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Journée d’étude sur l’hygiène hospitalière, 24 mars 2014 – NVKVV 40e Semaine des Infirmiers et Sages-femmes à Ostende

Présidentes de la journée : 
Anita Truyens, infirmière en hygiène hospitalière, Regionaal ziekenhuis Heilig Hart Tienen
Caroline Haesebroek, infirmière en hygiène hospitalière, Regionaal ziekenhuis Heilig Hart Leuven 

Pendant la 40e semaine des infirmiers et sages-femmes, la journée d’étude dédiée à l’hygiène hospitalière a abordé un sujet d’actualité : « Cadres référentiels et recommandations : de la théorie à la pratique ». Renforcer la confiance dans les soins de santé, montrer que nous sommes sur la bonne voie. Perpétuellement offrir de la qualité et la garantir au sein de l’organisation. Il y a de plus en plus de demandes de justification (externe) : … juste dire que vous faites de votre mieux ne suffit plus…. Mais comment savoir que nous sommes sur la bonne voie ? Au cours de cette journée d’étude, des conférenciers ont essayé d’y répondre. La matinée a abordé les cadres référentiels offerts dans le cadre de l’Inspection des Soins et l’Accréditation. Durant l’après-midi, les conférenciers ont évoqué les recommandations imposées par le Conseil supérieur de la Santé. Comment les cadres référentiels et les recommandations théoriques sont-ils mis en pratique ? 

Pendant la 40e semaine des infirmiers et sages-femmes, la journée d’étude dédiée à l’hygiène hospitalière a abordé un sujet d’actualité : « Cadres référentiels et recommandations : de la théorie à la pratique ». Renforcer la confiance dans les soins de santé, montrer que nous sommes sur la bonne voie. Perpétuellement offrir de la qualité et la garantir au sein de l’organisation. Il y a de plus en plus de demandes de justification (externe) : … juste dire que vous faites de votre mieux ne suffit plus…. Mais comment savoir que nous sommes sur la bonne voie ? Au cours de cette journée d’étude, des conférenciers ont essayé d’y répondre. La matinée a abordé les cadres référentiels offerts dans le cadre de l’Inspection des Soins et l’Accréditation. Durant l’après-midi, les conférenciers ont évoqué les recommandations imposées par le Conseil supérieur de la Santé. Comment les cadres référentiels et les recommandations théoriques sont-ils mis en pratique ?

 Au niveau des autorités, les hôpitaux sont de plus en plus évalués sur la qualité des soins qu’ils offrent. Nous avons déjà fait connaissance avec les « indicateurs qualité » et les « cadres d’exigences» qui sont liés à une visite obligatoire de « l’ inspection des soins ». En outre, de nombreux hôpitaux optent pour une accréditation par un organisme externe, la JCI ou le NIAZ. L’année dernière, le NIAZ a décidé de suivre le programme d’agrément canadien Qmentum qui est, comme la JCI, une méthode utilisant des traceurs et orientée sur les processus (liés aux patients) afin de vérifier si les soins sont effectivement dispensés de manière correcte et sécuritaire et conformément aux procédures.

L’UZ Gent se prépare à un audit d’accréditation de NIAZ Qmentum, planifié fin 2015.

La première conférencière de la matinée, le Dr Isabel Leroux, médecin hygiéniste à l’UZ Gent, souligne que le trajet de préparation est au moins aussi important que l’attestation elle-même. Elle a également argumenté que l’équipe en hygiène hospitalière n’est pas la seule à détenir les normes relatives à la prévention des infections et à la lutte contre celles-ci, c’est également le cas de la pharmacie, du service de stérilisation centrale et d’autres instances. Une bonne communication et une interaction entre ces différents acteurs est donc essentielle.

Outre le soutien de la direction, pour libérer des fonds financiers supplémentaires, c’est surtout le changement de culture qui est crucial parmi les collaborateurs. En effet, viser la qualité et une sécurité du patient maximale ne peut pas uniquement relever de la responsabilité de quelques collaborateurs dédiés à la qualité. Tout collaborateur au sein de l’établissement de soins en est responsable.

L’UZ Leuven a déjà plus d’expérience avec l’accréditation. Après une première accréditation en 2010, l’UZ Leuven a obtenu en 2013 une nouvelle accréditation.

Le Prof. Dr Annette Schuermans, médecin hygiéniste à l’UZ Leuven a relaté avec beaucoup d’enthousiasme ses expériences avec l’accréditation JCI.

Des auditeurs indépendants, formés en interne, contrôlent trois cent cinquante standards, dont 25 se rapportent à la prévention et au contrôle des infections.

Ces standards définissent des structures et processus devant être présents ou des critères de performance auxquels il doit être satisfait afin de pouvoir offrir, en tant qu’hôpital, des prestations de soins et de services de haute qualité. Chaque standard repose sur un objectif et comprend au moins un élément mesurable. Au total, il y a environ 1300 éléments mesurables dont 86 sont liés à la prévention et au contrôle des infections. Le trajet d’accréditation a montré à quel point l’équipe d’hygiène hospitalière est importante et ‘indispensable’.

La Belgique est dotée d’une structure d’état complexe, répartissant les compétences entre le gouvernement fédéral, les Communautés et les Régions. Depuis la réforme de l’état de 1980, la Flandre est compétente pour les matières personnalisables comme les soins de santé et l’aide sociale.

Grâce au nouveau modèle de surveillance de l’Inspection flamande des Soins (Vlaamse Zorginspectie), les hôpitaux flamands peuvent choisir entre une surveillance du système et une accréditation auprès d’une organisation internationale agréée. Les hôpitaux qui entreprennent un tel trajet d’accréditation ne sont plus soumis à une surveillance du système, mais à une inspection de l’application : une vérification très ciblée et concrète de la pratique des soins.

L’année dernière, beaucoup d’entre nous ont déjà fait connaissance avec la première inspection de l’application, au cours de laquelle l’Inspection des Soins s’est focalisée sur le trajet de soins chirurgicaux. Ce ‘premier cadre d’exigences’ a été élaboré par l’Agence flamande Soins et Santé (Agentschap Zorg en Gezondheid – Z&G) en collaboration avec l’Inspection des Soins et en concertation avec le service de Surveillance de la Santé publique, des professionnels et les réseaux des hôpitaux.

Le Dr Els Van Dingenen, médecin auprès de l’Agence flamande Soins et Santé, a fait un exposé passionnant sur le fonctionnement de son équipe. Elle a expliqué comment les cadres d’exigences sont établis et a déjà soulevé un coin du voile du prochain cadre d’exigences : le trajet de soins en médecine interne. L’Agence flamande de l’Inspection des Soins veille à ce que la réglementation soit respectée et à ce que les ressources étatiques soient dépensées raisonnablement et en toute transparence. À cet effet, l’Inspection des Soins effectue des inspections et établit des rapports. L’Inspection des Soins fait une sélection parmi les cadres d’exigences publiés et se base sur cette sélection pour inspecter.

Mme Lieve Van Segbroeck, responsable d’équipe de l’Agence flamande de l’Inspection des Soins a expliqué comment les visites d’inspection sont organisées. L’Inspection des Soins effectue une visite non annoncée, mais tout le personnel sait au préalable quand une série d’inspections spécifiques commence et ce qui sera inspecté. Vu l’importance accrue qu’accordent les autorités mais également le citoyen et le secteur hospitalier lui-même, à la transparence, le modèle de surveillance s’oriente, en deux étapes, vers une publication active des rapports d’inspection. Lors des inspections du trajet de soins chirurgicaux, les hôpitaux étaient encouragés à publier leur rapport d’inspection sur leur propre site Web ; l’Inspection des Soins publiera elle-même les rapports dans le cadre du trajet en médecine interne.

L’après-midi, la journée d’étude était consacrée aux recommandations concrètes du Conseil supérieur de la Santé et à leur mise en pratique au sein des hôpitaux. L’AR du 26 avril 2007 stipule que l’équipe d’hygiène hospitalière doit implémenter les directives et recommandations d’instances officielles comme le Conseil supérieur de la Santé. Les conférenciers se sont inspirés de ces recommandations pour diriger leurs projets dans leur propre établissement.

Marylène Vereycken est infirmière en hygiène hospitalière à la Clinique Saint-Jean à Bruxelles. Elle a décrit comment elle a amélioré l’hygiène des mains au sein de son propre établissement. En janvier 2009, le CSS a écrit des recommandations en matière d’hygiène des mains (Recommandations en matière d’hygiène des mains durant les soins. Recommandation CSS no 8349). Ces recommandations recommandent, entre autres, de participer à la campagne nationale pour l’hygiène des mains comme méthode pour obtenir un changement de comportement. Dans la Clinique Saint-Jean, il a été opté pour une campagne intensive par un accompagnement ciblé au lieu d’une campagne à l’échelle de l’hôpital. Une approche ciblée par service a permis d’atteindre plus de prestataires de soins. Cela a eu un impact positif sur l’observance de l’hygiène des mains après la campagne.

Ensuite, ce fut au tour de Kathleen Rottey, infirmière en hygiène hospitalière à l’AZ Sint-Maarten à Malines-Duffel. Elle se base sur les recommandations relatives à la vaccination contre la grippe publiées chaque année par le Conseil supérieur de la Santé pour la prochaine saison hivernale (Vaccination contre la grippe saisonnière. Saison hivernale 2013-2014. Avis CSS no 9124). L’AZ Sint-Maarten a augmenté le taux de vaccination dans son hôpital auprès des prestataires de soins de 38,5% en 2012 à 58,42% en 2013 (médecins, collaborateurs, bénévoles). Ce résultat a pu être obtenu grâce à une sensibilisation des prestataires de soins, en donnant beaucoup d’informations et en proposant la vaccination sur les services mêmes par le biais d’une équipe de vaccination. Une action nécessitant beaucoup de travail, mais réussie !

An Willemse est infirmière en hygiène hospitalière à l’Onze-Lieve-Vrouw ziekenhuis à Alost. Dans sa présentation, elle s’est focalisée sur une recommandation récente du Conseil supérieur de la Santé relative au contrôle des infections durant les travaux de construction et de rénovation (Recommandations en matière de prévention des infections durant les travaux de construction, de rénovation et les interventions techniques dans les Institutions de soins. Recommandations pour employés internes et externes. Recommandation CSS no 8580). Ce document s’est avéré très utile car de nombreux hôpitaux sont tôt ou tard confrontés à des travaux de construction ou de rénovation dans leur établissement qui comprennent un risque de micro-organismes liés à la poussière (comme Aspergillus) et liés à l’eau (comme Legionella). Une des tâches importantes (mais pas faciles) de l’équipe d’hygiène hospitalière est de conseiller les entrepreneurs et les ouvriers en la matière.                   L’année dernière, l’OLV Aalst a réalisé quelques succès en la matière, comme par exemple la concertation structurelle avec le coordinateur en construction, l’établissement de directives et règlements spécifiques durant les travaux de construction et l’implication de l’équipe dans l’établissement des plans de rénovation. Mais Mme Willemse souligne que le changement ne s’implémente pas sans difficulté et a donc donné quelques conseils pour renforcer la persévérance.

L’exposé suivant a été donné par Guido Demaiter. Il est infirmier en hygiène hospitalière à l’AZ Groeninge à Courtrai. Sa présentation portait sur la recommandation du Conseil supérieur de la Santé relative à la prévention des infections postopératoires au sein du quartier opératoire (Recommandation pour la prévention des infections postopératoires au sein du quartier opératoire. Recommandation CSS no 8573 – Mise à jour 23/07/2014). Il a fait partie du groupe de travail du CSS devant écrire un avis à ce sujet et a rapidement mis tout en œuvre pour effectuer au sein de son hôpital des mesures de qualité. Suite à l’accréditation JCI, l’équipe d’hygiène hospitalière a introduit le bouquet de soins VMS en respectant 4 éléments du bouquet de soins : prophylaxie antibiotique, épilation préopératoire, normothermie périopératoire et réduction du nombre de mouvements de porte. Ces éléments sont contrôlés par le biais d’audits internes annuels, ensemble avec d’autres mesures d’hygiène établies dans le règlement d’ordre intérieur (hygiène des mains, vêtements, nettoyage et désinfection,…).

André De Haes est infirmier en hygiène hospitalière à l’AZ Sint-Maarten Malines-Duffel, où une épidémie d’EPC s’est déclarée en 2012. L’équipe d’hygiène hospitalière a tenté de limiter la propagation d’EPC en appliquant les recommandations du Conseil supérieur de la Santé entre autres (Mesures à prendre suite à l’émergence des entérobactéries productrices de carbapénémases (CPE) en Belgique ; Avis CSS no 8791). Depuis 2011, l’hôpital a admis 66 patients EPC connus, dont le dépistage est effectué à l’aide de frottis rectaux et d’échantillons des selles. Les mesures ont été établies en deux procédures internes : une mesure lors de l’admission d’un patient EPC colonisé/infecté et une autre lorsqu’une épidémie est suspectée. Ces mesures varient entre hygiène des mains améliorée, isolement de contact et même isolement de cohorte d’un service. Cette procédure a permis de s’attaquer à l’épidémie avec succès.

Yvo Bories fut le dernier conférencier de la journée. Il est infirmier en hygiène hospitalière à l’AZ Nikolaas à Saint-Nicolas. Il a approfondi le sujet des EPC, et plus particulièrement par rapport aux lave-bassins. Pouvons-nous tout simplement faire confiance aux lave-bassins pour lutter contre la propagation des bactéries commensales intestinales multirésistantes ? Dans une édition précédente du Noso Info, vous trouverez une réponse approfondie à cette question (2013 n° 4, 6-9).

Pendant cette journée d’étude, nous avons eu, d’une part, un aperçu des différents cadres référentiels destinés aux hôpitaux sous la forme d’une Inspection des Soins et d’Accréditation. D’autre part, des éclaircissements ont été donnés sur la façon selon laquelle des infirmiers en hygiène hospitalière se sont frayés un chemin dans ce bouquet de recommandations. Cette journée d’étude offre un soutien pour implémenter des recommandations et des cadres référentiels dans son propre établissement.

Nous pouvons conclure que les organisations qui veulent atteindre l’excellence vérifient en permanence à quel stade elles se trouvent, comment elles peuvent limiter leurs risques ou les transformer en opportunités, comment assurer le bon déroulement de leurs processus et où des améliorations s’imposent. Améliorer tout en garantissant la qualité permet à l’organisation d’atteindre le plus haut niveau.

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