et al. (2016). Studie in verband met de motivatie van gezondheispersoneel over griepvaccinatie. KU Leuven et Agentschap Zorg en Gezondheid. Disponible sur : https://www.zorg-en-gezondheid.be/ 
[2] Enquête de santé 2013, Rapport prévention. Institut scientifique de santé publique. Disponible sur https://his.wiv-isp.be/fr/Documents%20partages/VA_FR_2013.pdf.
[3] Douville LE, Myers A, Jackson MA et al. Health care worker knowledge, attitudes, and beliefs regarding mandatory influenza vaccination. Arch Pediatr Adolesc Med. 2010 Jan; 164(1):33-7
[4] World Health Organization (WHO). Measles fact sheet N°286. Geneva: WHO; oct 2017. Disponible sur: http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs286/en/index.html
[5] Strebel PM, Papania MJ, Dayan GH, Halsey NA. Measles vaccines. In: Plotkin S, Orenstein W, Offit P. Vaccines. 5th ed. Saunders Elsevier; 2008. p. 353-98
[6] Williams WW, Preblud SR, Reichelderfer PS, Hadler SC. Vaccines of importance in the hospital setting. Problems and developments. Infect Dis Clin North Am. 1989;3(4):701-22.
[7] Gohil SK, Okubo S, Klish S et al. Healthcare Workers and Post-Elimination Era Measles: Lessons on Acquisition and Exposure Prevention. Clinical Infectious Diseases: An Official Publication of the Infectious Diseases Society of America. 2016;62(2):166-172. 
[8] Steingart KR, Thomas AR, Dykewicz CA, Redd SC. Transmission of measles virus in healthcare settings during a communitywide outbreak. Infect Control Hosp Epidemiol 1999;20(2):115-9
[9] Botelho-Nevers E , Cassir N, Minodier P et al.  Measles among healthcare workers: a potential for nosocomial outbreaks. Euro Surveill. 2011;16(2):
[10] Sabbe M, Hue D, Hutse V, Goubau P. Measles resurgence in Belgium from January to mid-April 2011: a preliminary report. Euro Surveill. 2011;16(16):19848
[11] Vermeeren A, Goffin F. Statistique de couverture vaccinale en 6ième primaire en Fédération Wallonie-Bruxelles en 2015-2016. Bruxelles. Provac; 2016. 

[12] Lopalco PL, Sprenger M. Do European doctors support measles, mumps, rubella vaccination programmes enough? Euro Surveill. 2011;16(39).

[13]  World Health Organization (WHO). Measles Nucleotide Surveillance (MeaNS) Database. Geneva: WHO. Available from: http://www.hpa-bioinformatics.org.uk/Measles/Public/Web_Front/main.php

[14] Grammens T, Schirvel C, Leenen S et al. Ongoing measles outbreak in Wallonia, Belgium, December 2016 to March 2017: characteristics and challenges. Euro Surveill. 2017;22(17). 

On a lu pour vous

J. M. Al Salman ; S. Hani ; N. de Marcellis-Warin ; S.F. Isa

Effectiveness of an electronic hand hygiene monitoring system on healthcare workers’ compliance guidelines.

Journal of infection and public health  2015 Vol. 8 nr. 2 pp 117-126

L’hygiène des mains est un défi croissant parmi les populations et est u!n élément crucial pour assurer la sécurité du patient dans un environnement de soins. De nombreux efforts de gestion ont été réalisés dans ce domaine y compris l’éducation, la prise de conscience et l’observation. Pour mieux évaluer l’impact potentiel de la technologie sur une institution de soins, nous avons observé l’impact d’une technologie particulière de niche développée comme une réponse aux défis croissants de l’hygiène des mains. Nous avons mené une étude au complexe médical Salmaniya (SMC) à Barhain sur un total de 16 lits de soins intensifs coronaires (CCU) pour lesquels le système était installé et l’activité d’hygiène des mains du personnel (HCWs) de ce secteur était contrôlée pendant une période de 28 jours. Des commentaires, remarques et suggestions ont été notées et des améliorations ont été apportées à la technologie pendant l’étude. Bien que la résistance au changement soit grande, les résultats généraux sont satisfaisants. La compliance aux techniques de l’hygiène des mains passent de 38-42 % à 60 % au début de l’étude et augmentent jusqu’à environ 75 % à la fin de l’étude des 28 jours. Dans certains cas, la compliance est montée à 85 % et même jusqu’à 100 % . Notre étude de cas démontre que la technologie peut être utilisée efficacement pour la promotion et l’augmentation de la compliance de l’hygiène des mains dans les hôpitaux, ce qui est une voie de prévention des infections croisées, particulièrement dans les unités de soins intensifs.

J. A. Srigley ; M. Gardan ; G. Fernie ; D. Lightfoot ; G. Lebovic ; M. P. Muller

Hand hygiene monitoring technology : a systematric review of efficacy.

Journal of hospital infection 2015 Vol 89, nr 1, pp51-60.

Les systèmes de surveillance video et électroniques (EMS/VMS) peuvent augmenter l’hygiène des mains en fournissant des feed-back, des rappels en temps réel ou via l’effet Hawthorne. Le but de cette revue systématique est d’évaluer l’efficacité des EMS/VMS dans l’augmentation de l’hygiène des mains ou en réduisant l’incidence des infections associées aux soins (HCAI). Les études expérimentales et quasi expérimentales sont incluses si elles mesurent tout résultat de l’hygiène des mains et/ou l’incidence des HCAI. Dans les études incluses, 7 utilisent un système défini de compliance (SDC) (N=6) ou un taux d’opportunité d’hygiène des mains (N=1) comme résultats. Le SDC diffère pour tous les systèmes. La plupart (N=6) sont des études sur une unité de soins. Deux études non contrôlées pré et post test évaluant l’EMS qui produit des messages vocaux montrent une augmentation de SDC mais le risque de biais est grand. Deux analyses non contrôlées de séries temporelles de VMS qui produit un feed-back agrégé montrent  une augmentation importante et soutenue de SDC et ont un risque modéré de biais. Une étude contrôlée non randomisée de EMS avec un feed-back agrégé ne montre aucune différence dans la fréquence de l’hygiène des mains mais présente un risque élevé de biais. Deux études évaluent l’EMS produisant un feed-back individuel et des rappels en temps réel. Une étude pré post test à haut risque de biais montre une augmentation de SDC. Une étude randomisée contrôlée à faible risque de biais montre une SDC de 6,8 % plus grande dans le bras intervention due partiellement à une baisse de SDC dans le bras de contrôle. En conclusion, la qualité générale des études est médiocre. L’étude à faible risque de biais montre une petite augmentation de SDC. Les données sont insuffisantes pour recommander EMS/VMS. Les futures études devraient favoriser les test VMS en utilisant un dessin d’étude plus rigoureux incluant des bras contrôle et des mesures de l’hygiène des mains validées et indépendantes du système.

J. L. Walker ; W. W. Sistrunk ; M. A. Higginbotham ; K. Burks ; L. Halford ; L. Goddard ; L. A. Thombs ; C. Austin ; P. J. Finley

Hospital hand hygiene compliance improves with increased monitoring and immediate feedback.

American journal of infection control 2014 ; Vol 42 ; nr 10 ; pp1074-1078

Les infections associées aux soins sont des complications sérieuses impactant 2 millions de patients et comptant approximativement 100000 morts par an. Dans cette étude, nous évaluons l’efficacité d’un nouveau programme de contrôle de l’hygiène des mains (HHMP) et mesurons la pérennité de cette efficacité sur une période d’un an. Le programme HHMP se compose de quatre parties clefs : une éducation large, des surveillants véritablement visibles, un feed-back immédiat de la compliance au personnel soignant et une transmission en temps réel des données à la hiérarchie. Le HHMP est implémenté dans 2 unités de soins. Deux départements différents mais similaires ont servi de contrôle et la compliance à l’hygiène des mains est monitorée par la technique du « vendeur mystère ». Les quatre départements sont suivis pendant un an. Les deux départements expérimentaux montrent une augmentation statistiquement significative de la compliance à l’hygiène des mains. Le département expérimental 1 augmente sa compliance de  60 % à environ 90 % et le département expérimental 2 augmente sa compliance de 60 % à environ 96 %. Les deux départements expérimentaux sont capables de garder ces résultats pendant au moins 6 mois. Les taux de compliance sont significativement plus élevés dans les départements expérimentaux comparés aux départements de contrôle. Aucun changement significatif n’a été relevé dans les départements contrôle. Ces résultats suggèrent qu’un monitoring continu par des personnes visibles et un feed-back immédiat sont deux éléments critiques pour le succès des programmes d’hygiène des mains.

Y. L. A. Kwok ; C. P. Juergens ; M.-L. McLaws

Automated hand hygiene auditing with and without an intervention.

American journal of infection control 2016 ; Vol 44 ; nr 12 ; pp1475-1480.

Un feed-back journalier d’un audit continu automatisé avec intervention de rappel par les pairs est utilisé pour augmenter la compliance. Nous comparons les taux de compliance  des phases d’audit automatisé connu ou à l’insu avec ou sans intervention avec des audits réalisés par du personnel spécifique. Un système automatique caché qui détecte l’hygiène des mains à chaque pression sur le distributeur de solution hydro alcoolique est installé pendant une période de 5 mois. La phase connue inclut des cliniciens clef entraînés à partager les taux quotidiens avec les cliniciens, à fixer des objectifs de compliance et pousser chacun à participer pendant 6 mois. Pendant les 6 mois suivants, l’intervention est continuée sans être rafraîchie. Les audits d’hygiène des mains d’Australie (HHA) par des personnes sont réalisés trimestriellement pendant l’intervention en accord avec les recommandations de l’Organisation Mondiale de la santé. Les différences en  points de pourcentage (PP) entre les taux de compliance sont utilisés pour déterminer les changements. Les taux de HHA pour juin 2014 sont respectivement de 85 % et 87 % pour les unités médicales et chirurgicales. Ces taux sont plus élevés de 55 Pps et 38 Pps que pour les taux de détection automatique à l’insu pour le mois de juin 2014 respectivement de 30 % et 49 % pour les unités médicale et chirurgicale. Pendant la phase d’intervention, le taux de compliance moyen n’a pas changé par rapport  au taux à l’insu pour l’unité médicale alors que l’unité chirurgicale a augmenté par rapport à la phase à l’insu de 11 PPs à 60 %. En moyenne, la compliance pendant l’intervention sans rafraîchissement n’a pas changé dan l’unité médicale alors que le taux moyen de l’unité chirurgicale baissait de 9 Pps. L’automatisation procure une opportunité unique de répondre aux taux journaliers mais la compliance retournera au niveau avant intervention lorsque l’intervention active cessera ou que les observateurs quitteront l’unité jusqu’à ce que les cliniciens s’engagent à changer.

A. R. Marra ; T. Z. Sampaio Carmago ; T. Pereira Magnus ; R. Pereira Blaya ; G. B. dos Santos ; L. Reis Guastelli ; R. Dias Rodrigues ; M. Prado ; E. da Silva Victor ; H. Bogossian ; J. C. Martins Monte ; O.F. Pavão dos Santos ; C. kazume Oyama ; M. B. Edmond

The use of real-time feedback via wireless technology to improve hand hygiene compliance.

American journal of infection control 2014 ; Vol 42 ; nr 6 ; pp608-611.

L’hygiène des mains (HH) est généralement perçue comme la mesure préventive la plus efficace de lutte contre les infections associées aux soins. Cependant, il n’existe que peu d’évidence robuste au sujet des meilleures interventions pour augmenter la compliance à l’hygiène des mains  ou si une augmentation durable de la compliance peut réduire le taux d’infections associées aux soins. Pour évaluer l’efficacité d’un feed-back en temps réel pour augmenter la compliance à l’hygiène des mains dans un service hospitalier, nous utilisons une étude quasi expérimentale comparant l’effet d’un feed-back en temps réel par l’utilisation d’une technologie sans fil sur la compliance à l’hygiène des mains. L’étude se déroule dans 2 unités de 20 lits non intensifs dans un hôpital universitaire privé. La phase 1 est une période de 3 mois de ligne de base pendant laquelle le comptage de HH est réalisé par des compteurs électroniques d’hygiène des mains. Après une période de « wash out » d’un mois, une intervention est réalisée dans l’une des unités alors que l’autre sert de contrôle. HH, mesurée par épisodes de distribution, est significativement plus élevée dans l’unité avec intervention (90,1 vs 73,1 épisode de distribution/jour patient, P= 0,001). Lorsque l’unité avec intervention est comparée à elle même avant et après l’implantation de la technologie sans fil, il y a également une augmentation de HH après implémentation (74,5 vs 90,1 épisodes/patient jour P= 0,01). Il y a aussi une augmentation dans la moyenne de consommation de solution hydro alcoolique entre les 2 phases (respectivement 68,9 vs 103,1 mL/patient jour, P= 0,04) dans l’unité avec intervention. Nous avons donc montré une augmentation de l’utilisation de gel alcoolique via l’implémentation d’un feed-back en temps réel par liaison sans fil.

L. J. Conway ; L. Riley ; L. Saiman ; B. Cohen ; P. Alper ; E. L. Larson

Implementation and impact of an automated group monitoring and feebback system to promote hand hygiene among health care personnel.

The joint Commission journal on quality and patient safety 2014, Vol40, nr 9, pp 408-417.

La pratique de l’hygiène des mains est souvent inadéquate malgré une évidence certaine à améliorer  l’efficacité de l’hygiène des mains pour la prévention des infections associées aux soins. Les distributeurs de produits d’hygiène des mains qui peuvent électroniquement relever les occasions d’hygiène des mains peuvent potentiellement augmenter la performance. Nouas avons mis en place une étude sur la gestion automatisée du groupe et un système de feed-back de juillet 2012 à mars 2013 dans un hôpital général de 140 lits. Un système électronique qui gère l’utilisation d’un désinfectant et savon mais qui n’identifie pas individuellement le personnel de soins est utilisé pour calculer les occasions d’hygiène des mains par patient heure pour chacune des 8 unités d’hospitalisation et les occasions d’hygiène des mains par visite patient pour chacune des 6 unités non hospitalières. L’hygiène des mains a été surveillée mais le feed-back n’a pas été fourni pendant la période de ligne de base de 6 mois et une période vide de 3 mois. Pendant la période vide, des groupes de réflexion sont mis en place pour déterminer les préférences, le format et la fréquence du feed-back. Pendant la période de 6 mois d’intervention, des rapports graphiques sont fournis par e-mail chaque mois à tous les chefs et administrateurs et les groupes de réflexion sont répétés. Après le début du feed-back, l’hygiène des mains augmente en moyenne de 0,17 occasion/patient heure dans les unités d’hospitalisation (distance interquartile = 0,14 ; P = 0,008). Dans les unités non hospitalières, la performance d’hygiène des mains ne change pas significativement. Une variété de défis sont relevés incluant l’obtention d’un sens exact et les données du nombre de personnes, l’accord de confiance au système, la propagation d’informations dans les rapports et l’utilisation des données pour gérer l’amélioration. Nous concluons que le feed-back via un système automatisé est associé à une augmentation de la performance de l’hygiène des mains à court terme.

M. Vaidotas ; P. Kiyomi Onaga Yokota ; A. R. Marra ; T. Z. Sampaio Carmago ; E. da Silva Victor ; D. Morselli Gysi ; F. Leal ; O. F. Pavão dos Santos ; M. B. Edmund.

Mesuring hand hygiene compliance rates at hospital entrances

American journal of infection control 2015 ; Vol 43 ; nr 7 ; pp 694-696.

Malgré l’importance de l’hygiène des mains dans les institutions de soins, il n’existe pas d’étude évaluant la compliance à l’hygiène des mains à l’entrée de l’hôpital. L’étude prospective est réalisée  sur une période de 33 semaines du 30 mars 2014 au15 novembre 2014 pour évaluer la compliance à l’hygiène des mains dan la zone de réception de 2 hôpitaux. Nous comparons des compteurs électroniques d’hygiène des mains avec application d’identification par radio fréquence (GOJO SMARTLINK) (observateur électronique) qui compte chaque activation de distributeur de gel alcoolique à l’observation directe (observateur humain) via une vision de la video surveillance. Nous observons des taux de compliance à l’hygiène des mains bas 2,2 % (99/4412) et 1,7 % (140/8277) respectivement dans les aires de réception A et D pour la détection directe. En utilisant l’observateur électronique, nous mesurons des taux respectivement de 17 % (15624/91724) et 7,1 % (51605/730357) pour les aires A et D. Pour toute la période d’observations électronique et humaine simultanées, l’observateur humain capture 1 % des épisodes d’hygiène des mains détecté par l’observateur électronique. Notre étude montre une compliance très basse à l’hygiène des mains dans les zones de réception hospitalières et nous avons trouvé un système électronique d’hygiène des mains qui peut être une méthode utilisable pour gérer la compliance à l’hygiène des mains.

J. A. Srigley ; C.D. Furness ; M. Gardam

Interventions to improve patient hand hygiene : a systematic review.

Journal of hospital infection 2016 Vol 94, nr1, pp 23-29.

Des pathogènes nosocomiaux peuvent être acquis par les patients via leurs propres mains mais il y a relativement peu d’accent mis sur l’hygiène des mains des patients comme outil de prévention des infections associées aux soins (HCAIs). L’objectif de cette revue systématique est de déterminer l’efficacité des interventions d’hygiène des mains chez les patients pour la réduction des HCAIs et l’augmentation du taux d’hygiène des mains des patients comparés aux soins courants. Nous avons cherché dans les bases de données électroniques et la littérature grise  jusqu’en août 2014. Nous avons inclus les études expérimentales et quasi expérimentales si elles évaluent l’intervention sur l’hygiène des mains du patient dans une institution de soins aiguë ou chronique et incluant l’incidence de HCAIs et/ou le taux d’hygiène des mains du patient comme résultat. Toutes les étapes sont réalisées par 2 investigateurs indépendants. 10 études sont incluses, la plupart sont des études pré post non contrôlées (N = 8). La majorité des interventions (N = 7) sont multi modales avec des parties semblables destinées au personnel de soins incluant l’éducation, les rappels, l’audit et le feed-back et la fourniture des produits pour l’hygiène des mains. 6 études rapportent des résultats en termes de HCAIs et 4 évaluent le taux d’hygiène des mains des patients ; toutes montrent une augmentation mais présentent un risque modéré à élevé de biais. En conclusion, les interventions pour augmenter l’hygiène des mains des patients peuvent réduire l’incidence des HCAIs et augmenter le taux d’hygiène des mains mais la qualité de l’évidence est faible. Les études futures devraient utiliser des protocoles plus serrés et être plus sélectives dans le choix des résultats.

L. A. Sánchez-Carillo ; J. M. Rodríguez-López ; D. A. Galarza-Delgado ; L. Baena-Trejo ; M. Padilla-Orozco ; L. Mendoza-Flores ;
A. Camacho-Ortiz

Enhancement of hand hygiene compliance among health care workers from a hemodialysis unit using video-monitoring feedback

American journal of infection control 2016 ; Vol 44 ; nr 8 ; pp 868-872.

L’importance de l’hygiène des mains dans la prévention des infections associées aux soins est bien connue. Les expériences d’évaluation de la compliance à l’hygiène des mains (HHC) dans une unité d’hémodialyse est pauvre. Cette étude se déroule, en trois phases, pendant une période de 5 mois dans une unité d’hémodialyse de 13 lits au sein  d’un hôpital universitaire du Nord de Mexico. L’unité réalise environ 1500 dialyses par mois. La compliance est évaluée par un observateur direct et un observateur assisté par vidéo. Le feed-back est donné au personnel de soins sous forme de sessions de formation et de rapports confidentiels et de l’analyse vidéo de la compliance et de la non compliance. Nous avons enregistré un total de 5402 opportunités à l’hygiène des mains ; 5201 pendant 7820 minutes de séance vidéo et 201 par observation directe pendant 1180 minutes. Une compliance moindre est observée pendant l’évaluation de la ligne de base sous surveillance vidéo  comparée à l’observation directe (P < 0,05). La différence entre les deux méthodes est de 29 % (0,4 % – 59,8 %) ; l’augmentation moyenne de la compliance pendant l’étude est de 36 % (7,3 % – 75,5 %). Les résultats globaux et individuels pour chaque sujet montrent en majorité une augmentation statistiquement significative. La non compliance par rapport aux 5 moments d’hygiène des mains de l’OMS est plus grande pour le moment 5 (30,1 %). Nous estimons que le personnel de soins en hémodialyse pourrait utiliser 22-44,3 % du temps de travail pour la compliance à l’hygiène des mains. La surveillance par vidéo de l’hygiène des mains est une excellente méthode pour l’évaluation de HHC dans une unité d’hémodialyse ; une augmentation de HHC peut être obtenue par un programme de feed-back vers le personnel d’hémodialyse qui inclut des exemples vidéo et des rapports confidentiels.

L.J. Conway

Challenges in implementing electronic hand hygiene monitoring systems.

American journal of infection control 2016 ; Vol 44 ; nr 5 suppl 2 ; pp e7-e12.

Les systèmes de surveillance de l’hygiène des mains (HH) offrent une perspective intéressante de mesure plus précise et moins biaisée de la performance de HH que l’observation directe. Cependant,   les systèmes électroniques sont un défi à leur mise en place. Choisir un système qui minimise les difficultés à l’infrastructure physique et à la routine de travail du personnel, qui corresponde à la culture de l’organisation et au budget est un véritable défi. Adresser des recommandations acceptables et correctes au personnel de première ligne au sujet de l’exactitude du système et de la façon dont les données seront utilisées sont aussi des défis difficiles. Enfin, s’assurer que l’information émanant du système parvienne au personnel de première  ligne et soit utilisée par eux pur augmenter la pratique de HH est un défi complexe. Nous décrivons ces défis en détail et suggérons des moyens pour les surmonter.


J. Mackrill ; C. Dawson ; B. Garvey; D. Gould

Exploring new approches to improve hand hygiene monitoring in health care.

Infection disease & health 2017 ; Vol 22 ; pp 21-27.

La transmission par les mains de micro-organismes est un facteur majeur de propagation des infections associées aux soins. S’assurer que les pratiques d’hygiène des mains (HH) sont suivies reste un défi et la surveillance reste une activité clef pour la mesure de l’adhésion du personnel de soins aux protocoles de HH. Nous décrivons le rôle que des méthodes issues de l’ingéniérie, plus spécifiquement l’analyse morphologique (MA) peut jouer dans le développement et l’augmentation de l’efficacité de la surveillance dans les services de santé. MA est un processus de considération des fonctions requises ou des caractéristiques d’un système et puis d’identifier toutes les méthodes possibles pour les rencontrer. Considérer les différentes méthodes pour réaliser chaque fonction ou les résultats caractéristiques selon des voies nouvelles de poser le problème peut conduire à un système innovant. En utilisant une discussion d’un panel d’experts en prévention de l’infection, la MA  est appliquée comme mode de pensée pour discuter du système actuel de surveillance de HH et d’explorer les améliorations possibles du futur système. La discussion a fait apparaître des thèmes tels que : l’adéquation des systèmes de surveillance HH actuels, les buts de la surveillance de l’augmentation de HH, l’accès aux données de surveillance HH pour les patients, la valeur de MA pour identifier les nouvelles  possibilités de surveillance de HH. L’application de l’analyse morphologique a montré comment les conditions de surveillance peut augmenter la surveillance de HH. Les conditions des mesures de surveillance, comme la satisfaction du cadre, peut être une aide utile aux mesures de surveillance de HH actuelles et aident  pour les destinataires des données de feed-back à penser. En plus, ceci peut aussi potentiellement indiquer un changement proche, tant positif que négatif, dans le comportement face à HH.


J. R. J. Neo ; R. Sagha-Zadeh ; O. Vielemeyer, E. Franklin

Evidence-based practices to increase hand hygiene compliance in health care facilities : an integreted review.

American journal of infection control 2016 ; Vol 44 ; nr 6 ; pp 691-704.

L’hygiène des mains (HH) dans les institutions de soins est un composant clef pour réduire la transmission de pathogènes et les infections nosocomiales. Cependant, beaucoup d’interventions HH (HHI) ne sont pas soutenues. L’étude cherche à présenter un sommaire compréhensible des HHI basées sur l’évidence publiées récemment et visant à augmenter la compliance à HH (HHC) qui rendent les soignants capables de choisir, de façon informée, lorsque les ressources allouées pour l’augmentation de HHC et la sécurité du patient sont limitées. Nous utilisons les données électroniques Medline (PubMed) pour identifier les études intéressantes. Nous incluons les articles anglais qui incluent les interventions d’hygiène des mains et les termes liés en combinaison avec les environnements de soins ou termes associés. Nous avons résumé 73 études qui rencontrent les critères d’inclusion. Les interventions sont catégorisées selon augmentation de la conscience par l’éducation, facilité du design et programmation, protocoles et procédures au niveau de l’unité de soins, programmes hospitaliers et interventions multi modales. Les HHIs du passé peuvent ne pas être aussi efficaces lorsqu’elles sont appliquées à d’autres environnements de soins. L’éducation à HH devrait être interactive et engageante. La surveillance électronique et les rappels devraient être mis en place par phases pour assurer le rapport coût-efficacité. Pour créer des programmes hospitaliers qui engagent les personnes de terrain, les chefs de politique devraient utiliser l’expertise  de champs multidisciplinaires. Avant de mettre en place les composantes variées d’interventions multimodales, le personnel de soins devrait identifier et  examiner les difficultés de HH spécifiques à leur institution. Les recherches futures devraient chercher à atteindre ce qui suit : reproduire avec succès HHI dans d’autres environnements de soins, développer des outils de surveillance HHC sûrs, comprendre les interactions soignant-patient-famille, examiner les voies (par exemple leadership hospitalier, support financier, la stratégie de la santé publique et les initiatives de prévention des infections) pour soutenir HHC et d’utiliser des environnements de laboratoire simulés pour affiner les designs de l’étude.

L. Kingston ; N.H. O’Connell ; C. P. Dunne

Hand hygiene-related clinical trials reported since 2010 : a sytematic review

Journal of hospital infection 2016 Vol 92, nr 4, pp 309-320.

L’accent est considérablement mis sur la réduction des infections associées aux soins par l’augmentation de la compliance à l’hygiène des mains parmi les soignants. Il y a aussi une discussion croissante dans les médias sur la perception d’une pauvre compliance à l’hygiène des mains parmi le personnel soignant. Notre objectif est de rapporter les résultats d’une recherche systématique d’études peer-revue publiées – spécialement des études cliniques- qui visent la compliance à l’hygiène des mains parmi les professionnels de santé. Nous avons cherché la littérature publiée entre décembre 2009 (après la publication par l’Organisation Mondiale de la Santé [WHO] des recommandations pour l’hygiène des mains) à février 2014 qui est indexée dans PubMed et CINAHL sur le thème de la compliance à l’hygiène des  mains. Suite à l’examen de la pertinence et de la méthodologie des 57 études initialement choisies, nous avons finalement inclus 16 études cliniques dans la revue. La majorité des étude est réalisée aux Etats-Unis et en Europe. L’intérêt prédominant sont les unités de soins intensifs suivies par les unités de gériatrie. La catégorie de soignant le plus souvent visée sont les infirmières suivies par les aides-soignantes et les médecins. L’unité d’analyse pour la compliance à l’hygiène des mains est « l’opportunité à l’hygiène des mains » ; 4 études adoptent l’unité « mes 5 moments pour l’hygiène des mains » comme indiqué dans les recommandations du WHO alors que d’autre études visent une stratégie multimodale unique ou des designs variés. Nous concluons qu’adopter une approche multimodale pour augmenter une stratégie d’interventions, qu’elle soit guidée par le programme du WHO ou par un autre programme multimodal conduit à une augmentation modérée de la compliance à l’hygiène des mains.


S. McCalla ; M. Reilly ; R. Thomas ; D. McSpedon-Rai

An automated hand hygiene compliance system is associated with improved monitoring of hand hygiene

American American journal of infection control 2017 ; Vol 45 ; nr 5 ; pp 492-497

Une hygiène des mains cohérente est la clef pour réduire les infections associées aux soins (HAIs) et évaluer la compliance aux protocoles d’hygiène des mains est vital pour les membres du staff hospitalier. Un nouveau système automatisé de compliance à l’hygiène des mains (HHCS) est testé comme alternative aux observateurs humains dans une unité de soins intensifs et dans une unité de sortie d’intensif dans un hôpital du Nord-Est des Etats-Unis. En utilisant un design de cohorte rétrospective, les chercheurs investiguent si l’implémentation de HHCS conduit à une augmentation de la compliance à l’hygiène des mains et à une réduction du taux général de HAI. Les tests de Pearson et du χ2 sont utilisés pour évaluer les changements de la compliance et les ratios du taux d’incidence sont utilisés pour tester les différences significatives des taux d’infection. Les observateurs humains ne rapportent pas des mesures exactes de la compliance. Le HHCS est un nouvel outil prometteur pour une évaluation fine de la compliance à l’hygiène des mains. Des études complémentaires sont nécessaires pour examiner l’association entre le HHCS et la réduction du taux de HAI.


S. Azim ; C. Juergens ; J.Hines ; M.-L. McLaws

Introducing automated hand hygiene surveillance to an australian hospital : mirroring the HOW2 benchmark study

American journal of infection control 2016 ; Vol 44 ; nr 7 ; pp 772-776

L’audit humain et la collecte des données de la compliance à l’hygiène des mains utilise des centaines d’heures. Nous rapportons sur le 24/7 overt  des observations pour établir le nombre quotidien d’opportunités à l’hygiène des mains (HHO) utilisé comme dénominateur dans une surveillance automatisée qui rapporte quotidiennement le taux de compliance. L’overt 24/7 de surveillance automatisée collecte les HHOs dans les unités de chirurgie et de médecine. Des observateurs accrédités observent les interactions du personnel soignant entre patient et zone patient pour collecter le nombre total de HHOs, les indications et la compliance et la non compliance. La surveillance automatisée capture la compliance (par exemple les événements) via les distributeurs de solution hydro alcoolique (ABHR) connectés par un signal radio faible. Les événements sont divisés par les HHOs, ajustés pour le ratio quotidien patient-infirmière pour établir le taux quotidien. Les auditeurs humains collectent 21450 HHOs pendant 24/7 avec en moyenne 1532 HHOs non ajustées par jour. Ceci est quatre fois plus que l’échantillon minimum par unité requis pour l’accréditation. La moyenne HHOs ajustée pour ABHR seul dans l’unité de médecine est de 63 HHOs par patient-jour et 40 HHOs par patient-jour dans l’unité de chirurgie. Du premier juillet 2014 au 31 juillet 2015, la surveillance électronique a enregistré 889968 événements. Une surveillance électronique collecte quatre fois plus de données par unité et par jour qu’un observateur humain n’en collecte pour un rapport trimestriel de compliance.

T. Diller ; J. W. Kelly ; D. Blackhurst ; C. Steed ; S. Boeker ; D. C. McElveen

Estimation of hand hygiene opportunities on an adult medical ward using 24-hour camera surveillance : validation of the how 2 benchmark study

American journal of infection control 2014 ; Vol 42 ; nr 6 ; pp 602-607

Nous avons déjà publié une formule pour estimer le nombre d’opportunités à l’hygiène des mains (HHOs) par patient-jour en utilisant la méthodologie de l’Organisation Mondiale de la Santé (WHO) « 5 moments pour l’hygiène des mains » (How 2 benchmark study). HHOs peuvent être utilisés comme dénominateur pour calculer le taux de compliance à l’hygiène des mains lorsque les données d’utilisation des produits est disponible. L’étude valide l’estimation dérivée de HHO précédente en utilisant la surveillance par vidéo de l’activité hygiène des mains du soignant. L’étude de validation utilise l’enregistrement de la surveillance vidéo de 24 heures de 26 séjours patients pour mesurer le nombre actuel de HHOs par patient-jour dans une unité de médecine dans un grand hôpital universitaire. Des méthodes statistiques sont utilisées pour comparer les résultats à ceux obtenus par observation épisodique de l’activité du patient dans l’étude dérivées de l’original. Le total d’heures de collecte des données est respectivement de 81,3 et 1510,8 résultant en 1740 et 4522 HHOs dans les études dérivée et de validation. Les comparaisons de la moyenne et de la médiane de HHOs par période de 24 heures ne sont pas significativement différentes. Les HHOs sont respectivement de 71,6 (intervalle de confiance à 95 %: 64,9-78,3) et 73,9 (intervalle de confiance à 95 %: 69,1-84,1). Cette étude valide  l’étude « How 2 benchmark » et confirme que les nombres attendus de HHOs peuvent être estimés à partir du recensement des patients dans l’unité et du ratio patient-infirmière. Les données peuvent être utilisées comme dénominateur dans le calcul du taux de compliance à l’hygiène des mains à partir d’une surveillance électronique qui utilise la méthodologi : « 5 moments pour l’hygiène des mains ».

Résultats de la 7ème campagne nationale pour la promotion de l’hygiène des mains dans les hôpitaux 2016-2017

L’observance de l’hygiène des mains (HDM) par les professionnels de la santé a été reconnue comme le facteur le plus important dans la prévention de la transmission des infections nosocomiales aux patients [1-3], mais l’observance reste sous-optimale.

Des campagnes nationales d’hygiène des mains ont été organisées de manière consécutive dans les hôpitaux belges et ont pour but de sensibiliser le public aux bonnes pratiques en matière de santé et de promouvoir l’utilisation de désinfectants pour les mains à base d’alcool. La 7ème campagne s’est concentrée sur la participation active du patient, de leur famille et de la direction de l’hôpital, avec un message de campagne intitulé «L’hygiène des mains, tous ensemble». La méthodologie de la campagne était la même que pour les campagnes précédentes, avec une observation directe en utilisant une liste standardisée et via un outil de collecte de données en ligne [10]. L’outil fournit un retour d’informations en temps réel sur les performances des hôpitaux [11]. En outre, un questionnaire a été envoyé pour évaluer la sensibilisation des patients aux campagnes. Les résultats de cette dernière enquête seront communiqués séparément.

Un total de 170/207 (82,13%) hôpitaux ont introduit des observations d’observance avant la campagne (135 hôpitaux de soins aigus, 21 hôpitaux de soins chroniques et 14 hôpitaux psychiatriques) et 147 hôpitaux ont introduits des observations après (post) campagne (118 hôpitaux de soins aigus, 15 hôpitaux de soins chroniques et 14 hôpitaux psychiatriques). L’observance de l’hygiène des mains (moyenne pondérée nationale) est passée de 71,6% à 78,0% après la campagne. Le taux d’observance a augmenté pour tous les types de professionnels de la santé (+ 7,5%). par rapport au contact avec le patient, comme cela a déjà été démontré [12]. Les taux d’observance plus faibles chez les médecins que chez les infirmières, avant le contact avec le patient et avant les procédures aseptiques (par exemple, l’accès au système veineux et aux voies respiratoires), restent des défis pour les campagnes futures.

En conclusion, la septième campagne nationale a été un autre succès en termes de taux de participation très élevés, et d’un taux d’observance qui tend à s’approcher de 80% en post-campagne. Des approches supplémentaires devraient être étudiées pour améliorer encore l’observance et, ainsi, le contrôle des infections dans les établissements de santé belges.

Connaissances, attitude et expérience des patients en matière d’hygiène des mains : enquête menée à l’hôpital OLV d’Alost-Asse-Ninove.

Introduction

L’hygiène des mains est la mesure de prévention la plus importante pour éviter de transmettre des microorganismes d’un patient à l’autre [1].

L’hôpital Onze-Lieve-Vrouw (OLV) d’Alost-Asse-Ninove accorde beaucoup d’attention à la promotion de l’hygiène des mains, notamment en participant aux campagnes nationales pour l’hygiène des mains dans l’ensemble de l’établissement depuis 2005. Ces campagnes se concentrent principalement sur l’hygiène des mains des prestataires de soins. Du coup, l’hygiène des mains des patients eux-mêmes a été quelque peu oubliée ces dernières années. Il ressort pourtant de la littérature qu’une bonne hygiène des mains des patients hospitalisés contribue véritablement à faire baisser le degré de colonisation et d’infection [2,3]. De plus, l’implication active des patients dans les soins en général – et dans l’hygiène des mains en particulier -, est considérée comme faisant partie intégrante d’une prestation de soins de qualité et sécuritaire pour le patient [4].

Afin de mettre au point une brochure d’information à l’adresse des patients de notre hôpital au sujet de l’hygiène des mains, nous avons voulu évaluer leurs connaissances, leur attitude et leur expérience en matière d’hygiène des mains dans notre hôpital.

Méthode

Dans le cadre d’un travail de fin d’étude de bachelor en infirmerie [5], un questionnaire a été soumis, fin 2014, aux patients admis dans trois unités différentes (chacune comptant 30 lits) de l’hôpital OLV d’Alost, à savoir 2 unités de cardiologie et 1 unité de chirurgie cardiovasculaire. Chaque unité a été visitée par un enquêteur durant une journée.

Le questionnaire a été approuvé par le comité d’éthique de l’hôpital OLV et se composait de 9 questions (voir annexe 1). Ces questions visaient à évaluer les connaissances, l’attitude et l’expérience des patients en matière d’hygiène des mains. Elles portaient sur l’hygiène des mains des patients eux-mêmes, mais aussi des prestataires de soins et des visites.

L’enquête a été expliquée verbalement aux patients et soumise ensuite à leur accord écrit (informed consent). Les patients ont rempli le questionnaire seuls, tout en ayant l’opportunité de demander des éclaircissements. Si le patient n’était pas physiquement apte à le faire, un enquêteur lui posait les questions verbalement et notait les réponses.

Les données ont été traitées en Microsoft Excel.  Le calcul de la valeur statistique (p<0,05) de l’application rapportée d’ l’hygiène des mains aux différentes indications à l’hôpital c. à domicile a été effectué à l’aide du test du χ².

Résultats

L’échantillonnage potentiel se composait d’un maximum de 90 patients (3 x 30 lits). Faute d’occupation maximale (n=7) et comme tous les patients n’étaient pas dans leur chambre au moment de l’enquête (n=13), 70 patients au total ont été invités à participer à l’étude. Soixante patients ont rendu un questionnaire rempli, ce qui donne un taux de réponse de 86%. Deux patients ont refusé de participer à l’enquête et 8 patients n’étaient pas en état, d’un point de vue cognitif, de répondre aux questions.

Question 1 : A quoi le terme « hygiène des mains » vous fait-il penser ?

Plusieurs réponses pouvaient être cochées pour cette question. Parmi les patients interrogés, 83,3% (n=50) y ont associé le lavage des mains et 68,3% (n=41) des ongles propres et coupés courts. Les choix « des mains visiblement propres » et « la désinfection des mains » ont été cochés par 66,7% (n=40) des patients. Un peu plus de la moitié (56,6%, n=34) d’entre eux ont associé l’hygiène des mains à la prévention des contaminations. Personne n’a recouru à la possibilité d’ajouter quelque chose en cochant « autre ».


Figure 1: Nombre relatif de réponses par catégorie à la question 1, questionnaire de patients hygiène des mains 2014, Hôpital OLV Alost.

Question 2 : Quand vous lavez-vous les mains à la maison et à l’hôpital ?

De manière générale, on ne constate pas de différence significative (p>0,05) entre la fréquence rapportée de lavage des mains à la maison et à l’hôpital pour les indications « après un passage aux toilettes », « avant de manger », « avant de préparer le repas », « après s’être mouché le nez », « après avoir toussé ou éternué » et « en présence de mains visiblement sales » (voir graphiques 2a à 2f inclus).

Parmi les 6 indications d’hygiène des mains proposées, ce sont celles de se laver les mains « après une visite aux toilettes » et « en présence de mains visiblement sales » qui obtiennent le meilleur score (p<0,001). Ainsi, le lavage des mains après une visite aux toilettes est une habitude ancrée chez 73,3% des patients interrogés à la maison, 78,3% à l’hôpital (voir graphique 2a). Des mains visiblement sales sont toujours lavées, à domicile par 86,6% des patients interrogés  et à l’hôpital par 88,3% (voir graphique 2f).

Sur les 6 indications d’hygiène des mains proposées, le lavage des mains après s’être mouché/avoir éternué remporte le moins bon score (p<0,05) : seuls 15% des patients interrogés affirment toujours se laver les mains après s’être mouché, et 21,7% après avoir toussé/éternué. Lorsqu’ils sont à l’hôpital, 23,3% des patients interrogés affirment toujours se laver les mains après s’être mouché le nez et 26,7% après avoir toussé/éternué (voir graphiques 2d et 2e).

En ce qui concerne l’hygiène des mains dans un contexte alimentaire, 43,3% des patients interrogés affirment toujours se laver les mains chez eux avant de préparer le repas et 33,3% avant de manger. En milieu hospitalier, ils sont 41,7% à assurer qu’ils se lavent toujours les mains avant de manger (voir graphiques 2b et 2c).

Cinq patients interrogés ont également complété les indications de lavage des mains à domicile suivantes : « après le ménage » (toujours, n=1), « après un travail salissant » (toujours, n=1), « après avoir jardiné » (toujours, n=2) et « après avoir changé la couche d’un bébé » (parfois, n=1).

Figure 2a : Fréquence rapportée de lavage des mains après visite aux toilettes, à domicile c. à l’hôpital (n=60), questionnaire sur l’hygiène des mains 2014 adressé aux patients de l’hôpital OLV d’Alost.


Figure 2b : Fréquence rapportée de lavage des mains avant le repas, à domicile c. à l’hôpital (n=60), questionnaire sur l’hygiène des mains 2014 adressé aux patients de l’hôpital OLV d’Alost.


Figure 2c : Fréquence rapportée de lavage des mains avant préparation du repas à domicile (n=60), questionnaire sur l’hygiène des mains 2014 adressé aux patients de l’hôpital OLV d’Alost.

NA = Non applicable

Figure 2d : Fréquence rapportée de lavage des mains après s’être mouché le nez, à domicile c. à l’hôpital (n=60), questionnaire sur l’hygiène des mains 2014 adressé aux patients de l’hôpital OLV d’Alost.

Figure 2e : Fréquence rapportée de lavage des mains après avoir toussé ou éternué, à domicile c. à l’hôpital (n=60), questionnaire sur l’hygiène des mains 2014 adressé aux patients de l’hôpital OLV d’Alost.


Figure 2f : Fréquence rapportée de lavage des mains lorsqu’elles sont visiblement sales, à domicile c. à l’hôpital (n=60), questionnaire sur l’hygiène des mains 2014 adressé aux patients de l’hôpital OLV d’Alost.

Question 3 : A l’hôpital, recourez-vous aux solutions désinfectantes pour les mains mises à disposition?

A l’hôpital OLV, des solutions désinfectantes pour les mains sont mises à disposition à hauteur du lit et à hauteur de la porte de la chambre. Un peu plus de la moitié des patients interrogés (53,3%, n=32) ont indiqué utiliser les solutions désinfectantes pour les mains présentes dans l’hôpital.

A la question (ouverte) de savoir quand les solutions désinfectantes pour les mains étaient utilisées, des réponses diverses ont été données, comme « régulièrement », « en passant », « après la visite aux toilettes », « en entrant et en sortant de la chambre ».

Question 4 : Les personnes qui vous rendent visite utilisent-elles les solutions désinfectantes pour les mains à disposition ?

Parmi les patients interrogés, 58,3% (n=35) indiquent que les visiteurs utilisent les solutions désinfectantes pour les mains présentes dans la chambre, principalement lorsqu’ils y entrent/en sortent. Question 5 : Les professionnels de la santé utilisent-ils TOUS les solutions désinfectantes pour les mains avant de vous soigner/examiner/traiter ?

Pour 61,7% des patients interrogés (n=37), tous les professionnels de la santé utilisent les solutions désinfectantes pour les mains avant de commencer les soins, examens ou traitements. Seize patients (26,6%) ont avoué ne pas y avoir fait attention.

Question 6 : Quelle importance accordez-vous au fait que les professionnels de la santé se désinfectent les mains avant de vous soigner/examiner/traiter ?

Pour 58,3% des patients interrogés (n=35), il est « très important » que les professionnels de la santé se désinfectent les mains avant de procéder aux soins, examens ou traitements. Pour 28,3% des patients interrogés (n=17), la désinfection des mains des professionnels de la santé est une expérience « agréable », tandis que 8 patients (13,4%) indiquent ne pas y accorder tant d’importance.

Question 7 : Avez-vous déjà dû demander à un professionnel de la santé d’utiliser une solution désinfectante pour les mains faute d’une telle initiative de sa part ?

Pour 80% des patients interrogés (n=48), il n’a jamais fallu exhorter un professionnel de la santé à appliquer l’hygiène des mains. Parmi ces 48 patients, 18 (37,5%) ont indiqué qu’ils ignoraient que c’était nécessaire et 16 (33,2%) qu’ils n’osaient pas interpeller le professionnel de la santé à ce sujet.

Aux 12 patients (20%) qui ont indiqué avoir déjà exhorté un professionnel de la santé à se désinfecter les mains, il a été demandé de préciser la réaction du professionnel de la santé. Pour 8 d’entre eux (66,7%), le professionnel de la santé s’est exécuté immédiatement, tandis que pour 2 autres patients (16,7%), le professionnel de la santé a continué à vaquer à ses occupations sans relever la remarque du patient. Quant aux deux derniers patients (16,7%), ils ont essuyé une réaction de colère de la part du professionnel de la santé concerné.

Question 8 : Êtes-vous en contact avec la personne qui partage votre chambre ou des objets qui lui appartiennent ?

Un patient interrogé sur trois (n=18) séjournait en chambre individuelle, cette question n’était donc pas pertinente pour eux. Parmi les 42 autres patients, 26 (61,9% des patients en chambre multiple) ont indiqué avoir eu un contact direct avec une personne partageant la chambre ou des objets lui appartenant.

Question 9 : Quelles sont les informations qui doivent, selon vous, figurer sur un prospectus portant sur l’hygiène des mains ?

Quand et pourquoi faut-il se laver les mains sont les informations les plus souvent rapportées qui doivent, selon les patients interrogés, figurer sur un prospectus portant sur l’hygiène des mains.

Discussion

Il ressort de cette étude que le terme « hygiène des mains » est associé au lavage des mains par la majorité des patients. Ce qui est moins connu, c’est que l’hygiène des mains contribue à éviter le transfert de germes pathogènes. Une définition claire du terme « hygiène des mains » doit donc être prévue sur un prospectus d’information sur le sujet.

Le lavage des mains en présence de mains visiblement sales ou après la visite aux toilettes est une habitude bien ancrée chez les patients, tant à l’hôpital que chez eux.

Néanmoins, l’utilisation de solutions désinfectantes pour les mains est encore trop limitée dans le chef des patients comme des visites. Seule la moitié des patients interrogés a indiqué utiliser les solutions désinfectantes pour les mains. Le lavage des mains dans le cadre de l’hygiène personnelle obtient également un score faible pour 4 des 6 indications proposées, à savoir avant le repas, avant la préparation du repas, après s’être mouché le nez et après avoir toussé/éternué. Vu que les chiffres se basent sur un rapport volontaire des patients, il est fort à parier que les patients surévaluent la fréquence du lavage des mains. Il est donc tout à fait possible que les pourcentages réels soient plus faibles encore, d’où la nécessité de sensibiliser les patients aux indications spécifiques de l’hygiène des mains et de faire figurer ces aspects sur un prospectus d’information qui leur est destiné.

Malgré les différentes campagnes nationales en matière d’hygiène des mains qui visent également une meilleure connaissance des patients en la matière [6], il ressort de cette enquête que de nombreux patients sont encore insuffisamment informés de l’intérêt de l’hygiène des mains. En effet, un patient sur quatre admet ne pas faire attention à l’application de l’hygiène des mains par les prestataires de soins et moins d’un patient interrogé sur deux la considère comme simplement « agréable » ou « pas si importante ». La sensibilisation des patients quant à l’importance de l’hygiène des mains est et reste donc nécessaire. Au cours des 6e et 7e campagnes nationales sur l’hygiène des mains (respectivement les  campagnes 2014-2015 et 2016-2017), les autorités belges y ont explicitement accordé de l’importance [6]. Dans la foulée de la Journée mondiale de l’hygiène des mains du 5/5, les autorités belges ont également lancé en 2014 le site internet http://www.ubentingoedehanden.be/fr, un site destiné au grand public et portant sur l’hygiène des mains, les mesures d’hygiène en présence de toux et les infections liées aux soins  [7].

L’empowerment du patient est un composant essentiel du programme multimodal d’hygiène des mains de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) [4]. Seul un patient sur cinq interrogés dans le cadre de notre enquête rapporte avoir déjà dû rappeler à l’ordre un prestataire de soins pour n’avoir pas appliqué les mesures d’hygiène des mains. Un patient sur trois explique qu’il n’a pas osé le faire. Apparemment, les patients ne sont pas encore prêts à jouer ainsi un rôle actif dans leur processus de traitement et de soins. Voilà qui corrobore les conclusions de la littérature. En effet, il ressort d’une enquête suisse de 2009 qu’environ 75% des patients ne se sentent pas à l’aise d’interpeler les prestataires de soins en matière d’hygiène des mains [8]. Dans le cadre de cette même enquête, il ressort d’une analyse à variables multiples que ce sont surtout les patients non croyants, les patients assertifs, les patients inquiets par les potentielles infections liées aux soins et les patients convaincus de l’intérêt de leur participation dans la prévention des infections liées aux soins [8] qui interpellent les professionnels de la santé. Il ressort également de l’enquête que les patients sont plus enclins à exhorter les prestataires de soins à pratiquer l’hygiène des mains lorsqu’ils savent que ces derniers apprécient cette attention [9]. Les patients seraient même deux fois plus incités à le rappeler lorsqu’ils y sont invités explicitement par le prestataire de soins [8].

Il s’agit d’une enquête à petite échelle, qui a donc ses limites en matière de validité et d’interprétation. Vu que seules 3 unités ont été interrogées à un moment bien précis, les résultats ne peuvent être généralisés à l’ensemble de l’hôpital OLV, encore moins aux autres hôpitaux belges.

En dépit de ces limites, cette étude offre tout de même un aperçu des connaissances, de l’attitude et de l’expérience des patients en matière d’hygiène des mains. Il serait de bon aloi de soumettre ce questionnaire à une plus grande échelle de patients et de répéter l’opération auprès de patients qui ont déjà bénéficié d’une information sur l’hygiène des mains.

Conclusion

L’application rapportée de l’hygiène des mains dans le cadre de l’hygiène personnelle par des patients obtient un bon score pour ce qui traite de l’hygiène des mains après visite aux toilettes et en présence de mains visiblement sales. Les autres indications dans le cadre de l’hygiène personnelle obtiennent en revanche un score sensiblement plus faible. Les patients souhaitent principalement être informés sur les indications d’hygiène des mains et sur les raisons d’appliquer l’hygiène des mains..

Bibliographie

1. Pittet D., Allegranzi B., Sax H., Dharan S., Pessoa-Silva CM, Donaldson L., Boyce JM. Evidence-based model for hand transmission during patient care and the role of improved practices. Lancet Infect Dis 2006; 6: 641-52,

2. Gagné D., Bédard G. Systematic patients’ hand disinfection: impact on methicillin-resistant staphylococcus aureus infection rates in a community hospital. Journal of Hospital Infection 2010;75:269-272

3. Kundrapu S., Sunkesula V. A randomized trail of soap and water hand wash versus alcohol hand rub for removal of clostridium difficile spores from hands of patients. Chicago Journals. 2014;35(2):204-206

4. WHO Guidelines on Hand Hygiene in Health Care: First Global Patient Safety Challenge Clean Care is Safer Care. 2009

5. Decrick B. Kennen gehospitaliseerde patiënten het belang van handhygiëne en weten zij wanneer en hoe ze dit moeten toepassen in een algemeen ziekenhuis? Enquêteonderzoek uitgevoerd bij 60 patiënten binnen een cardiologische/cardiovasculaire setting. Bachelorproef tot het behalen van de graad van Bachelor in de verpleegkunde. Academiejaar 2015-2016. Odisee

6. https://www.health.belgium.be/nl/gezondheid/zorg-voor-jezelf/omgevingsinvloeden/handhygiene geraadpleegd op 14/08/2017

7. http://www.ubentingoedehanden.be/nl geraadpleegd op 14/08/2017

8. Longtin Y., Sax H., Allegranzi B., Hugonnet S., Pittet D. Patient’s beliefs and perceptions of their participation to increase healthcare worker compliance with hand hygien. Infect Control Hosp Emidemiol. 2009 ; 30(9) :830-9

9. Wu KS, Lee SS, Chen JK, Tsai HC, Li CH, Chao HL, Chou HC, Chen YJ, Ke CM, Huang YH, Sy CL, Tseng YT, Chen YS. Hand hygiene among patients : attitudes, perceptions and willingness to participate. Am J Infect Control. 2013 ; 41(4) :327-31

10. Hombroeckx D, Viaene D. Welke interventies hebben een effect op de handhygiëne van volwassen patiënten in een ziekenhuis ? Noso info 2016; 20(1):2-7

aperçu des connaissances, de l’attitude et de l’expérience des patients en matière d’hygiène des mains. Il serait de bon aloi de soumettre ce questionnaire à une plus grande échelle de patients et de répéter l’opération auprès de patients qui ont déjà bénéficié d’une information sur l’hygiène des mains.

Annexe 1 : Questionnaire structuré

L’application rapportée de l’hygiène des mains dans le cadre de l’hygiène personnelle par des patients obtient un bon score pour ce qui traite de l’hygiène des mains après visite aux toilettes et en présence de mains visiblement sales. Les autres indications dans le cadre de l’hygiène personnelle 

 

 

 

« La voix du patient » – une application par la clinique de revalidation Inkendaal.

Introduction

Dans le cadre de la 7e campagne d’hygiène des mains intitulée « Tous ensemble contre les infections », le groupe de travail national a ajouté un questionnaire à l’intention des patients afin d’impliquer activement tant les patients que leur famille dans la lutte contre les infections et de les encourager à engager le dialogue avec les prestataires de soins au sujet de l’hygiène des mains.

À travers ce questionnaire, qui s’inspire d’un exemple de la Joint Commission International (JCI), une tentative est entreprise de comprendre comment les patients et leur entourage perçoivent la campagne consacrée à l’hygiène des mains.

L’équipe d’hygiène hospitalière d’Inkendaal a ajouté ce questionnaire aux projets locaux existants en matière de
« Participation des patients » et veut partager cette expérience.

Contexte de la mission

Inkendaal est une clinique de revalidation catégorielle qui s’adresse aux patients – adultes ou enfants, hospitalisés ou ambulatoires – atteints d’affections locomotrices, neurologiques et cardiopulmonaires graves. Dans le texte suivant la terme ‘patient’ est changé par ‘revalidant’.

Le service d’hospitalisation compte 178 lits :  Service spécialisé pour le traitement et la réadaptation (Sp) (dont 19 lits Stade végétatif persistant (PVS) – Centre d’expertise Coma), répartis entre 5 services infirmiers.

Les soins ambulatoires pour enfants consistent en 60 places en Hospitalisation de jour partielle avec une école intégrée de Type 5 et de l’enseignement secondaire spécialisé. Pour les adultes, il existe 10 places au sein du service Revalidation ambulatoire. Tous les revalidants peuvent s’adresser à la polyclinique de l’hôpital.

À l’échelle de l’hôpital, Inkendaal est confrontée à une nette prolifération des micro-organismes multi-résistants aux antibiotiques (MDRO ou Multi Drug Resistant Organisms) et d’autres germes problématiques dans le cadre de la réalisation de l’objectif de revalidation.

L’équipe d’hygiène hospitalière d’Inkendaal  met un alerte au dossier du électronique du revalident. On s’ appelle la « fonction symptomatique MDRO » ansi que l’équipe multidisciplinaire dans son ensemble fesait preuve d’une attention et d’une vigilance suffisantes pour limiter à un strict minimum le risque de transmission des germes, et ce non seulement lors de l’admission, mais aussi pendant tout le processus de revalidation.

À titre d’illustration – premier trimestre 2017 :
– 16 demandes d’hospitalisation pour des revalidants porteurs d’un MDRO connu annoncé par l’hôpital à l’origine de la réorientation
– 7 patients ont reçu lors de leur admission une fonction symptomatique MDRO par le biais d’une confirmation du laboratoire propre
– 2 revalidants porteurs d’un MDRO connu ont reçu une fonction symptomatique lors de leur réadmission
– à 8 reprises, la fonction symptomatique MDRO a été évoquée pour des patients ambulatoires présentant une phase MDRO connue lors d’une consultation à la polyclinique

Autrement dit, 9 revalidants porteurs d’un MDRO ont été admis sur un total de 210 hospitalisations, ce qui équivaut à une proportion de 4 %

À raison d’une durée de séjour moyenne de 51 jours, cela signifie aussi qu’en moyenne 18 revalidants porteurs d’un MDRO sont hospitalisés au sein de l’institution. Compte tenu du taux d’occupation (81 %), cela signifie que des mesures de précaution additionnelles doivent être appliquées pour 12 % de la population totale de revalidants dans le cadre des soins de revalidation. Ces chiffres illustrent bien les enjeux en matière de prévention des infections.

En marge d’un trajet de revalidation à la mesure du revalidant, un plan individuel de mesures de précaution est également toujours établi par L’équipe d’hygiène hospitalière d’Inkendaal pour un revalidant porteur de germes problématiques.

Une politique active de prévention des infections n’est pas possible sans la participation du revalidant. À cette fin, Inkendaal informe le revalidant de ce qu’il peut faire, ainsi que sa famille, pour éviter les infections dans le cadre des soins, notamment par le biais d’une brochure d’accueil et d’un dépliant spécifique au service, de divers prospectus, de matériel de campagne, etc. L’hygiène des mains du revalidant est considérée comme un « moment de soins ». Les prestataires de soins demandent au revalidant d’appliquer l’hygiène des mains en quittant sa chambre, en pénétrant dans un local de thérapie, au début et à la fin de chaque thérapie et après l’utilisation des toilettes, et le soutiennent dans ces efforts. L’équipe d’hygiène hospitalière d’Inkendaal organise des séances additionnelles de formation à l’hygiène des mains (bimestrielles) à l’intention des revalidants. Durant la semaine axée sur le thème de la Sécurité des Revalidants et la Journée mondiale de l’hygiène des mains, les revalidants et leurs proches sont également conviés au kiosque d’hygiène hospitalière.

L’équipe d’hygiène hospitalière d’Inkendaal a vu dans le questionnaire « La voix du revalidant » lancé dans le cadre de la 7e campagne d’hygiène des mains un outil pratique permettant de soutenir les projets locaux d’implication du revalidant, de sorte qu’un projet pilote a été mis en place à partir de novembre 2016. Les conclusions de cette première enquête et de la deuxième participation durant la campagne nationale consacrée à l’hygiène des mains sont présentées ci-dessous.

Méthode

1. Évaluation de la « faisabilité » de l’enquête :
o L’enquête cadre parfaitement dans les projets existants de Participation des revalidants de la Cellule Qualité & Hygiène Hospitalière.
o Contexte de revalidation versus situation en hôpital de soins aigus n’est aucun obstacle. Au contraire, la durée de séjour plus longue est un avantage.
o Atteindre un nombre suffisant de revalidants participants pour garantir la représentativité de l’enquête, la population en examinant sera non seulement les admissions, mais aussi les revalidants déjà présents le 1er jour du projet.
o Afin de limiter le temps consacré par l’équipe d’hygiène hospitalière, le  champ de soutien sera étendu par l’intervention de référents en hygiène hospitalière.
o Le questionnaire doit être complété par le revalidant, mais il peut se faire aider par son conjoint, par un membre de sa famille ou par le référent en hygiène hospitalière.

2. Demander l’accord de la direction en vue de la participation et l’informer par le truchement du Comité d’hygiène hospitalière

3. Choix des unités pilotes :
o Pour obtenir un résultat représentatif, au moins 10 % du nombre de revalidants admis par mois doivent être interrogés.
o Le choix se porte sur 2 unités où le nombre d’admissions est le plus élevé et où séjournent des revalidants adultes, à savoir D200 (Sp locomoteurs et cardiopulmonaires) et D400 (Sp locomoteurs et neurologiques).

4. Détermination du calendrier :
o Le premier projet pilotecommencera pendant la Semaine de la Sécurité des Revalidants avec l’ enquête auprès des résidents des unités D200/D400 du 14/11 au 18/12/2016 = 35 jours (d’admission)
o Le deuxième enquête  se déroulera pendant la campagne de sensibilisation sur le thème de l’hygiène des mains avec L’ enquête auprès des résidents des unités D200/D400 du 27/03 au 30/04/2017 = 35 jours (d’admission)

5. Critères d’inclusion :
o Le questionnaire est prévu pour chaque revalidant déjà présent au sein des unités D200/D400 le 1er jour de la période d’évaluation.
o Le questionnaire est prévu pour chaque nouvelle admission au sein des unités D200/D400 à partir du 1er jour de la période d’évaluation.

6. Critères d’exclusion :
o Pas de participation pour les revalidants atteint de limitations cognitives, évoluant dans un contexte palliatif, atteints d’une pathologie clinique lourde, parlant une langue autre que le français ou le néerlandais, réadmis durant la même période d’enquête, sortie/transfert/décès < 48 heures après l’admission.

7. Répartition des tâches :
o L’équipe d’hygiène hospitalière informe le groupe de pilotage des services concernés.
o L’équipe d’hygiène hospitalière explique le projet aux référents en prévention des infections.
o L’équipe d’hygiène hospitalière met durant la période de l’enquête à la disposition du référent en hygiène hospitalière des unités D200/D400 une liste des résidents présents et des admissions et prévoit un nombre suffisant de questionnaires.
o Le référent en hygiène hospitalière remet un questionnaire à tous les revalidants le 1er jour de la période de l’enquête, et ensuite à chaque nouveau revalidant admis.
o Le référent en hygiène hospitalière fournit une explication au sujet de l’objectif de l’enquête, propose son aide et implique au besoin le conjoint et la famille.
o Le référent en hygiène hospitalière note sur la liste qui a reçu un questionnaire, les exclusions éventuelles et leur raison ainsi que la réponse des revalidants.
o L’équipe d’hygiène hospitalière traite les données et rend compte des résultats à l’échelle de la clinique.

Résultats – nombre de résidents participants :

Résultats – « La voix du patient » :


Suggestions des résidents :

Un aperçu des remarques formulées sur les questionnaires en annexe…

Concernant le questionnaire
o Ajout d’une option « je n’ose pas » pour les questions 3 – 4 – 9
o Pour les questions 5 et 6, deux niveaux suffisent pour désigner un sentiment, la proposition de 4 niveaux n’a aucune valeur ajoutée
o La question 10 devrait idéalement aussi être formulée comme une question à choix multiple
o Comment les résultats globaux peuvent-ils être examinés et/ou interprétés ?

Concernant les applications d’hygiène des mains
o NIVEAU D’ACTION > « matériel » :
• Équiper non seulement chaque local et chaque chambre d’un distributeur d’hydro-alcoolique  pour les mains, mais aussi chaque zone revalidant d’une même salle
• Un distributeur à chaque lit
• En plus de mettre à disposition la brochure d’accueil, les dépliants, etc., également les parcourir avec le revalidant et sa famille
• Utiliser uniquement des distributeurs (à infrarouge) sans contact avec les mains

o NIVEAU D’ACTION > « méthode » :
• Plus grande attention en faveur de l’hygiène des mains lors de la distribution des médicaments
• Lorsqu’un revalidant a utilisé les toilettes, les prestataires de soins doivent davantage lui offrir spontanément leur aide dans le cadre de l’hygiène des mains
• Davantage de matériel visuel pour soutenir les messages au sujet de l’hygiène des mains
• Les visiteurs doivent être impliqués plus activement dans l’hygiène des mains et se désinfecter les mains plus souvent
• En marge de la formation à l’hygiène des mains à l’intention des revalidants, ce système peut également être introduit pour les visiteurs
• Attention non seulement pour la désinfection des mains, mais aussi pour la désinfection du matériel mis en commun

o NIVEAU D’ACTION > « sensibilisation » : 
• Fantastique que le revalidant ait lui aussi voix au chapitre
• L’implication du revalidant dans l’hygiène des mains profite à l’institution dans son ensemble
• En effet, CHACUN doit appliquer l’hygiène des mains, y compris les revalidants et les visiteurs
• Je fais confiance à l’équipe de soins
• Je suis très satisfait(e) des efforts qui sont consentis ici en faveur de l’hygiène des mains
• Grâce à toutes ces explications, je comprends mieux l’importance de l’hygiène des mains et je vais moi aussi l’appliquer
• Comment puis-je, en tant que revalidant, participer à l’observation ?
• Dès l’admission, il convient d’aborder le sujet de l’hygiène des mains
• Les connaissances du revalidant en matière d’hygiène des mains doivent s’améliorer
• Je n’ose pas faire ouvertement de remarques à l’équipe de soins, même pas au sujet de l’hygiène des mains
• La sensibilisation peut être pratiquée toute l’année, et pas uniquement durant les campagnes
• Je trouve que ce n’est pas le rôle du revalidant de juger les prestataires de soins
• À chacun sa responsabilité
• Le contrôle de la qualité est une tâche de l’institution, pas du revalidant

Remarques de l’équipe d’hygiène hospitalière :

Les résultats des deux enquêtes s’inscrivent entièrement dans la même lignée.
Il est frappant de constater qu’aucun résident n’a refusé de participer à l’enquête et que chaque revalidant interrogé a retourné le questionnaire au référent en hygiène hospitalière.
Les résidents trouvent donc important d’être impliqués dans le projet sur le thème de l’hygiène des mains, comme l’indiquent notamment clairement leurs réponses et les suggestions ajoutées.
Bien que l’organisation de cette enquête ait été perçue comme une activité à fort coefficient de travail, les réponses fournissent des points de repère cruciaux au groupe de travail en charge de la prévention des infections et les résultats sont exploités dans le cadre de trajets d’amélioration et de séances de formation.
Reste à voir si cet investissement de temps substantiel (environ 6 minutes/résident) atteindra l’objectif visé. À l’échelle locale, nous sommes convaincus que ce projet a sans nul doute contribué à impliquer davantage les revalidants dans le contexte de l’hygiène des mains et a ainsi automatiquement sensibilisé par la même occasion les prestataires de soins.
Un changement de mentalité est de toute évidence encore nécessaire pour que le revalidant ose interpeller n’importe quel prestataire de soins au sujet de son hygiène des mains. Il convient d’améliorer encore la connaissance qu’a le revalidant de l’importance de l’hygiène des mains, et il y a là, à n’en pas douter un défi pour la campagne menée à l’échelle nationale.

« Tous ensemble contre les infections » – un slogan à mettre en pratique !

Sp = Service spécialisé pour le traitement et la réadaptation
PVS = stade végétatif persistant

Annexe : l’enquête pour le revalidant

Principaux résultats du rapport EARS-Net 2017


Le Réseau européen de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (EARS-Net) est un programme de surveillance qui rassemble des données concernant la résistance aux antimicrobiens acquise au niveau européen. Il fait appel aux réseaux de surveillance des États membres européens. L’Institut scientifique de santé publique (ISP-WIV) organise cette surveillance pour la Belgique (EARS-Net BE) et demande chaque année des données auprès des laboratoires cliniques. EARS-Net BE recense, standardise, valide et communique les données belges et les transmet à l’Europe conformément au protocole de l’ECDC1,2. Le présent article offre un aperçu des principaux résultats de la surveillance EARS-Net BE pour l’année 2016. Vous trouverez de plus amples détails et une discussion approfondie des méthodes et résultats dans le rapport annuel 2017 EARS-Net BE3.

En 2016, 31 des 102 laboratoires hospitaliers belges ont fourni sur une base volontaire des données sur la résistance aux antimicrobiens de 8 pathogènes à EARS-Net BE3. Pour les isolats de Streptococcus pneumoniae, ces données ont été obtenues à partir de la surveillance des infections à pneumocoques en Belgique par le Centre National de Référence UZ Leuven (CNR, KUL), à laquelle 97 des 139 laboratoires cliniques ont participé (70 %)4. La surveillance EARS-NET repose sur des isolats invasifs, c’est-à-dire isolés du sang ou du fluide cérébro-spinal du patient. Voici les pathogènes concernés : Staphylococcus aureus, Streptococcus pneumoniae, Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae, Enterococcus faecalis, Enterococcus faecium, Pseudomonas aeruginosa et Acinetobacter baumannii. L’étude de prévalence ponctuelle (EPP) des infections liées aux soins et de l’utilisation des antibiotiques dans les hôpitaux aigus, organisée par l’ECDC et réalisée par l’ISP-WIV en 2011, a confirmé que ces pathogènes étaient en effet les bactéries les plus fréquentes dans les infections nosocomiales en Belgique5. Les résultats de l’ECDC soulignent l’importance des mêmes pathogènes au niveau européen6.

En 2016, nous avons observé une hausse depuis 2012 de la résistance aux antimicrobiens d’Escherichia coli aux céphalosporines (+3,6 %) et aux fluoroquinolones de troisième génération (5,1 %), donnant lieu à des pourcentages de résistance moyens de respectivement 10,5 % (392/3737) et 24,5 % (946/3854). Une tendance croissante depuis 2012 a également été observée pour la résistance aux antimicrobiens de Klebsiella pneumoniae aux céphalosporines (+6,4 %) et aux carbapénèmes (+1,7 %), donnant lieu à des pourcentages de résistance moyens en 2016 de respectivement 22,9 % (153/669) et 2,4 % (16/669) (figure 1). Près de 91 % (10/11) des isolats K. pneumoniae résistant aux carbapénèmes étaient producteurs de carbapénèmase. Des bêta-lactamases à spectre élargi (BLSE) ont été décelés dans 83,5 % (96/115) des échantillons testés qui étaient résistants aux céphalosporines de troisième génération.

Dans le cas de Pseudomonas aeruginosa, une résistance à pratiquement tous les groupes antimicrobiens a été observée. La plus fréquente était celle aux fluoroquinolones (14,5 % (53/366)), suivie par la résistance aux aminoglycosides (11,0 % (36/327)), au pipéracilline/tazobactam (9,8 % (31/318)) et aux carbapénèmes (9,6 % (35/365)). Les niveaux de résistance les plus élevés des variétés d’Acinetobacter baumannii ont été observés par rapport aux fluoroquinolones (7,7 % (6/78)), suivis par l’aminoglycoside amikacine (4,1 % (3/73)) et les carbapénèmes (2,6 % (2/78)). Des tendances à la résistance sont difficiles à identifier pour ces pathogènes, au vu de la taille restreinte de l’échantillon.

Dans le cas de Streptococcus pneumoniae, en marge des macrolides (% de souches résistantes intermédiaires + souches résistantes = 15,9 % (211/1327)), la non-sensibilité était rare : 0,4 % (5/1327) des échantillons n’étaient pas sensibles aux pénicillines ou céphalosporines de troisième génération, et 0,2 % (2/1327) n’étaient pas sensibles aux fluoroquinolones. Pendant la période 2012-2016, on a assisté à la baisse d’une tendance marquée de la non-sensibilité aux macrolides (-9,2 %).

En 2016, 12,2 % (166/1364) des isolats Staphylococcus aureus testés n’étaient pas sensibles à la méticilline (SARM) et 12,7 % (167/1319) étaient résistants aux fluoroquinolones. Pour les deux groupes antimicrobiens, nous avons observé une tendance à la baisse entre 2012 et 2016 (respectivement -4,3 % et -9,0 %, figure 2). Pour le SARM, la diminution constatée jusqu’en 2015 ne s’est pas poursuivie en 2016.

La résistance à la gentamicine est fréquemment apparue pour Enterococcus faecalis (19,8 % (65/328)) et Enterococcus faecium (19,7 % (42/213)). Nous avons observé une tendance à la baisse pour les deux pathogènes en ce qui concerne la résistance de haut niveau à la gentamicine entre 2012 et 2016 (respectivement -4,9 % et -9,1 %). E. faecalis était résistant aux aminopénicillines dans 0,4 % (2/461) des échantillons, tandis que la résistance de E. faecium par rapport à ce groupe de substances antimicrobiennes était de 85,7 % (246/287).

Nous aimerions citer comme principale conclusion la production de carbapénémase des Enterobacteriaceae (CPE), surtout en ce qui concerne K. pneumoniae. L’enzyme carbapénémase est capable d’hydrolyser la plupart des bêta-lactamines ce qui signifie que les options de traitement se limitent à quelques antibiotiques alternatifs (souvent toxiques) qui préservent leur activité, comme la colistine, la tigécycline, la fosfomycine et la gentamicine7,8. L’utilisation des carbapénèmes est en hausse dans de nombreux pays en raison de l’augmentation des Enterobacteriaceae productrices d’ESBL, ce qui donne au final lieu à une augmentation de la résistance. Les informations relatives à la CPE dans l’UE restent limitées, mais les chiffres démontrent que la CPE continue de s’étendre dans les États membres de l’UE, créant une situation problématique concernant K. pneumoniae9. Nous encourageons dès lors la notification de la résistance aux carbapénèmes et de l’activité de carbapénèmase dans K. pneumoniae, mais aussi dans E. Coli, P. aeruginosa et Acinetobacter spp. Une participation accrue à EARS-Net en général est également indiquée pour augmenter la taille des échantillons, surtout dans le cadre du suivi de la résistance des espèces P. aeruginosa et Acinetobacter baumannii . Nos estimations gagneront ainsi en précision et les possibilités de détection de la tendance de résistance s’amélioreront.

En 2016, 65 % des laboratoires participants ont suivi les directives EUCAST10. L’utilisation de différentes directives donne lieu à une variabilité des résultats. Pour les prochains recueils de données d’EARS-Net BE, nous voulons dès lors inciter les laboratoires à également soumettre les résultats quantitatifs des tests de sensibilité (càd les CMI) en plus des interprétations de la sensibilité) dans le but d’améliorer la normalisation des résultats nationaux de la résistance aux antimicrobiens. À partir de 2017, des isolats d’échantillons d’urines seront également ajoutés à la surveillance belge. Nous encourageons également l’harmonisation des définitions des cas et données à utiliser pour la surveillance nationale de la résistance aux antimicrobiens en Belgique, et ce afin de diminuer la charge de travail et d’augmenter la validation interne.

Références

1. European Centre for Disease Prevention and Control. TESSy – The European Surveillance System. EARS-Net reporting protocol 2017. ECDC (2017). Available at: https://ecdc.europa.eu/sites/portal/files/documents/EARS-Net-reporting-protocol-2017.pdf. (Accessed: 28th November 2017)

2. Mertens, K. EARS-Net Belgium 2016 protocol: Including data call, instructions for participating laboratories, data definition, reporting procedure. (Version 7, 6/7/2017). WIV-ISP (2017). Available at: http://www.nsih.be/download/EARSNet_BE_2016_v7.pdf. (Accessed: 29th November 2017)

3. Struyf, T. & Mertens, K. European Antimicrobial Resistance Surveillance Network (EARS-Net) Belgium. Annual report 2017 (data referring to 2016). WIV-ISP (2017). Available at: http://www.nsih.be/download/2017_EARS_NationalReport_Belgium.pdf. (Accessed: 29th November 2017)

4. VERHAEGEN, J. Surveillance van de pneumokokkeninfecties in België . Verslag voor 2016 . 1565, (2017).

5. ECDC. Point Prevalence Study of healthcare associated infections and antimicrobial use in acute care hospitals, Belgium. ECDC (2011). Available at: http://www.nsih.be/download/ECDC PPS/PPS2011ECDCBelgium.pdf. (Accessed: 29th November 2017)

6. ECDC. Point Prevalence Study (ECDC PPS) of healthcare associated infections and antimicrobial use in European acute care hospitals 2011-2012. ECDC (2012). Available at: https://ecdc.europa.eu/sites/portal/files/media/en/publications/Publications/healthcare-associated-infections-antimicrobial-use-PPS.pdf. (Accessed: 29th November 2017)

7. ECDC. The bacterial challenge : time to react. Reproduction 6 July 201, (2009).

8. European Centre for Disease Prevention and Control. Antimicrobial resistance surveillance in Europe 2015. Annual Report of the European Antimicrobial Resistance Surveillance Network (EARS-Net). ECDC (2016). doi:10.2900/39777

9. Albiger, B., Glasner, C., Struelens, M. J., Grundmann, H. & Monnet, D. L. Carbapenemase-producing Enterobacteriaceae in Europe: assessment by national experts from 38 countries, May 2015. Eurosurveillance 20, 30062 (2015).

10. European Centre for Disease Prevention and Control. Antimicrobial resistance surveillance in Europe 2016. Annual Report of the European Antimicrobial Resistance Surveillance Network (EARS-Net). ECDC 1–88 (2017). Available at: https://ecdc.europa.eu/sites/portal/files/documents/AMR 2016_Final-with-cover-for-web-2017.pdf. (Accessed: 28th November 2017)

Figure 1 : Tendance de la résistance aux carbapénèmes et fluoroquinolones et aux céphalosporines et aminoglycosides, EARS-Net BE 2012-2016

Figure 2 : Staphylococcus aureus: tendance de la non-sensibilité à la méticilline (SARM) et tendance de la résistance aux fluoroquinolones, EARS-Net BE 2012-2016