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Mais jusqu’où iront-elles ?
Mais jusqu’où iront-elles ?
Depuis l’apparition des premiers procaryotes, il y a plus de 2 milliards d’années, les bactéries ont réalisé des prouesses bien plus extraordinaires presque que les humains.
Il faut dire qu’avant JC, nos méthodes de désinfection et de traitement des infections étaient « gentilles » du khôl poudre minérale noire antibactérienne avec laquelle les égyptiens se maquillaient les yeux, du henné, du miel, du pain couvert de moisissures qui sécrètent de la pénicilline pour désinfecter des plaies.
Déjà en 1640, l’herboriste du roi d’Angleterre soigne les infections avec des moisissures. Plus de 200 ans plus tard et après la théorie des germes de Pasteur d’autres constateront et démontreront l’action antibactérienne des champignons du genre Penicillium.
Il faudra malgré tout attendre le retour de vacances de Fleming, le 3 septembre 1928 pour voir naitre la pénicilline. En effet, suite à une contamination de ses cultures de staphylocoques par du Penicillium notatum d’un voisin de paillasse, il se rend compte de l’effet antimicrobien du champignon. La production en grandes quantités de la pénicilline fut un frein majeur aux recherches de Fleming qui abandonna.
Puis tout s’accélère ! 1932 découverte des sulfamidés. 1940, découverte de la première résistance. 1942, premier test à grande échelle sur la pénicilline grâce notamment à Howard Florey qui réussit à en produire de grande quantité, 650 milliards d’unité chaque mois en 1944. 1945 émergence de Staphylocoques résistants. Déjà en 1945 Fleming dans un article du New-York times prévient des dangers de la résistance, il avait raison puisqu‘en 1949 à Londres, 49% des Staphylocoques sont résistants à la pénicilline.
1948 En même temps que la découverte des bêta-lactamines, on découverte l’intérêt de l’administration de faible dose d’antibiotique comme facteur de croissance chez les poulets ! C’est le début de l’utilisation des antibiotiques chez les animaux.
1949, découverte de la colistine, appelée antibiotique de dernier recours car même si elle a une excellente activité, elle a tellement d’effets secondaires que son utilisation est très parcimonieuse !
Et l’histoire continue…
1954: vancomycine, 1959: méticilline, 1962: découverte des quinolones, 1968: la clindamycine, 1969: fosfomycine, 1970 : fluoroquinolones , 1976: carbapénèmes.
1981 en même temps que la découverte de l’azithromycine, création de l’Alliance pour une utilisation prudente des antibiotiques (APUA) suite notamment à une épidémie de Shigella dysenteriae multirésistantes au Zaire.
1986 la Suède interdit l’utilisation des antibiotiques comme facteurs de croissance. Il fallut 13 ans pour que l’union européenne suive l’exemple de la Suède…
La suite vous la connaissez.
L’émergence tardive de résistance à la colistine par rapport à sa découverte est certainement liée à sa réputation d’antibiotique de dernier recours vu ses effets secondaires. Mais voilà quand l’antibiogramme de certains bacilles à Gram négatif est R de haut en bas, il faut bien en toute connaissance de cause utiliser un agent anti-infectieux efficace pour soigner nos patients !
Et voilà, la boucle est bouclée. Ce n’est pas un mais plusieurs gènes de résistance à la colistine que nous rapporte le professeur Glupczynski.
Mais jusqu’où iront-elles…
Edito très inspiré d’un livre tout récent de Thierry Crouzet ‘Résistants’
Le thriller qui va changer votre regard sur les antibiotiques préfacé par Didier Pittet.
Article à la Une
Sommaire
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Article à la une
Résistance à la colistine chez les bactéries à gram-négatif
Prof. Youri Glupczynski Dr. Te-Din Daniel HuangLa lutte contre les bactéries multirésistante (MDRO) constitue un en enjeu majeur de santé publique.
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Article ORIGINAL
Évaluation de la prolongation de la durée de maintien des cathéters périphériques courts
Frank Van Laer, Hilde Jansens, Emiel GoovaertsLes directives américaines du Centers for Disease Control and Prevention (CDC) recommandent de ne pas remplacer chez les adultes les cathéters périphériques plus fréquemment que toutes les 72 à 96 heures à des fins de prévention de la phlébite.
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Article original
Respect des recommandations de prévention des septicémies liées à un cathéter veineux central aux soins intensifs : résultats belges d’une enquête internationale
Hammami N.1,2 Duysburgh E. 1 Blot S.3 Valencia C. 1 Lambert M.L.1Les septicémies liées à un cathéter veineux central (CLABSI – Central Line-Associated Bloodstream Infections) sont graves [1-2].
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Article à la une
Mise en place d’un programme de prévention des bactériémies associées aux cathéters centraux (Central Line- associated Bloodstream Infections, CLABSIs) dans une unité de Soins Intensifs belge.
Dr Sandrine Milas Dr Yves Bouckaert Corinne Laveaux Anne-Catherine Lermusieau, Arnaud Bruyneel, Aurelie Maene, Simon LoreauxLes bactériémies associées aux cathéters centraux (CLABSIs chez les anglo-saxons) constituent un problème de santé publique.
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Lectures
On a lu pour vous
J. C. O’Horo, G. L. Silva, N. Safdar Ant-infective locks for treatment of central line-associated bloodstream infection : a systematic review and meta-analysis. American Journal of Nephrology, 34 (5) : 415-422, 2011. Les septicémies associées aux cathéters centraux (CLABSI) sont associées à une morbidité, une mortalité et à des coûts considérables. Dans beaucoup de cas, […]
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SHEA ID week. A joint meeting of IDSA, SHEA, HIVMA, PIDS and SIDP
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